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- 18e journée
Paris reconquiert son ex
Vainqueur de l'OL (1-0), le PSG vire en tête avant le dernier match de la phase aller, à égalité de points avec Lyon et Marseille. L'Hexagoal se jouera entre ces trois-là parce que derrière, le trou est fait.
Paris, la Reine a ses vertus
On ne saura jamais qui a pris quoi dans cette foutue pizzeria le lendemain de Porto. Il semblerait que Jean-Luc Reichmann n’y soit pas totalement étranger non plus. Bref, depuis la fameuse « soirée pizzas » , le PSG n’est plus le même en championnat. Trois matchs, trois victoires dont celle d’hier contre Lyon dans le choc tant annoncé. Le match a été intense, stressant mais très enlevé. Les Lyonnais ont fait ce qu’ils pouvaient en dépit des absences (Gourcuff, Grenier, Dabo, Lacazette) et auraient même pu mettre tout le monde d’accord sur une frappe de Lisandro sur le poteau. Mais en face, il y a des bonshommes : Thiago Silva, déjà, toujours aussi impérial et infranchissable. Blaise Matuidi, ensuite, toujours en train de courir à l’heure qu’il est, et de nouveau buteur. Et cette saloperie de Zlatan Ibrahimović. Qui, quand il ne se sert pas du crâne de Dejan Lovren comme d’un paillasson (que faisait sa tête sous les crampons du Suédois, en même temps?!), sert son pote Matuidi d’un caviar pour le seul but du match. Un mec par ligne et ça suffit pour mettre à terre le plus beau collectif de France. Défensivement intouchables et physiquement au-dessus du lot, les Parisiens ont parfaitement géré leur avance pour logiquement l’emporter. Ils sont premiers (à la différence de buts) avec la meilleure attaque et la meilleure défense. Ils n’ont plus qu’à enclencher la première parce que là, ils ont trouvé la bonne caisse. A priori.
André-Pierre Gignac, neuf de cœur
Il y a un an, André-Pierre Gignac était un sujet de moquerie dans les soirées mondaines. Aujourd’hui, il fait figure de taulier offensif marseillais. Un retour qui force le respect. À Toulouse, l’OM a joué et gagné un drôle de match. Vite réduits à neufs, les Toulousains ne pouvaient plus espérer grand-chose face à un Olympique de Marseille gagne-petit mais efficace (six victoires 1-0, personne n’a fait mieux en Europe). Face à huit joueurs de champ bien regroupés devant un Ali Ahamada impérial (un penalty stoppé et deux-trois parades géniales), les Olympiens ont bien cru ne jamais y arriver. Et puis Dédé Gignac est rentré, de retour de blessure. Il a pris la gonfle sur le côté de la surface, un crochet extérieur pour se mettre sur son pied droit et boum : une ogive balancée dans la lunette du jeune portier français. Comme du temps de sa splendeur, APG a rayonné sur la pelouse du Stadium. C’est donc un OM solide et réaliste qui s’est invité durablement sur le podium. A priori, les Marseillais ont toutes les cartes pour y figurer en mai. Comme quoi, quand on n’a pas d’argent, on peut avoir des bonnes idées. Confier cette équipe à Élie Baup en était une.
Montpellier vexé
3-0 contre Ajaccio, 4-0 contre Bastia. Voilà, Montpellier n’aime pas qu’on se moque de lui et vient d’enchaîner trois victoires de suite pour repointer dans le Top 10, une première. Pour ce faire, les Héraultais se sont amusés d’un Bastia décidément incapable de fermer les portes de son arrière-garde (39 caramels encaissés en 18 journées). Et comme en plus, Estrada avait décidé de s’offrir un but exceptionnel, il ne pouvait rien arriver aux hommes de René Girard. On a retrouvé une partie du MHSC de l’an dernier : une équipe collective qui joue en bloc et va de l’avant, portée par ses individualités (Utaka et Belhanda) et capable d’imprimer un rythme à une rencontre. Il sera difficile pour les Montpelliérains de défendre leur titre tant le retard sur le trio de tête est important (neuf points) mais ils ont le mérite d’être revenus dans le game après un début de saison plus que moyen. C’est déjà une belle victoire. Et ça fait longtemps que Loulou Nicollin n’a pas balancé une vacherie en public. On s’inquiète.
Nice people
Nice est cinquième de Ligue 1 avec Renato Civelli et Romain Genevois dans son onze de départ. La plus belle folie du moment. Menés 2-0 après vingt minutes de jeu, les Azuréens ont attendu la 92e pour crucifier Évian Thonon via les godasses du jeune du coin Neal Maupay (16 ans et 4 mois) et valider l’extraordinaire série niçoise qui vient de prendre vingt points sur vingt-quatre possibles. L’effet Puel, sans doute. Mais pas que. Il y a aussi cette formidable trouvaille à 400 000 euros : Dario Cvitanich. L’Argentin vient de planter un doublé (quel amour de lob sur le premier) et affiche déjà dix buts au compteur avant même la fin des matchs aller (l’an dernier, le meilleur buteur niçois avait fini la saison avec 8 buts). Génial dos au but et roublard au possible, l’ancien mec de l’Ajax porte à lui seul cette équipe joueuse au caractère bien trempé. Histoire de finir l’année en beauté, les ouailles de Puel iront à Gerland, en fin de semaine, tester leur invincibilité du moment. Avec Lorient (quatrième), c’est l’autre belle histoire de cette première partie de saison. Ce n’est pas pour autant que Claude Puel lâchera un sourire…
Par Mathieu Faure