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Manuel Neuer Ballon d’or, est-ce vraiment possible?

Par Ali Farhat
5 minutes
Manuel Neuer Ballon d’or, est-ce vraiment possible?

Encore auteur d'un double arrêt de grande classe face à l'AS Roma, le gardien allemand confirme qu'il est ce qui se fait de mieux à son poste. Mais est-ce que ce sera suffisant pour le sacrer comme étant le meilleur joueur du monde en janvier prochain?

OUI, car il est au sommet de son art

À Munich, l’AS Rome a frappé à six reprises, et n’a cadré que deux fois. Deux frappes qui ont eu pour terminus Manuel Neuer. Coup sur coup. Le gardien allemand sort une parade réflexe devant Gervinho, avant de se relever très vite et de sortir une diagonale hallucinante sur la frappe d’un Nainggolan visiblement arachnophobe. Du grand art. L’occasion de rappeler que, même quand il n’a pas grand-chose à faire, Manuel Neuer le fait généralement très bien. À Rome, il avait contribué à sa manière à dégoûter la Louve, en sortant un arrêt réflexe dont lui seul a le secret. Car c’est bien simple : si à une certaine époque, quelques gardiens du calibre de Buffon, Čech – voire Casillas – se tiraient la bourre pour savoir qui était le meilleur goal du monde, la question ne se pose plus aujourd’hui, tant Manuel Neuer a relégué ses frères de poste au rang de spectateurs. Attention : Courtois, De Gea, Sirigu, etc. (ainsi que les anciens cités ci-dessus) sont forts, mais Neuer, c’est très très fort. Il a ringardisé le keeper-game. Depuis plusieurs saisons déjà, le natif de Gelsenkirchen montre à qui veut le voir son savoir-faire. Et certaines équipes, comme le FC Porto, tremblent encore à l’évocation de son nom. Manchester United a beau avoir stoppé Schalke 04 en demi-finales de C1 10/11, Sir Alex Ferguson sait encore aujourd’hui qu’il n’a jamais vraiment vaincu Manuel Neuer. Plongeons interminables, arrêts réflexes, Manu sait tout faire. Il faut dire qu’il a bossé pour en arriver là. Et il en a bavé. Jugé indésirable à la Knappenschmiede (le centre de formation du S04) en raison de sa petite taille, Neuer va connaître une poussée de croissance qui va le faire atteindre le mètre 90. À côté de ça, Lothar Mattuschak (entraîneur des gardiens chez les jeunes) va faire de lui une machine, lui faisant faire des exercices complètement tordus, comme balancer à la main des ballons depuis la surface de réparation et tenter de les faire entrer dans l’une des trois cages d’1x1m situées sur la ligne médiane, à gauche, au centre et à droite du terrain. Et aujourd’hui, à force de travail, de persévérance et d’expérience, tel un Cristiano Ronaldo, Manuel Neuer s’est imposé comme le meilleur de tous. Le meilleur de tous les gardiens, le meilleur de tous les Allemands. Car oui, l’Allemagne est championne du monde, et s’il ne fallait en retenir qu’un, ce serait lui. Sans les arrêts du gardien de la Nationalmannschaft, l’Algérie aurait probablement joué le « Colonico » face à la France. Sans ses arrêts et sans son positionnement en libéro. Car la grande nouveauté apportée au poste de gardien par Manuel Neuer, c’est cette participation constante au jeu au pied. Comme le dit si bien le légendaire Oliver Kahn, « [Manuel Neuer] mériterait ce trophée. Il a amené le jeu de gardien à un autre niveau » . En bref, Neuer a transporté le métier de gardien dans une nouvelle dimension. Qui l’aime le suive.

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NON, car il est gardien et que le football moderne n’aime pas les gardiens (et n’aime personne, d’ailleurs)

« Against modern football » . Cette maxime, si souvent utilisée par les ultras de tous les pays, pourrait également être appliquée aux haters de Ronaldo et Messi, soit les symboles d’un football de statistiques. Plus tu marques, et plus tu as de chances de gagner le Ballon d’or. Dans sa nouvelle version du moins, celle qui existe depuis 2010. Cette année-là, la Roja triomphe en Afrique du Sud. On se dit alors que c’est un Espagnol qui va remporter la récompense individuelle suprême. Ce sera le cas, Lionel Messi possédant également un passeport espagnol. Ce qui évidemment ne plaît pas à Cristiano Ronaldo. Depuis, l’Argentin et le Portugais se livrent une bataille acharnée pour savoir qui va décorer son salon avec des ballons. Je marque, tu marques, nous marquons, tu gagnes, je suis pas content. Et ainsi de suite. Un duel au soleil ibère relou, qui fait de l’ombre à tout le reste. Et cette année, c’est Ronaldo qui sort vainqueur de ce jeu-là. Un Ronaldo qui fait partie de l’équipe qui a remporté la Décima, celle qui, au passage – même si le Portugais n’a pas joué – a humilié le Bayern Munich. Une fois de plus, il est fort possible que ce soit un joueur de champ qui reçoive le Ballon d’or. Un attaquant, de surcroît. On en oublie – presque – l’impact d’un Iniesta, d’un Xavi, d’un Ribéry (les derniers nommés à côté des deux monstres) dans leurs équipes respectives. C’est triste, car on oublie qu’il n’y a pas que les attaquants qui, de par leurs buts, peuvent se retrouver au sommet de leur art. Il y a ceux qui voient des choses que d’autres ne voient pas, qui permettent justement à ces attaquants de briller. Il y a les travailleurs de l’ombre, et puis il y a ceux qui sont tout simplement chargés d’arrêter les attaquants, voire les tirs en direction des cages.

Et Manuel Neuer dans tout ça ? Clairement, il n’est pas dans la meilleure des positions pour remporter le Ballon d’or. D’une part, parce qu’il est gardien, de l’autre, parce qu’il n’a pas pu se distinguer comme étant absolument le meilleur dans son équipe. Le Bayern frappe tout le monde en Bundesliga, il fait son taf, comme les autres. Le Bayern se fait humilier par le Real Madrid en Ligue des champions, il coule avec les autres. Et lors de la Coupe du monde, il fait sa part du taf – certes parfois de manière spectaculaire – mais il n’est jamais au-dessus de ses coéquipiers sur l’ensemble de la compétition. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a autant de compatriotes nommés dans la liste des 23. Manuel Neuer aura beau faire tous les arrêts qu’il veut, ça risque d’être très compliqué pour lui. Une fois de plus, le gardien repartira la tête basse. Manuel Neuer finira sûrement sur le podium, troisième comme Ivo Viktor (1976) ou Oliver Kahn (2001, 2002), ou peut-être même bien deuxième, comme Dino Zoff (1973) ou Gianluigi Buffon (2006), sacrifié sur l’autel de la comptabilité. Et qu’importe s’il a révolutionné son poste. Donner la récompense suprême à un gardien reste une idée qui n’a jamais passionné les foules, encore moins les consommateurs de football-spectacle. Pendant ce temps, quelque part dans l’au-delà, Lev Yachine se marre. Cette « Araignée » -là n’est pas près d’être délogée.

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