Le PSG de Luis Enrique, digne successeur des invincibles du FC Nantes ?

Voilà treize ans que le PSG est accusé de fausser le championnat, la faute à un titre acquis beaucoup trop tôt, et donc à un relâchement de sa troupe. Mais cette saison, les Parisiens vont peut-être rouler sur tout le monde jusqu’au bout. Après 29 journées de championnat, les hommes de Luis Enrique n’ont toujours pas été battus et menacent sérieusement de terminer la saison sans avoir subi aucun revers. Ce mardi, à Nantes, les Franciliens peuvent enchaîner un 30^e match sans défaite et se rapprocher du record de 32 rencontres détenu par les Canaris depuis la fameuse saison 1994-1995. Trente ans que le téléphone de Serge Le Dizet sonne pour lui parler de cette fabuleuse série, qui n’a jamais été aussi proche d’être dépassée. « On était loin de s’imaginer qu’il tiendrait aussi longtemps. Quand on voit la saison du PSG, c’est là qu’on se rend compte de ce qu’on a pu faire, parce que tenir 32 matchs comme ça, c’était pas évident », rembobine l’ancien Rennais.

D’un football total à l’autre

D’autant plus qu’avec sa force collective, cette équipe parisienne se présente comme le parfait successeur du jeu à la nantaise, selon ses propres protagonistes. Le Dizet : « C’est un football total, un peu comme nous à l’époque. Sauf que nous, c’était une équipe jeune. On pratiquait un football total, mais avec de l’insouciance, on n’était pas au même degré de maturité que ces joueurs-là. Même s’il y a des jeunes comme Désiré Doué. Sur l’esprit du jeu, peut-être que nos deux équipes se correspondent. » Le Breton pur beurre demi-sel, qui adresse même ses « félicitations » aux Parisiens et qui ne croit pas trop en les chances des Nantais ce mardi, est même heureux de voir son record potentiellement tomber dans les pieds de cette équipe, justement parce qu’elle représente un « football collectif ».

« Le PSG met en valeur tout qu’on a pu faire et l’importance de ce record », analyse Benoît Cauet. C’est effectivement ce que signifierait ce passage de témoin : la difficulté de la tâche accomplie pour les Canaris à l’époque, et l’accomplissement d’une saison magnifique pour Paris dont le jeu a martyrisé l’Hexagone. « Ils ont été énormément critiqués, mais aujourd’hui, ils ont trouvé une vraie ossature d’équipe, avec des joueurs à un niveau exceptionnel. Ça ne peut être que gratifiant pour nous. Pendant 30 ans, on a été mis en avant pour notre jeu et aujourd’hui, on serait battus par une équipe qui joue aussi bien que nous », souffle l’ex-Nerazzurro. En tout cas, pour Luis Enrique, terminer cette saison invaincu est devenu un véritable objectif, et un alléchant levier pour garder son groupe concerné jusqu’au bout, « sans aucun doute le plus grand défi des entraîneurs », a-t-il exprimé en conférence de presse ce lundi.

Que ce Paris version QSI n’ait toujours pas effacé le FC Nantes du livre des records ressemble presque à une anomalie. « Quand on a vu arriver Messi, Neymar, et bien d’autres, on se disait qu’il allait être battu, mais finalement non », approuve Le Dizet. Si le PSG ne perd pas sur les bords de l’Erdre, il enchaînera un 39^e match de championnat sans défaite à l’extérieur et deviendrait le seul détenteur du record parmi les cinq grands championnats, surpassant l’AC Milan de Fabio Capello (1991-1993). Et si les Canaris ne viennent pas à bout des champions de France, la tâche pourrait revenir à Strasbourg où Paris se déplacera pour la 32^e journée. Il y a 30 ans, c’était à la Meinau que les Nantais avaient perdu leur seul match de Division 1 (2-0). « Ce serait un clin d’œil de l’histoire que le PSG tombe à Strasbourg, et s’il y a peut-être une équipe qui peut les battre, c’est bien elle », estime l’ancien défenseur. Mais avant ça, la Beaujoire va peut-être exploser grâce à Matthis Abline.