Un premier décès sur les chantiers de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite

Un premier ouvrier est décédé sur les chantiers des stades de la Coupe du monde 2034 qui se déroulera en Arabie saoudite, rapporte le Guardian. Originaire du Pakistan et âgé d’une trentaine d’années, Muhammad Arshad était contremaître sur le chantier de construction du stade Aramco (du nom de la compagnie pétrolière de l’État saoudien), situé dans la ville d’Al Khobar. L’ouvrier serait tombé le mercredi 12 mars d’un étage supérieur. Il s’agit du premier décès connu sur les 11 sites en construction (15 stades au total) du Mondial saoudien, désigné il y a trois mois par la FIFA.

Selon une source sur place, les ouvriers de ce chantier auraient été convoqués après le décès d’Arshad, leur demandant de supprimer toute vidéo de l’incident pour éviter que celui-ci ne s’ébruite. Dans sa communication officielle, l’entreprise Besix, qui assure le chantier, s’est justifiée en évoquant le « respect pour la famille de la victime », pour demander à ses équipes de ne pas diffuser ces images. « Les autorités mènent une enquête complète et nous coopérons pleinement pour déterminer les circonstances exactes de cette tragédie », explique le groupe de construction basé à Bruxelles.

Des premiers appels à l’aide fin 2024

Le chantier du stade Aramco, future enceinte de 47 000 places, est assuré par des travailleurs venus principalement du Bangladesh et du Pakistan, sur le même modèle économique et social que la Coupe du monde 2022 au Qatar. Une enquête menée l’année dernière par le Daily Mail faisait état de conditions de travail abusives, tout comme Amnesty International en novembre dernier. Endettés, logés dans des logements sinistres, retenues de salaires pendant plusieurs mois, dix heures de travail par jour sous 45 degrés… ces voix se sont déjà fait entendre avant même l’attribution officielle de cette Coupe du monde au pays du Golfe.