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OL : Et maintenant, on fait quoi ?

Par Léo Tourbe
OL : Et maintenant, on fait quoi ?

Trois jours après son humiliante élimination de la Ligue Europa, l'OL reçoit Bordeaux pour le compte de la 32e journée de Ligue 1. Face aux Girondins, les Lyonnais tenteront de se racheter sur le terrain, mais c'est bien en coulisses que les bonnes décisions devront être prises.

Le 15 avril 2006, l’OL célébrait son cinquième titre consécutif. Le 15 avril 2022, les Lyonnais se sont réveillés encore sonnés par la claque reçue par West Ham la veille au soir, au Groupama Stadium en Ligue Europa (3-0). Une rouste limpide, sans aucune contestation, qui a annihilé les espoirs des Gones de soulever une coupe européenne en mai prochain, mais qui a aussi probablement signé la fin de leur saison. Sans doute la pire du club au XXIe siècle. Et l’exploit serait presque de ne la vivre qu’en 2022, tellement ce raté dans les grandes largeurs pendait au nez de ce club depuis au moins cinq ans. Toujours sauvé par un podium, une demie de C1 ou de C3, et même en 2020, quand il a fini hors des places européennes, l’OL a pu se cacher derrière l’excuse de la Covid et d’une saison tronquée. L’année dernière, où Lyon a échoué au pied du podium malgré un calendrier dénué des joutes européennes, était déjà un signal d’alarme assourdissant.

La guerre interne

Mais l’OL promettait de belles choses, promettait que la situation allait changer. Exit Rudi Garcia, bonjour Peter Bosz, apôtre du football cruijffien, débarqué avec son staff néerlandais. C’était le moment où Juninho allait pouvoir montrer ses qualités de directeur sportif. Le Brésilien annonçait même la couleur au printemps 2021 : « Ces joueurs qui ne sont pas contents d’être là, s’il vous plaît partez. Il faut arrêter de garder des joueurs qui ne sont pas contents d’être là. » Un an plus tard, le discours n’a pas été écouté, puisque certains joueurs errent sur la pelouse alors qu’ils semblent vouloir être loin du Rhône. En revanche, Juninho, lui, n’est plus là, même s’il n’a toujours pas été officiellement remercié par l’OL. Son retour dans son club de cœur n’a pas été une franche réussite. Même s’il a ramené Bruno Guimarães, Lucas Paquetá, et probablement pesé pour l’arrivée en prêt d’Emerson, il s’est aussi loupé sur les ventes de Gouri et Bard, dont Aulas ne s’est pas privé de lui reprocher encore récemment : « Ils ont été cédés par le directeur sportif de l’époque. Peut-être que c’est un mauvais choix, mais il l’a fait en toute connaissance de cause. » Mais avant toute chose, le Brésilien n’a jamais su imposer sa vision. Et ça, ce n’est pas totalement la faute de Juninho.

À sa nomination, Jean-Michel Aulas semblait vouloir prendre du recul et laisser la légende du club qu’il a bâti aux commandes. Mais le président lui a accolé un autre personnage : Vincent Ponsot, son bras droit, nommé directeur du football – un titre à la définition incertaine – à l’été 2020. Dès que l’un allait à droite, l’autre allait à gauche. Les deux hommes n’ont jamais semblé pouvoir marcher main dans la main alors qu’ils avaient chacun une fesse sur un siège sûrement bien plus petit que ce qu’on pensait. Car malgré tout, le boss reste Aulas. « À l’OL, il n’y en a qu’un qui décide. Il n’y a qu’un patron, c’est Jean-Michel Aulas », expliquait Ponsot au journal L’Équipe à l’automne 2020. Il n’y a qu’un numéro un et c’est tout. « Il n’y a pas à l’OL de question sur qui est numéro deux ou numéro trois », complétait-il. Alors au moment de tirer un bilan de cette saison compliquée, les yeux se tournent forcément vers Jean-Michel Aulas.

Je ne partirai pas sans avoir ramené à Lyon une Coupe d’Europe.

Quelles solutions pour sortir de la gadoue et de nouveau plonger dans la piscine du succès ? Qu’Aulas remballe les Crocs de maître-nageur ? Peu probable, surtout après ce qu’il disait encore à Europe 1 en janvier dernier : « Je ne partirai pas sans avoir ramené à Lyon une Coupe d’Europe, donc on essaye de faire en sorte, même dans la tempête, de trouver les ingrédients pour continuer d’investir sur le moyen terme et d’arriver là où nous devons aller. » Un objectif européen qui ne sera donc pas pour cette saison malgré la vision de Jean-Michel Aulas quelques jours avant le quart de finale de Ligue Europa contre West Ham. Le président historique de l’OL n’est donc visiblement pas près de laisser les rênes à Tony Parker, qui pourrait être son successeur à la tête du club rhodanien. À moins qu’un groupe ne rachète les parts du club mises en vente par IDG et Pathé, puis décide d’éjecter JMA. Mais là encore, ceci s’annonce peu probable, puisque Aulas a une priorité de rachat sur les actions d’IDG, et les deux vendeurs ont annoncé dans leur communiqué qu’ils « privilégieront les parties souhaitant collaborer avec la direction actuelle ».

L’EBITDA se porte bien, le foot un peu moins

Reste donc la carte de la remise en question. Dans une conférence de presse tenue vendredi, Aulas et Ponsot ont insisté sur ce point : « se remettre en question ». Que ce soit eux, l’entraîneur, ou les joueurs. Le duo a également avoué qu’il y aurait « sûrement des changements à apporter. Importants ». Depuis trop longtemps, l’OL est plus une entreprise qu’un club de foot. Avec ses avantages comme le stade et une autonomie financière intéressante, mais surtout ses défauts. En adoptant ce modèle, Lyon doit plus de résultats à ses clients et investisseurs qu’à ses supporters. Il n’y a qu’à voir les milliers de places vides jeudi soir, ces dernières étant vendues plus de 100 euros.

Ces changements passent aussi par la politique de recrutement. Actuellement, celle-ci est surtout axée sur le fait de vouloir faire du profit en enrôlant des jeunes à fort potentiel. Problème, si l’OL se sert d’eux pour faire de l’argent, eux se servent aussi du club comme d’un tremplin dans leur carrière. Résultat, beaucoup ne veulent briller qu’en Europe et n’ont pas vraiment d’intérêt à se révolter pour le blason. L’OL pourrait alors se reconnecter à ce qu’il faisait de mieux : se baser sur son excellent centre de formation, et dépouiller les autres clubs de Ligue 1 comme il a pu le faire récemment avec Romain Faivre. Ce serait dommage de ne pas profiter de la Ligue des talents.

Concernant Peter Bosz, l’élimination acte définitivement son échec. Même s’il n’a jamais été écouté et que son attaquant, demandé depuis le premier jour, n’est jamais arrivé. Pour autant l’intérêt de le licencier dès avril est nul, et Jean-Michel Aulas a d’ailleurs tenu à confirmer son coach à plusieurs reprises dans son point presse, affirmant avoir « mieux compris ce que voulait Peter », au niveau du recrutement. Mieux vaut tard que jamais. Gagner contre Bordeaux ce dimanche et entretenir l’espoir d’une place européenne serait un bon début de rétablissement.

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