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Quinte flush royale pour le FC Bayern Munich
En s'imposant largement à Wolfsburg (0-6), le FC Bayern Munich a remporté son cinquième titre d'affilée. Pas forcément le plus beau, mais l'essentiel y est. En revanche, ce titre est le seul que remporteront les Bavarois cette saison, ce qui est loin d'être satisfaisant du côté de la Säbener Strasse.
Les astres s’étaient donné rendez-vous cet après-midi. À Leipzig, le FC Ingolstadt a empêché le RB de gagner. Avec sept points d’avance et quatre matchs restants, le FC Bayern Munich avait donc un véritable boulevard devant lui. À Wolfsburg, c’est d’abord Luiz Gustavo (ancien du Bayern) qui a commis une faute grossière à la 18e minute. David Alaba ne s’est pas fait prier et a ouvert le score sur coup franc. Puis Robert Lewandowski a inscrit un doublé lui permettant de ravir la tête du classement des buteurs à Pierre-Emerick Aubameyang. De son côté, Arjen Robben a fini par avoir ce qu’il désirait tant : placer son « Speziaal » , tandis que Thomas Müller a inscrit l’un des buts les plus faciles de sa carrière. Enfin, Joshua Kimmich a conclu le festival avec un but qui couronne sa superbe prestation du jour. Comme à l’aller (5-0), le Bayern a dansé avec les Loups. Une prestation XXL face à un adversaire qui n’a jamais vraiment existé. Avec dix points d’avance sur le RB Leipzig et seulement trois matchs à jouer, le Bayern Munich est une nouvelle fois champion avant l’heure, pour la cinquième fois consécutive, la 26e depuis 1963 (et la création de la Bundesliga telle que nous la connaissons aujourd’hui), la 27e de son histoire.
Pas le plus beau titre du quintette
Pourtant, ce cinquième titre de suite n’est pas forcément le plus réjouissant, surtout lorsqu’on le compare à ceux des exercices précédents. En 2012-2013, le Bayern de Jupp Heynckes, qui avait marché sur l’Europe, avait carrément écrasé l’Allemagne de son empreinte : 29 victoires, 91 points sur 102 possibles, +80 de différence de buts, et 25 points d’avance sur le dauphin, le Borussia Dortmund. La saison suivante, la première du mandat de Pep Guardiola, le Rekordmeister avait égalé le record de victoires établi un an auparavant, et avait réglé le sort de la Bundesliga à la 27e journée. Lors de la saison 2014-2015, le Bayern a amélioré le record du nombre de buts concédés (18 seulement), record amélioré lors de l’exercice suivant, avec notamment 21 matchs sans prendre de buts pour Manuel Neuer. Cette saison, le Bayern n’a pas forcément convaincu. Bien sûr, il y a eu des scores fleuves, comme ce 6-0 contre le Werder, cet autre set blanc contre Augsburg, ou encore ce 11-0 sur deux matchs face à Wolfsburg, ainsi que ce 8-0 infligé à Hambourg. Il y a eu quelques victoires retentissantes, comme celle face au RB Leipzig (3-0), alors que les deux équipes étaient au coude-à-coude. Mais dans l’ensemble, ce Bayern-là ne donnait pas envie. Peut-être parce qu’il avait moins envie : à force d’enchaîner les titres, le manque de motivation peut commencer à se faire sentir. Surtout quand l’effectif est composé de joueurs qui ont déjà plusieurs lignes à leur palmarès. À quoi ça sert de forcer quand la concurrence se saborde ? Il n’y a qu’à voir cette saison : c’est un promu qui est deuxième, une équipe à la rue l’an passée qui est troisième, et la plupart des formations qui évoluaient en Europe cette saison sont loin des places européennes. Même si certains cadors sont parvenus à prendre des points au Rekordmeister, ils en ont perdu d’autres ailleurs et mènent des combats qui sont loin, beaucoup trop loin pour le rétroviseur du FC Bayern Munich.
La moitié des titres de champion depuis 1963
À la différence des quatre précédents, ce titre n’aura pas vraiment de saveur pour le Bayern. Aussi ne faut-il pas s’attendre à ce que soit une fête de folie sur la Marienplatz à la fin du mois de mai. Il est d’ores et déjà acquis que ce sera le seul titre de l’année pour un club qui a perdu tout espoir de triplé en l’espace de deux semaines. Autant dire que du côté de la Säbener Strasse, on tire la gueule. « À la longue, un titre, c’est trop peu pour nous » , déclarait hier Uli Hoeness dans les colonnes du Münchner Abendzeitung. Ce n’est pas de l’arrogance ni de la prétention : à l’heure actuelle, le Bayern Munich est probablement la seule grande équipe d’Europe qui peut se permettre de viser le triplé tous les ans. Car s’il y a une chose que l’on ne peut reprocher à l’ « Étoile du Sud » , c’est bien de viser l’excellence. L’aventure s’étant arrêtée en Coupe, aussi bien au niveau national (Dortmund) que continental (Real Madrid), on peut sourire lorsqu’on lit que, pour le boss du Bayern, « le championnat est le titre le plus important » . Ce qu’il faut comprendre en vérité, c’est que le titre de champion est un « devoir » pour le Rekordmeister, et que comme tout devoir, il faut le remplir. Depuis 1963, le Bayern a remporté la moitié des titres de champion d’Allemagne. Et quand d’autres équipes soulèvent le Meisterschale, ce n’est pas parce qu’elles ont gagné, mais parce que le Bayern l’a perdu. Ces derniers temps, le FCB n’avait pas vraiment envie de lâcher le fameux saladier. Néanmoins, ses errements sur la scène nationale lui ont été fatals en Coupe d’Allemagne et en C1. Peut-être que Stéphane Guy avait raison, finalement : il manquait peut-être un Tolisso dans cette équipe.
@FatMat91HD Je suis mort il l’a vraiment dit. pic.twitter.com/7okZDlFcyw
— La SMAcadémie 🇭🇷 (@La_SMAcademie) 12 avril 2017
Nan, on déconne.
Par Ali Farhat