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- PSG-Nice (1-3)
Oui, le FC Nantes 95 court toujours !
En s’inclinant face à l’OGC Nice (1-3) après une cavale de 30 rencontres sans défaite, le PSG a vu disparaître son rêve de terminer son exercice invaincu, et devra patienter au moins une saison de plus pour effacer le record du FC Nantes, désormais vieux de 30 ans. Une superbe nouvelle pour la Ligue 1.

À l’époque, on disait « Division 1 ». Lorsque le FC Nantes de Jean-Claude Suaudeau a réalisé la saison du siècle, entre août 1994 et mai 1995, on se figurait probablement que sa série de 32 rencontres sans revers – au cours d’un seul et même exercice, donc – ferait un petit bout de chemin avant d’être envoyé au broyeur. Mais on ne se doutait peut-être pas qu’elle résisterait à 30 ans de péripéties dans le championnat de France, dont près de la moitié passée sous l’hégémonie du Paris Saint-Germain version Qatar Sports Investments. En 14 saisons, cette machine de guerre a ramassé 35 trophées nationaux sur 49 possibles, n’a laissé filer que trois championnats, a rentré des saisons à plus de 90 points – dans une Ligue 1 à 20, ok –, a oublié ce qu’était une défaite à l’extérieur et a fait de la Ligue 1 un feuilleton de milieu d’après-midi sur France 2. Mais jamais, jamais, l’équipe de Nasser al-Khelaïfi n’est allée chercher ce FCNA 95. Pas même l’actuelle formation irrésistible de Luis Enrique, prête à se poser sur le toit de l’Europe le 31 mai prochain à Munich.
Scènes de liesse à Nantes !https://t.co/bsxGZJ8KHu
— SO FOOT (@sofoot) April 25, 2025
En passant à côté chaque saison, Paname a rendu l’exploit encore plus légendaire. Ce PSG si loin de ses poursuivants, mais encore, en 2025, rattrapé par la grande histoire du football français. Grâce à Morgan Sanson, c’est un peu du foot d’avant – quand Nantes possédait un vrai président et un vrai club de foot et que, si l’on grossit le trait, à peu près toutes les équipes engagées dans l’élite pouvaient prétendre au trophée – qui résiste encore au nouveau. Le jeu à la nantaise, concept flou, pur, unique, humain, local, beau et aujourd’hui si anachronique, qui résiste au football pasteurisé et pétrodollarisé de l’ogre parisien. « Quand on a vu arriver Messi, Neymar, et bien d’autres, on se disait qu’il allait être battu, mais finalement non », hallucinait Serge Le Dizet dans nos colonnes, la semaine dernière. Et c’est assez poignant de se dire qu’à chaque fois qu’un PSG en pleine bourre s’approchera de cette fameuse barre, et tant qu’il ne l’aura pas atteinte, on continuera d’avoir une pensée pour Serge, Coco, Japhet N’Doram, Eddy Capron, Benoît Cauet, Dominique Casagrande, Christophe Pignol, Jean-Michel Ferri, Christian Karembeu (l’ex-mari d’Adriana, NDLR), Claude Makélélé, Patrice Loko, Reynald Pedros, Nicolas Ouédec ou Éric Decroix. Oui, même Éric Decroix.
La sortie de très mauvais goût de Waldemar Kita en marge de Nantes-PSGBonsoir. pic.twitter.com/4qQGOQ9p9Z
— FC Nantes (@FCNantes) April 25, 2025
Par Jérémie Baron