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- Aston Villa-Arsenal (2-1)
Aston Villa : Noël est déjà là
Vainqueur d’Arsenal au bout du bout ce samedi, Aston Villa réintègre le top 3 de Premier League et n’est même qu’à trois petits points du trône de leader. Un come-back spectaculaire en guise de cadeau et un hiver au chaud pour une équipe qui avait connu un début de saison difficile.
Dans le grand livre de la saison 2025-2026 de la Premier League, la victoire d’Aston Villa face à Arsenal ce samedi (2-1), scellée au buzzer par un but d’Emiliano Buendía à la 95e minute de jeu, pourrait bien faire office de chapitre décisif. Déjà parce qu’il voit le leader et favori pour le titre chuter, permettant à Manchester City d’imprimer son souffle dans le cou de Mikel Arteta, en souvenir des dernières années. Mais aussi parce qu’il rappelle, peut-être définitivement, le retour d’Aston Villa à la table des grands. Mine de rien, les Villans sont troisièmes au classement à seulement trois petits points d’Arsenal et avec une série de 13 victoires en 15 matchs toutes compétitions confondues (pour 2 défaites). S’il semble pour l’heure assez improbable d’imaginer le club de Birmingham se mêler à la course au titre – Unai Emery ayant encore d’ailleurs répété « ne pas être un prétendant » face aux médias –, celui-ci est redevenu l’adversaire des deux saisons précédentes, craint par les petits comme les gros et qui risque bien de batailler jusqu’au bout pour se faire une place dans le top 4.
Un mercato minimaliste
Beaucoup avaient gardé en tête le démarrage absolument foireux de Villa, avec six matchs sans victoire toutes compétitions confondues et même une éphémère dix-neuvième place en championnat. Un contrecoup finalement pas si illogique au regard des difficultés rencontrées au cours des mois précédents. Souvenez-vous : lors de la dernière journée de Premier League la saison passée, les Lions s’étaient pris les pieds dans le tapis face à un Manchester United qui n’avait plus rien à jouer, échouant à décrocher leur ticket pour la Ligue des champions à la différence de buts. Un sacré coup au moral qui s’est poursuivi durant l’été avec un mercato compliqué, la relation entre Unai Emery et Monchi s’étant considérablement distordue : l’ancien gardien n’était pas parvenu à rameuter les joueurs ciblés par son coach, et a même fini par prendre la porte au mois de septembre.
C’EST FOU, ASTON VILLA FAIT TOMBER ARSENAL À LA 95E MINUTE 🤯🤯🤯#AVLARS | #PremierLeague pic.twitter.com/Hdg0kjhTG5
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Ainsi, en plus de la vente de Jacob Ramsey à Newcastle et du prêt de Leon Bailey à la Roma, les seuls transferts à signaler étaient ceux d’Evann Guessand, de Marcel Bizot et de Victor Lindelöf (ainsi que les prêts en dernière minute de Jadon Sancho et de Harvey Elliott). Une anomalie pour une équipe de Premier League aussi ambitieuse, qui s’expliquait notamment par sa volonté de réguler les dépenses, le club ayant en effet été sanctionné par l’UEFA en raison d’une infraction au plafond de masse salariale. Ajoutez à cela quelques blessures et le fait que les deux extrémités du onze, Emiliano Martínez et Ollie Watkins, aient été retenues contre leur gré au club (le premier a ainsi été condamné à prendre place sur le banc pendant quelques matchs, tandis que le second connaît un gros passage à vide, avec seulement trois buts depuis le début de saison).
Une potentielle surperformance ?
Mais alors, que s’est-il passé pour arriver à ce regain de forme ? Il semble d’abord évident que l’équipe a grandement progressé d’un point de vue défensif, probablement l’axe d’amélioration principal identifié depuis le début de l’ère Emery. « Dibu » a retrouvé de sa superbe entre les perches, alors que Matty Cash, Ezri Konsa, Pau Torres et Lucas Digne ont considérablement rehaussé leur niveau. Devant, Donyell Malen commence peu à peu à prendre l’habitude de faire trembler les filets et Watkins a repris en confiance dernièrement avec un doublé précieux face à Brighton.
Le switch mental saute aux yeux : là où un coach comme Arne Slot à Liverpool doit gérer une crise avec un vestiaire rempli de nouvelles recrues portant le poids de leurs transferts sur les épaules, Unai Emery a la chance de travailler avec un groupe relativement stable, marqué par un onze fixe et un grand nombre de joueurs d’expérience (avec une moyenne d’âge de 27,4 ans). « Il y a eu beaucoup d’incertitude par rapport aux joueurs qui sont partis, ceux qui sont restés, et cela nous a clairement affectés, expliquait récemment le capitaine John McGinn devant la presse. C’était difficile, mais mon travail était de garder les joueurs aussi concentrés que possible. Et je pense que nous nous sommes remis d’aplomb maintenant, après un début au petit trot. »
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— Aston Villa (@AVFCOfficial) December 6, 2025
Cette série en cours de victoires, aussi impressionnante soit-elle, est toutefois en partie trompeuse. Depuis le début de saison, les Brummies ont rarement dominé de la tête aux pieds leurs différents adversaires (seulement deux victoires par plus d’un but d’écart en championnat, et plusieurs succès étriqués). L’équipe se procure peu d’occasions et l’emporte régulièrement sur des éclairs individuels ou des frappes lointaines – avec notamment 9 buts inscrits depuis l’extérieur de la surface, un nombre anormalement élevé. De là à envisager à terme un retour sur terre ? Le vent tourne très vite en Premier League, avec une concurrence qui pourra elle aussi trouver son rythme de croisière en cours de saison. Et ce n’est pas à Unai Emery qu’il faut expliquer le concept de remontada…
Deux Emiliano viennent à bout d’ArsenalPar François Linden



























