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- Ce qu'il faut retenir du week-end
Un week-end généreux en Europe
Pendant que la Juve, la Lazio et Liverpool étaient occupés au Moyen-Orient, l'Inter a fait ses dernières emplettes de Noël, alors qu'on s'est taillé le bout de gras en Angleterre. Et si le champion d'automne allemand a des ailes, l'Espagne s'est elle délectée d'une grosse bagarre bosco-navarraise. Bref, il y avait tout ce qu'il fallait pour passer un vrai week-end de rêve, avant que certains n'observent une trêve.
L’équipe du week-end : RB Leipzig
« Pour moi, Leipzig est le futur champion d’Allemagne. Il a les qualités pour et ses deux adversaires traditionnels sont un peu moins bien. C’est une équipe très forte. » La prémonition est signée Jean-Michel Aulas en personne. Et si le boss lyonnais a été plus inspiré dans le passé que sur cette saison, difficile de lui donner tort après la prestation des Lipsiens ce samedi contre Augsbourg. Menés dès la 8e minute sur un joli but, la machine de Julian Nageslmann s’est ensuite mise en branle pour renverser la situation en seconde période (3-1). Une frappe délicieuse de Lainer en lucarne, un coup de boule de Patrik Schick et un dernier pion de Yussuf Poulsen, et voilà Leipzig, invaincu depuis 12 matchs, champion d’automne pour la première fois de sa (courte) histoire. Ne reste plus qu’à garder le rythme pour valider le prono de Jean-Mi.
L’homme du week-end : Kevin De Bruyne
Il y a un homme, vêtu de bleu ciel, qui s’amuse à semer de l’espoir dans les têtes mancuniennes. Son nom, Kevin De Bruyne. Déjà auteur d’une masterclass à Arsenal la semaine dernière, le Belge a remis le couvert samedi face à Leicester (2-1) pour laisser Manchester City dans la course au titre (malgré les 11 points les séparant de Liverpool, avec un match en plus). Et si Jamie Vardy et Riyad Mahrez ont chacun brillé devant le but pour leurs retrouvailles, c’est bien KDB qui avait le sort de ce choc entre le 2e et le 3e entre ses mains. Sept passes clés, quatre tirs dont deux cadrés, un carton jaune pour s’être fâché tout rouge sur M. Dean, deux dribbles décisifs mettant au supplice Chilwell, cinq tacles et, surtout, une passe décisive pour Gabriel Jesus. Son dixième caviar de la saison, qui fait de lui le premier joueur depuis Mesut Özil (15 passes en décembre 2015) à atteindre ce total avant Noël. Suffisant pour être élu homme du match, recevoir l’acclamation de l’Etihad Stadium et les louanges de Pep Guardiola : « Personne n’a de doute à propos de Kevin. On ne peut pas lui demander de gagner un match pour nous tous les trois jours.[…]Mais aujourd’hui, il gagne le match pour nous. Il a été incroyable ce soir, surtout quand tout le monde a commencé à travailler ensemble. » Le fameux facteur K.
Le but du week-end : Sebastiano Esposito (feat. Lukaku)
On aurait pu primer la volée d’Ahmed Kutucu pour Schalke contre Fribourg (2-2), le coup de patte de Lionel Messi, le délicieux piqué de Jamie Vardy ou le coup franc de Kolarov. Mais en cette période d’apaisement et de partage, c’est plutôt le geste de Romelu Lukaku qui correspond le mieux à l’esprit de Noël. Bien qu’embarqué dans la course au classement des buteurs en Serie A (12 buts à cinq longueurs d’Immobile) et déjà décisif face au Genoa (4-0), le bulldozer belge a préféré faire un heureux en offrant le penalty du 3-0 au jeune Sebastiano Esposito. La démonstration de joie du minot de 17 ans, auteur de son tout premier but en pro pour sa première titularisation, a donné raison à l’avant-centre nerazzurri, qui en sera récompensé ensuite avec un magnifique doublé (4-0 score final). Genoa et bonheur sur eux.
[? VIDÉO] ?? #SerieA ? Quel geste de grande classe de Lukaku !? Alors qu’il est en course pour le titre de meilleur buteur, il laisse Esposito tirer un penalty contre le Genoa !? À 17 ans, il marque son premier but en Serie A !https://t.co/gMDpVRpHDU
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) December 21, 2019
Vous avez raté Osasuna-Real Sociedad (et vous n’auriez pas dû)
Chercher désespérément un moyen de locomotion pour rejoindre la famille chez mamie, se remettre des premiers gros festins, larver devant du biathlon, courir à la recherche de panic buys sur le marché des cadeaux de Noël… Il y avait mille et une raisons de ne pas être devant son écran ce dimanche à 14 heures. Et pourtant, c’était au Sadar de Pampelune que l’essentiel se passait, à savoir une grosse bagarre entre les Basques de la Real Sociedad et les Navarrais d’Osasuna. Si les Txuri-urdin ont d’abord déroulé leur football (3-0 à la demi-heure de jeu, grâce à Oyarzabal, Portu et Ødegaard), les locaux se sont rebellés sur une tête d’Aridane Hernandez puis un piqué de Chimy Ávila. Le projet de remontada semblait compromis par l’expulsion de Facundo Ronconglia (72e) et un nouveau but de Isak pour la Real, mais Ávila en a remis une couche (84e) pour faire vivre une fin de match tendue à souhait, se clôturant par huit jaunes et un rouge. Ce sont les visiteurs qui repartent finalement avec la timbale (4-3) et restent quatrièmes de la Liga.
⚽ 0-1 Oyarzabal⚽ 0-2 Portu⚽ 0-3 Ødegaard⚽ 1-3 Aridane⚽ 2-3 Chimy Avila⚽ 2-4 Isak⚽ 3-4 Chimy Avila? Strap in for highlights of one of the games of the season so far… #OsasunaRealSociedad! ? pic.twitter.com/4pzW5b3srD
— LaLiga (@LaLigaEN) December 22, 2019
Le gros bide du week-end : AC Milan
Cinq pions dans les dents sans esquisser le moindre signe de révolte, les Rossoneri sont tombés sur un os dimanche midi à Bergame. Après ce derby lombard face à une formidable Atalanta, 5e de Serie A et qualifiée pour les 8es de Ligue des champions, le Milan clôture donc une année 2019 catastrophique sur une manina. Treize défaites, trois entraîneurs consommés, un groupe déprimé et déprimant… le genre de forme qui fait tache la semaine où le club fête ses 120 ans.
[?️RESUME] ?? Serie A?️ L’Atalanta colle une manita à l’AC Milan ! ?????? La Dea remonte à la 5e place alors que les Rossoneri voient l’Europe s’éloigner de plus en plus…https://t.co/yM06eLp2Yl
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) December 22, 2019
La surprise du chef : Joshua Kirkzee
Deux buts sur ses deux premiers ballons touchés avec les professionnels. Tout simplement du jamais-vu depuis la création de la Bundesliga en 1963. Et c’est la performance réalisée par Joshua Kirkzee. Le Néerlandais avait redonné l’avantage dans le temps additionnel au Bayern mercredi contre Fribourg (3-1), il a récidivé en sortie de banc samedi en venant au secours du Rekordmeister contre Wolfsburg (2-0). Le jeune (18 ans) et grand (1,93m) attaquant, arrivé en Bavière il y a deux ans en provenance de Feyenoord, était jusqu’ici un habitué de la réserve. Il vient certainement d’être promu super sub d’une formation qui reste grâce à lui à quatre points du leader, Leipzig.
Et sinon…
La Fiorentina pulvérisée vendredi par la Roma (1-4), Vincenzo Montella s’est vu indiquer la porte de sortie. Son troisième licenciement en deux ans (après Milan et Séville) alors que Guiseppe Iachini est pressenti pour le remplacer.
Après sa victoire à Brighton (1-0), Sheffield United est devenu le premier promu à ne pas connaître la défaite à l’extérieur après neuf déplacements depuis Burnley en 1947-1948.
Le Borussia Dortmund s’est fait rattraper par le col par Hoffenheim (1-2). Le plan est on ne peut plus limpide : galérer, galérer et galérer encore jusqu’au 11 mars prochain et la faire à l’envers au PSG. Un classique.
Deux intérimaires en freestyle tactique (Duncan Ferguson et Freddie Ljungberg), sous les yeux de deux coachs très attendus et posés en tribune (Carlo Ancelotti et Mikel Arteta), Everton et Arsenal se sont quittés sur un triste nul 0-0, en bonnes équipes malades attendant les secours.
Faible contre les faibles, fort contre les forts. Le Manchester United de Solskjær n’hésite pas à bousculer les expressions. Défaits à Watford (0-2), ces Red Devils confirment que le coach norvégien ne gagne que dans 36% des cas lorsque son équipe a la possession du ballon, contre 73% dans le cas inverse.
Si le Barça s’est racheté de son pauvre Clásico en dérouillant Alavés (4-1), Lionel Messi a lui validé ses objectifs annuels. Un joli raid au milieu de cinq Basques, une frappe enchaînée dans la lucarne, et voilà l’Argentin pointant à 50 buts sur l’année civile (toutes compétions et sélection confondues), et ce pour la neuvième fois en dix ans. Un bémol, il s’agit de son plus « faible » total depuis 2013 (45)…
[⚽️ VIDÉO BUT] ?? #LaLiga??? Quel golazo de Messi !? Un beau cadeau aux supporters avant les fêtes !? @Omar_daFonseca exulte !https://t.co/dZRaOw4Snt
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) December 21, 2019
Pour la première fois de sa carrière, José Mourinho a dû s’incliner à domicile (0-2) contre un de ses anciens clubs. La faute à un Chelsea très serein et des Spurs plus friables que jamais.
Par Mathieu Rollinger