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Les Bleus passent le contrôle technique
L’information n’est pas passée inaperçue : c’est une équipe de France résolument offensive qui défiera ce soir l’Islande à Valenciennes. Techniquement fiable, c’est un XI marqué du sceau de la « génération 87 » qui se présentera ce soir sur la pelouse du Hainaut.
Il y a les téméraires qui guérissent le mal par le mal, et il y a les autres. Pas réputé pour être un courageux de la première heure depuis sa prise de fonction en tant que sélectionneur de l’équipe de France, Laurent Blanc s’inscrit, depuis hier, dans la première catégorie. Médiocre, voire désastreux depuis la prise de pouvoir du Président à la tête de la maison bleue, le niveau technique de l’équipe de France pourrait avoir fière allure ce soir, sur la pelouse du Stade du Hainaut. Critiqué pour son manque de choix marquants au lendemain des annonces de ses listes, Laurent Blanc réalise aujourd’hui un pari osé : celui d’aligner un onze à vocation extrêmement offensive. Exit la muraille du milieu défensif, exit la tactique frileuse, le Président a dégainé hier, en conférence de presse, un onze où six « joueurs de ballon » composent le milieu de terrain et l’attaque. Une folie extrêmement séduisante au premier abord, largement marquée du sceau de la fameuse « génération 87. »
La génération 87 au complet
« On peut la considérer comme une équipe technique, oui. En tout cas, elle est composée de joueurs techniques. » Laurent Blanc n’est pas peu fier de son coup. Il faut dire qu’aligner – pour ne parler que d’eux – Ben Arfa, Ménez, Nasri et Benzema dans le même onze, c’est faire bander une bonne partie de la France du football. Dans la tête du Français lambda, exit les inimitiés, exit les individualités caractérielles. Place au spectacle avec un grand S, celui qui pourrait bien donner le mal de mer à la défense islandaise. Il faut dire que, sur le papier, aligner ces quatre gaillards en compagnie de Cabaye et Gourcuff, c’est l’assurance d’une certaine aisance technique. « C’est un onze qui est techniquement capable de tenir le ballon » , insiste d’ailleurs Laurent Blanc, pas mécontent de son coup de poker. Sur le papier, et d’autant plus face à un adversaire du calibre de l’Islande, ce pari paraît prometteur. Tous les vainqueurs de l’Euro U17 2004, excepté Nasri, peut-être un cran en dessous, sortent d’une saison pleine et paraissent en mesure de répéter ces efforts cet été. Pas une véritable folie, donc, mais peut-être la manifestation d’un brin de désespoir de la part du sélectionneur.
Un signe de désespoir ?
Le tout pour le tout. Un classique du football, réel ou virtuel. Quel geek mené à Football Manager n’a jamais joué en 3-3-4 ? Quel défenseur du dimanche n’a pas terminé en attaque pour éviter à son équipe de sortir lors du fameux « deux buts ou 10 minutes » ? Laurent Blanc, en bon compétiteur qu’il est, semble aujourd’hui sortir son va-tout. Une composition plaisante, certes, mais avec une petite pointe de « Allez, je mets tous mes techniciens, ça va peut-être marcher. » Le Président parle lui-même d’une « composition qui pose un problème au niveau de la récupération » et « espère que, comme chaque fois, les Bleus auront plus le ballon que leurs adversaires. » Un postulat qui tient face à l’Islande, mais qui pose pas mal de questions avant l’Euro. Des questions qui disparaîtront le temps d’un lundi férié, si la génération 87 régale ses fans et fait taire ses détracteurs, ce soir, sur la pelouse du Stade du Hainaut.
Par Swann Borsellino