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Jongles, Arsenal et Drogba : la passion foot de Giannis Antetokounmpo

Par Éric Maggiori
4 minutes
Jongles, Arsenal et Drogba : la passion foot de Giannis Antetokounmpo

Cette nuit, Giannis Antetokounmpo a grimpé sur le toit du monde. Champion NBA avec les Milwaukee Bucks, MVP des finales, le Grec a tout simplement été monstrueux pendant ces play-offs. Et malgré le fait qu’il culmine à 2,01m, il n’est pas maladroit avec ses pieds. Peut-être parce que le foot a été son premier love.

Revue aujourd’hui, la scène porte à sourire. Nous sommes en 2014. Giannis Antetokounmpo a 19 ans et une dégaine de grand ado. Quelques mois auparavant, en avril 2013, il avait débarqué aux États-Unis en provenance de sa Grèce natale, après avoir été choisi en 15e position à la draft 2013 de la NBA par les Milwaukee Bucks. Rapidement, les Bucks comprennent qu’ils ont mis le grappin sur un rookie à fort potentiel. Le 3 mars 2014, le tout jeune Giannis est ainsi l’invité d’honneur d’un évènement particulier pour la ville de Milwaukee : le premier match officiel de la saison de l’équipe de futsal, le Wave de Milwaukee, au US Cellular Arena.

Un petit trou et un scooter

Comme dans tout bon évènement sportif qui se respecte aux États-Unis, il s’agit d’assurer le show avant, pendant et après le match, histoire que le public en ait pour son argent. Alors, à la mi-temps, Giannis, veste Jordan sur les épaules et gros jogging Adidas sur les guiboles, est invité à venir « montrer ses aptitudes en football ». Après avoir claqué quelques jongles, il est temps de participer à un jeu d’adresse que tout bon amateur de football a déjà tenté lors d’une fête foraine. Le but ? Glisser le ballon dans l’un des trois trous (un petit, un moyen, un grand) positionné dans les buts, en tirant depuis le milieu de terrain. Le premier essai est complètement raté. Le deuxième, plus précis, est à deux doigts de rentrer. Et le troisième est enfin le bon : le ballon se faufile dans le plus petit trou, pour le plus grand bonheur des spectateurs et du présentateur. Cerise sur le gâteau : Giannis remporte là… un scooter.

Est-ce vraiment une surprise que le natif de Sepolia, en banlieue d’Athènes, soit si à l’aise avec ses pieds, malgré son immense carcasse ? Pas vraiment, en fait. Si son physique hors du commun l’a poussé à choisir le basket au début de son adolescence, Giannis a été biberonné au football. Pour la simple et bonne raison que son père, Charles Adetokunbo, était un immense fan de foot, lui aussi très à l’aise balle au pied. Avant de quitter le Nigeria pour la Grèce avec sa femme Veronica en 1991, à l’âge de 27 ans, il avait même tenté de faire carrière dans le football. Cet amour pour le ballon rond ne l’a jamais quitté, et il l’a transmis à ses fils. D’ailleurs, son ainé, Francis Adetokunbo, le seul de la fratrie à être resté vivre au Nigeria avec ses grands-parents, est aujourd’hui footballeur professionnel, alors que ses quatre frangins (Giannis, Thanasis, Kostas et Alex) sont tous devenus basketteurs. Bon, enfin, il est sans club depuis deux ans, après une dernière expérience en 2018-2019 à l’Aittitos Spaton, en D3 grecque, et s’est lancé dans la musique. Mais ça, c’est encore une autre histoire.

Arsenal, Thierry Henry et 300 jongles

Aujourd’hui star absolue de la NBA, deux fois MVP (2019, 2020), désormais champion, Giannis n’a en tout cas jamais oublié que le football a été son premier amour, « bien avant l’basket » comme dirait Tony Parker. Lors du NBA Paris Game 2020, en janvier 2020, après avoir posé avec Neymar et Mbappé dans les vestiaires du Parc des Princes, il avait notamment évoqué cette passion foot en conférence de presse. « Je suis vraiment très intéressé par le foot. Quand j’étais plus jeune, j’étais même supporter d’Arsenal. Mon père a joué au foot, moi-même j’ai joué au foot en club de mes 9 à mes 12 ans, puis à 12 et demi, je suis passé au basket. » Quelques mois plus tard, lors d’un live Instagram, un fan lui avait également demandé quel était son joueur de football favori. Après avoir évoqué Messi, Ronaldo et Ronaldinho, le Greek Freak a cité Thierry Henry (le fan d’Arsenal qui parle), avant d’énumérer Didier Drogba (en imitant sa célébration de but), Samuel Eto’o, Yaya Touré et même… Djibril Cissé.

Il y a quelques semaines, lors du game 2 du premier tour des play-offs face à Miami, Giannis avait profité d’un temps mort après une faute subie pour se mettre à jongler en plein milieu du terrain avec le ballon de basket, sous les hourras du public. Un journaliste était ensuite venu lui demander s’il s’entraînait souvent, et Giannis lui avait répondu qu’il pouvait « en faire au moins 300 ». Avant de rappeler qu’il s’en était fallu de peu qu’il suive un tout autre chemin : « Quand j’ai grandi en Grèce, je voulais devenir joueur de football, c’est ça qui m’intéressait avant tout. » La ville de Milwaukee ne peut aujourd’hui que remercier son coach de foot en U12 de l’avoir réorienté vers le basket…

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