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À Dortmund, un autre Bellingham est possible

Par Agdal Oussadi
5 minutes

Voilà un domaine où Jobe est déjà plus fort que son aîné Jude : il a été transféré au Borussia Dortmund pour un montant un poil plus élevé, selon les chiffres. À 19 ans, le « frère de » a quitté Sunderland pour l’Allemagne dans le but de continuer à déchirer cette étiquette et de se faire un prénom.

À Dortmund, un autre Bellingham est possible

Ils ont le même nombre de lettres dans leur prénom, le même nom et une trajectoire encore un peu plus similaire. À 19 piges, Jobe Bellingham sait qu’il n’a pas fini d’être comparé à son grand frère, Jude, aujourd’hui bien installé au Real Madrid à 21 ans. En signant au Borussia Dortmund en début de semaine, le petit frangin, passé lui aussi par Birmingham et artisan de la montée en Premier League de Sunderland cette saison, continue de marcher dans les pas de son aîné. Il faut dire que chez les Bellingham, le foot est une affaire de famille. Le papa Mark n’a pas connu les étoiles de la Ligue des champions ou de la PL, mais il est considéré comme une « légende » du foot amateur, avec plus de 700 buts plantés dans les divisions inférieures. Au point d’être surnommé « le Pelé du foot amateur » dans la région. Rien que ça.

Flic, terrains boueux et blague d’Ancelotti

Les frérots Bellingham ont peut-être gardé des souvenirs des exploits du paternel sur les terrains boueux du Royaume, en parallèle d’une carrière dans la police dans les Midlands de l’Ouest, où le bonhomme était connu pour être un fin négociateur en cas de prise d’otages. « Je ne sais pas comment il faisait, confiait au Daily Mail Jason Cadden, son entraîneur à Leamington en 2009. Quand il y avait des matchs le soir, dès que le coup de sifflet final retentissait, Mark partait en sprintant. Il prenait sa douche, montait dans sa voiture et commençait son service de police à 22 heures.» Dans la belle histoire de Jude, les parents Mark et Denise occupent une place centrale, prépondérante même. En bon adepte de ballon, le daron a rapidement compris qu’il avait deux pépites à la maison, ce qui l’a sans doute poussé à quitter les terrains gras et sa tenue de flic pour se consacrer à leurs carrières.

La famille Bellingham
La famille Bellingham

Quand Jude file à Dortmund en 2020, Jobe tape encore la chique chez les jeunes à Birmingham. Son père est resté à la maison pour l’accompagner, quand Denise, dans les ressources humaines, décide de suivre le grand dans la Ruhr. Comment se tracer son propre chemin dans l’ombre d’un frère qui commence à tout casser en Allemagne et qui finit par rejoindre le Real Madrid en 2023 ? En faisant ses propres choix, peut-être. C’est à Sunderland, où il débarque la même année, que le monde du foot commence à comprendre que le jeune milieu de terrain n’est pas seulement le « frère de ». Ce n’est pas le piston qui pousse Tony Mowbray à lui offrir ses premières titularisations avec les Black Cats en Championship, où il s’impose rapidement comme indiscutable. Un peu comme Jude, pour changer, Jobe a de nombreuses qualités et une sacrée polyvalence : il peut jouer milieu relayeur comme faux 9. Son mètre 88 ne l’empêche pas d’être à l’aise techniquement et mobile.

Merde… On a recruté le mauvais Bellingham !

Carlo Ancelotti, roi de la vanne

Il a la vision du jeu, la générosité dans l’effort, le sens du placement, bref tout ce qu’on demande à un milieu de terrain moderne, capable de se faire une place dans n’importe quel collectif. Chacun de ses entraîneurs est tombé sous le charme du bonhomme et du joueur, et le voilà débarqué dans un nouveau championnat avec une centaine de matchs professionnels (116) et un statut de capitaine chez les Espoirs anglais. Son premier doublé chez les pros contre le Rotterham United, en septembre dernier, avait même poussé Carlo Ancelotti à enfiler son costume de blagueur, comme raconté par Jude sur sa chaîne Youtube : « Ancelotti vient me voir et me dit : “Merde… on a recruté le mauvais Bellingham, je vais le ramener ici.” Je me suis dit est-ce qu’il est en train de plaisanter ? Mon cœur s’est arrêté. J’ai compris quand il m’a adressé un petit sourire. »

Faire le Jobe à Dortmund

Jude est le joueur le plus jeune à avoir fait ses débuts pros à Birmingham, Jobe est le deuxième. Ce dernier prend son temps, et ce n’est pas plus mal. Le numéro 5 du Real Madrid était une pièce maîtresse d’un Borussia Dortmund à deux doigts d’arracher la Bundesliga des mains du Bayern, tout en étant déjà important en sélection, et alors ? Jobe trace sa route et ne brûle pas les étapes. Il s’est fait un prénom en Championship et il restera un membre important de l’équipe qui a permis à Sunderland de retrouver la Premier League huit ans plus tard.

Le meilleur jeune de la dernière saison de deuxième division anglaise n’aura pas le temps de profiter de son été et de se reposer. Après un transfert estimé à plus de 30 millions d’euros (plus 5 millions de bonus), selon les médias britanniques, Jobe Bellingham a encore du boulot sur les terrains. Ce jeudi soir, il aurait pu lancer son Euro Espoirs avec l’Angleterre, tenante du titre, face à la Tchéquie, aux côtés d’autres talents du royaume comme Archie Gray ou Harvey Eliott. Il a finalement été remplacé par Tom Fellows pour commencer son aventure avec le BvB et vivre la Coupe du monde des clubs, aux États-Unis, où il aura une carte à jouer en l’absence de Salih Özcan et Emre Can, tous les deux blessés. Le monde commence tout doucement à le regarder comme Jobe, son prénom floqué sur son maillot plutôt que son nom. À lui d’écrire, désormais, sa propre histoire.

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