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Coachs en Italie : un grand coup de botte dans la fourmilière

Par Ulysse Llamas
4 minutes

En Serie A, un entraîneur a beaucoup de chances d’avoir plus de 60 ans, d’avoir été champion du monde 2006 ou d’être un parfait inconnu. Dans tous les cas, il reste un an en moyenne sur son banc. L’habitude ne date pas de cet été, mais frôle la caricature. Explications, alors que neuf mouvements ont déjà été constatés en 2025.

Coachs en Italie : un grand coup de botte dans la fourmilière

En 1951, la Vespa n’a que cinq ans, la Lambretta à peine un an, et les Italiens roulent en bicyclette. Claudio Ranieri naît, et les Anni cinquanta déboulent. Le petit Claudio grandit, voyage sûrement en Vespa, et aime beaucoup le football. Il devient un grand joueur d’un petit club (Catanzaro), puis un grand entraîneur de plein de clubs plus ou moins grands : Cagliari, Valence, Chelsea, Monaco, Leicester, Nantes et tutti quanti. Après 35 ans de bancs de touche et une dernière pige à l’AS Roma, il devrait prendre pour de bon sa retraite après avoir hissé son club de la 12e à la 5e place de Serie A en une moitié de saison. Qui prendra sa place ? Gian Piero Gasperini ? Le ponte de l’Atalanta quitte son poste lui aussi. Bergame cherche donc un nouvel coach. En Italie, les entraîneurs roulent comme des scooters. Mal débridés, pour la plupart.

L’affaire dure un an, en moyenne

Deux mécaniques sont à distinguer. D’un côté les bien rodées, jolies et patrimoniales. Ranieri et Gasperini, arrivé à l’Atalanta en 2016, en sont. Comme Simone Inzaghi, après deux finales européennes, malgré son choix d’aller à Al-Hilal. Derrière Diego Simeone, à l’Atlético et Frank Schmidt, à Heidenheim depuis 2007, le modèle de stabilité est à saluer. D’autres constituent les tours de roues habituels : ceux des plus gros clubs comme la Juventus, qui n’a pas encore reconduit Igor Tudor, et ceux des clubs moyens. La Fiorentina s’est libérée de Raffaele Palladino, Torino dit au revoir à Paolo Vaniolo et accueille Marco Baroni, ancien de la Lazio. Vous suivez ? Cagliari change aussi, et Christian Chivu, arrivé à Parme en février, est annoncé du côté de l’Inter. Vous ne suivez toujours pas ? La saison dernière déjà, 13 des 20 équipes avaient nommé un nouveau coach à l’intersaison.

Dans ce contexte, être supporter de Côme, Bologne ou de Naples est une chance. Les trois conserveront – a priori – Cesc Fàbregas, Vincenzo Italiano et Antonio Conte cet été. Le championnat italien change d’entraîneur comme de chemise. Au 15 avril, selon le CIES, la durée moyenne d’un entraîneur de Serie A est de d’un an et 27 jours. C’est deux fois moins qu’en Liga, Bundesliga et Premier League, championnats les plus économes en coachs du monde, avec l’Ouzbékistan et l’Azerbaïdjan. Mais c’est mieux que la Ligue 1, avec 352 jours. La Serie A reste loin des 116 jours d’espérance d’exercice pour un coach costaricain, mais elle inquiète.

Sans être soumis aux moindres soubresauts des actionnaires d’antan, type Silvio Berlusconi, les Italiens n’ont pas la recette de la longévité. Pire, ils donnent l’impression de tourner en rond, recyclant les vieux moteurs : Milan va refaire confiance à Max Allegri après les échecs de Paulo Fonseca et Sérgio Conceição cette saison. La Lazio, elle, rappelle Maurizio Sarri, deuxième de Serie A en 2023, quand Antonio Conte vient encore de prouver que les bonnes vieilles recettes étaient parfois les bonnes. Plaisant, mais pas vraiment emballant.

2021 est lointain

Les promesses entrevues par la victoire de l’Euro 2021 semblent lointaines. Où sont passés Roberto De Zerbi, Francesco Farioli, et toute la génération des entraîneurs héritiers de ce succès ? L’absence de vivier de la formation italienne concerne aussi les entraîneurs. Si le renouvellement était venu de Bergame (Alessandro Bastoni) et Sassuolo (Manuel Locatelli), la région du Covid et du vinaigre ne produit plus d’entraîneurs. Alessio Dionisi, qui s’est vautré à Sassuolo la saison dernière, n’a que 45 ans, mais incarne déjà cet échec.

Pendant que Roberto Mancini, Stefano Pioli et Simone Inzaghi adorent le Golfe, que Carlo Ancelotti va tenter de faire renaître le Brésil, l’Italie s’est enfin foirée avec la génération 2006. Andrea Pirlo, Daniele De Rossi, Fabio Cannavaro et Alberto Gilardino n’ont pas de club. Gennaro Gattuso n’a même pas gagné le championnat croate avec Split. Après des échecs, Fabio Grosso retrouve la Serie A avec Sassuolo. Les Vespa, elles, roulent toujours.

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