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Paris et la dernière marche
Dans son histoire, le PSG a surtout brillé dans les différentes coupes nationales (huit victoires en Coupe de France, quatre en Coupe de la Ligue). Avant d'être des spécialistes des finales, les Parisiens ont surtout appris à faire des demi-finales une marque de fabrique.
La première danse
1975, le PSG est encore un bébé qui fait des siestes, mais joue sa première demi-finale de Coupe de France face à Lens. L’équipe boîte puisque Dahleb, Dogliani, Bade et Nossibor sont absents. Sur le banc, Just Fontaine doit composer avec la crise cardiaque de son père, arrivée quelques jours plus tôt. Le match se joue à Reims où 16 000 Lensois ont fait le déplacement. François M’Pelé répond à un penalty de Faber et pense avoir fait le plus dur. Surtout que Laposte donne l’avantage aux Parisiens à 8 minutes de la fin. À 8 minutes de la finale. Mais Faber égalise deux minutes plus tard… En prolongation, c’est finalement Zuraszek qui crucifie Pantelić et le PSG. Une qualification en finale face à Saint-Étienne – déjà assuré d’être champion – aurait pourtant permis aux Parisiens d’être qualifiés pour la Coupe d’Europe. Le PSG n’a pas su garder son avantage au score et le paye cher. Laposte, dépité, confesse même son mal-être à la fin du match : « Nous faisons une nouvelle fois cadeau d’un but à notre adversaire. Notre équipe, c’est le père Noël du football français ! »
La folle soirée
1982. Comme c’était le cas dans le temps, les demi-finales se jouent sur terrain neutre. Cette fois, Paris se déplace à Rennes sur une pelouse immonde qui frôle la friche agricole. L’adversaire du soir : Tours. Un PSG qui commence à avoir de la gueule sous la présidence de Borelli : Pilorget, Fernandez, Bathenay, Dahleb, Šurjak et Rocheteau sont alignés dès le coup d’envoi. Pourtant, cette armada va se casser les dents pendant 120 minutes sur les gants de Jean-Marc Desrousseaux qui sort tout. Et comme dans le même temps, il faut surveiller Delio Onnis, le match tourne très vite au 0-0. Le PSG n’est pas plus inquiet que cela. Dans ses bois, il sait qu’il peut compter sur la moustache la plus folle de la capitale. Au chômage technique durant le match, Dominique Baratelli a laissé son homologue briller pendant la rencontre. Lui, il va se régaler sur les tirs au but puisqu’il va déprimer Steck, Marias, Devillechabrolle et Onis. Rien que ça (victoire 2 à 1 aux tirs au but). Le PSG verra le Parc des Princes face à Saint-Étienne et remportera le premier titre de son histoire.
La plus nerveuse
Personne n’a oublié cette fin de match hallucinante où 36 000 Parisiens ont pris Christophe Dugarry pour un punching ball verbal en marge de cette demi-finale de Coupe de la Ligue 2002. Que reprochait-on à l’attaquant bordelais à la fin de cette demi-finale perdue par le PSG par le plus petit des scores (0-1, but de Pauleta sur penalty) ? De s’être fait découper par Frédéric Dehu dans la surface… On joue depuis 82 minutes, et les Girondins n’ont jamais vu le jour dans cette partie. C’est pourtant le moment choisi par Dehu pour s’envoler sur Dugarry au cœur de la surface parisienne. Le Parisien, les deux godasses largement décollées, touche le ballon, mais embarque également l’attaquant. Penalty logique transformé par Pauleta. S’ensuit un quart d’heure de folie incroyable que Gilles Veissière, l’arbitre du match, a du mal à gérer. Luis Fernandez, le coach parisien, est exclu pour une bousculade sur le quatrième arbitre. Jean-Louis Gasset, son adjoint, prend aussi son rouge. Sur le penalty, Bernard Mendy avait également été prié d’aller prendre sa douche pour contestation. Ce n’est pas les sept longues minutes de temps additionnel qui vont calmer le Parc des Princes. Surtout pas après la barre transversale de Talal El Karkouri. Bref, c’est dans un chaos indescriptible que le PSG rate sa demi-finale. « La semaine prochaine, on peut peut-être passer en Coupe de France, à moins qu’on nous envoie un Veissière bis. Allez savoir, il a peut-être un frère jumeau » , balance Fernandez à la fin du match. Une semaine plus tard, le PSG perd à domicile contre Lorient en quart de finale de Coupe de France. Drôle.
Celles qui portent la marque d’un génie
Ronaldinho – Pauleta – Zlatan Ibrahimović. Ces trois-là ont marqué de leur empreinte une demi-finale de coupe nationale avec le PSG. Pour Ronnie, c’est en 2003 face à Bordeaux, en Coupe de la Ligue. Pauleta et le Suédois, eux, brilleront respectivement en 2006 et 2014 à la Beaujoire en Coupe de France et Coupe de la Ligue. Trois matchs que ces stars ont fait basculer du bon côté sur des actions géniales : un doublé dont un lob délicieux pour Ronaldinho en 2003, une reprise de volée dans la course pour Pauleta en 2006 et un lob terrible pour Ibrahimović l’an dernier. Trois performances géniales qui ont permis à ces garçons de faire de cette dernière marche leur chose personnelle. On a frôlé l’irrespect ces soirs-là.
La plus classique
43 000 personnes au Parc des Princes pour voir le PSG affronter une équipe de D2 en demi-finale de Coupe de France. Ce n’est pas rien. Bon, la D2 en question n’est autre que l’OM, forcément, ça vous remplit un stade. Même si ce n’est plus du tout l’OM de 1993 (seuls Barthez et Durand sont restés), ça reste un nom pour le Parc des Princes qui n’a jamais vu l’OM tomber sous l’ère Canal Plus. Pour ce match, pas question de faire tourner pour autant, Luis Fernandez sort l’artillerie lourde : Ginola, Weah, Guérin, Lama, Valdo, Ricardo et compagnie. Les Franciliens ne sont pas là pour blaguer et plient le match en 30 minutes par Ricardo et Weah. À la pause, la messe est dite, et le PSG s’envole pour sa deuxième finale de la saison puisqu’il est déjà en finale de Coupe de la Ligue. En fin de saison, ça fera un doublé. Au calme.
La plus casse-gueule
Christophe Jallet encore chevelu et qui joue avec des Lotto, Claude Makelele avec le brassard, Erding-Hoarau en attaque, Edel dans les bois, ce PSG de 2010 ressemblait à une vraie équipe de coupe. Pourtant, il aurait pu passer par-dessus bord avec ce traquenard Quevilly en demi-finale de Coupe de France. À Caen, les amateurs voulaient continuer leur aventure dingue jusqu’au Stade de France. Ils ont même touchés le poteau d’Apoula Edel. Mais Mevlüt Erding a eu raison des espoirs des amateurs sur le seul but du match en seconde période pour qualifier les siens pour Saint-Denis. Le PSG est bien content d’être sorti indemne de cette demi-finale casse-gueule qui avait des relents du superbe couac de Clermont Foot en 1997.
Par Mathieu Faure