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Sunderland, ’Til I Live
Promus cette saison, Régis Le Bris et ses boys réussissent un super début de parcours, au point de squatter le podium de la Premier League. Ils renversent une tendance, celle des promus qui galèrent. Mais comment ?
Il y a un an, quand Sunderland ferraillait contre Luton Town, Millwall et compagnie, Southampton, Leicester et Ipswich commençaient leurs chemins de croix. Les trois équipes promues en Premier League avaient pourtant dépensé 316 millions d’euros l’été d’avant, mais retourneront fissa en Championship. Pire, leur total de points sera le plus bas de l’histoire des relégués. Cette saison, avec 17 points en 9 rencontres, Sunderland est l’exception qui pourrait confirmer la règle. Tous les promus en Premier League galèrent, pas eux : les Black Cats signent le meilleur début de saison pour un promu depuis 2008-2009 et Hull City. Mieux : deuxièmes de Premier League, les boys de Régis Le Bris réalisent le meilleur début de saison de l’histoire du club, à égalité avec la saison 1999-2000. Ils avaient terminé septièmes à la fin. Joli.
French connection
Sunderland est déjà content d’être ici. La saison dernière, les Nordistes avaient terminé à 24 points des deux premiers (Leeds et Burnley) en ne marquant que 58 buts en 46 matchs. La suite relève du miracle : une qualification en finale de play-off aux tirs au but, puis le scalp de Sheffield United à Wembley, alors que les Blades avaient fini loin devant eux à l’issue de la saison régulière. Depuis, la dynamique est enclenchée.

Promu cet été après huit ans à galérer entre le Championship et la League One, Sunderland n’en finit pas d’épater. Après avoir glané des points contre des adversaires directes pour le maintien (West Ham, Nottingham et les Wolves, par exemple), ils ont scalpé Chelsea à Stamford Bridge. Le tout en marquant pour la quatrième fois de la saison dans le temps additionnel.
La recette contient un peu (beaucoup) d’oseille. Le club a sorti 184 millions d’euros lors du mercato estival. Ce niveau de dépenses record pour un promu lui a permis de recruter quinze nouveaux joueurs. L’effectif est très jeune, comme partout en Europe (Paris et Barcelone le confirment) : 25 ans de moyenne, contre 22 la saison dernière en Championship. Robin Roefs est arrivé dans les buts. Anthony Patterson, le gamin du coin, est passé sur le banc. L’ancien Lillois Reinildo, le Néerlandais Lutsharel Geertruida et l’ancien Parisien Nordi Mukiele sont arrivés, entre autres, en défense. En plus du revenant Bertrand Traoré, du prometteur Noah Sadiki, et du taulier Granit Xhaka, l’effectif a bien changé, et compose avec dix joueurs passés par la France. Régis Le Bris et son staff n’ont pas fait dans les sentiments. Ils ont laissé partir 17 mecs, notamment Jobe Bellingham.
Souffrir ensemble, rester humbles.
Kyril, le fils du Nord
Recruter autant de joueurs aurait pu perturber l’harmonie dans le vestiaire, mais Régis Le Bris l’a assuré ce samedi à la BBC : « Notre identité est née à la présaison. » De son groupe, l’ancien coach de Lorient salue « la cohésion, la capacité à défendre et à souffrir ensemble. » L’apport de Granit Xhaka, élément central du Leverkusen de Xabi Alonso, est indéniable. Selon Fbref, le joueur de 33 ans est un des milieux qui fait le plus de passes vers l’avant au monde.
« Nous avons eu un peu de mal à trouver le bon équilibre en possession, mais nous avons bien joué avec le ballon, trouvé des espaces et essayé de presser haut quand c’était possible », a-t-il ensuite résumé. Cet alliage de jeunesse, d’expérience et du carnet d’adresses de Florent Ghisolfi, l’ancien directeur sportif de Nice et de Lens. La team est intelligemment construite, bien loin de la grande lessive opérée par Nottingham Forest par exemple. Le but de la victoire à Chelsea vient d’ailleurs de deux recrues : après une perte de balle d’Estêvão, Bryan Brobbey a conservé la balle, temporisé puis servi Chemsdine Tabli en retrait. Ces deux-là avaient 16 et 13 piges lors de la première saison de la série Sunderland Till’I Die. Les problèmes de sous scénarisés par Netflix appartiennent à l’histoire de Sunderland depuis l’arrivée à la présidence de Kyril Louis-Dreyfus, 28 ans seulement.

L’étiquette de l’équipe de losers est décollée. La recette permet à Sunderland d’avoir conservé trois clean sheets cette saison, et d’être invaincu à domicile, dans un Stadium of Lights qui sent bon la vieille Premier League. Les Black Cats sont d’ailleurs la deuxième formation qui gagne le plus de duels cette saison en Premier League derrière Manchester City, alors qu’elle est de celles qui gardent le moins la balle. Elle n’enregistre que 42% de possession contre Chelsea, par exemple. Régis Le Bris le répète à l’envi : il s’agit de « souffrir ensemble », de « rester humbles » et de « contrôler sa colère ». Eh oui, au foot aussi, il y a des bases.
Sunderland passe 2e de Premier League en enrhumant ChelseaPar Ulysse Llamas


























