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Nice en Ligue Europa : ceci ne doit plus être une blague
Face au FC Porto ce jeudi soir, l’OGC Nice pourrait enchaîner un 17e match sans gagner en Coupe d’Europe. Il vaut peut-être mieux en rire qu’en pleurer, mais cette trop longue série n’a plus rien de drôle.
Le FC Bâle (deux fois), la Real Sociedad, la Lazio, Ferencváros, Twente, les Rangers, l’Union saint-gilloise, Elfsborg, Bodø/Glimt, Benfica (deux fois), la Roma, Fenerbahçe, le Celta de Vigo, Fribourg et peut-être bientôt le FC Porto. Ceci n’est pas la liste d’un groundhopper en puissance désireux de collectionner les stades sur Futbology, mais plutôt la trop longue litanie récitée par l’OGC Nice en Coupe d’Europe depuis plus de deux ans. Seize matchs sans une victoire, entre C3 et C4, six défaites en six rencontres depuis le début de saison (13 buts encaissés, 4 marqués), et l’attente de voir les Aiglons mettre une nouvelle pièce dans la machine ce jeudi soir au Portugal.
Aujourd’hui, l’objectif n’est pas dans la qualification, il faut être clair et lucide.
Depuis un succès contre le Sheriff Tiraspol en huitièmes de Ligue Conférence (3-1), le 16 mars 2023 sur W9, avec des buts de Gaëtan Laborde, Terem Moffi et Billal Brahimi, Nice est devenu la blague préférée du football français. Il est de bon ton de se moquer des mésaventures du Gym, des défaites à répétition et de se demander si, cette fois, le club azuréen réussira l’exploit de finir la phase de ligue à la 36e place au classement, pour inscrire définitivement ce cauchemar dans les mauvais livres d’histoire. Ce n’est plus drôle, en fait. Enfin, ça le sera peut-être ce jeudi, sur les coups de 20h42, parce que ce n’est que du foot et qu’il vaut peut-être mieux en rire qu’en pleurer. Il va pourtant falloir, à un moment, mettre fin à cette trop longue vanne et redevenir sérieux le temps d’un match, au moins.
La moins bonne version d’eux-mêmes
Avec zéro point à mi-parcours, une 35e place devant les Rangers grâce à la différence de buts (-5 contre -7) et cette interminable série dans les caboches, il n’est même plus question de parler de qualification, de barrages ou de printemps européen, à Nice. Après Porto, ce sera Braga, puis Go Ahead Eagles et Ludogorets pour boucler cette longue traversée. « Sincèrement, on n’est pas sur une question de survie en Coupe d’Europe. On a perdu nos quatre matchs et on n’en a pas gagné un seul depuis très longtemps, alors… constatait Franck Haise ce mercredi. Aujourd’hui, l’objectif n’est pas dans la qualification, il faut être clair et lucide. L’objectif est de faire un gros match et de revenir avec un bon contenu et si possible un bon résultat. Mais la qualification ne doit pas nous mettre une pression quelconque, car elle n’est pas d’actualité. »
🗨️ Les déclas de Franck Haise, remonté contre son groupe après la défaite de Nice face à Fribourg pic.twitter.com/cYDxypAj4K
— RMC Sport (@RMCsport) November 6, 2025
Ce qui était un fatalisme parfois agaçant quelques semaines en arrière est devenu de la lucidité : Nice a les armes pour faire beaucoup mieux, mais le club azuréen a comme perdu la foi. On parle d’un club qui ne sait plus trop où il va, INEOS étant là sans être là, et le trio Fabrice Bocquet, Florian Maurice, Franck Haise se trouvant fragilisé par les mauvais résultats (4 défaites d’affilée toutes compétitions confondues) et un mercato estival à un peu plus de 30 millions d’euros globalement décevant. « On veut donner la meilleure image de nous, continuait le coach aux traits tirés. On l’a trop rarement donnée en Coupe d’Europe, cette année comme l’an passé. La principale chose, c’est que, tous ensemble, on donne une meilleure image. Le déséquilibre est important entre nous et Porto, mais on doit montrer la meilleure version de nous sur le terrain. »
La crise de foi
L’ancien magicien du RC Lens avait vidé son sac après le revers contre Fribourg au début du mois et mise désormais sur une communication franche et sincère, qui commencerait à tendre son vestiaire, selon les dernières informations de L’Équipe. Elle est pourtant nécessaire, dans un foot où il faut tout cacher, ses plans, ses émotions, ses sentiments, et dans un club où le public ne s’empresse pas pour vivre ces soirées européennes à l’Allianz Riviera (23 000 présents contre la Roma, un peu plus de 15 000 pour Fribourg, dans une enceinte pouvant accueillir un peu plus de 35 000 personnes). « Il faut se dire les choses avec franchise, c’est ma seule façon de voir et d’être, se justifie Haise. Bien sûr que parfois ça peut crisper, que ce soit les joueurs ou dans la direction du club. Mais je préfère dire les choses avec franchise, car mon leitmotiv, c’est l’exigence, le travail, la détermination. Donc ça ne me pose pas tant de problèmes que ça que ça crispe de temps en temps, car c’est pour le bien de tout le monde et notamment le bien du club. »
On la connaît cette stat, il faut l’accepter. Il n’y a pas grand-chose à dire, il y a juste à faire.
Le bien du club, ce serait de mettre fin à la sale série à Porto, leader du championnat portugais et où seuls le FC Nantes (en 1971) et l’OL (en 2022) ont réussi à triompher dans l’histoire européenne des clubs français. Le bien du club, ce serait de remettre de la clarté, de l’ambition et de la vie. Ce serait évidemment d’empêcher les éternelles vannes sur Nice en Coupe d’Europe, ce jeudi soir ou dans quinze jours, puisqu’on n’est plus vraiment à un match près. Les supporters n’en peuvent plus, les joueurs aussi, comme l’a fait comprendre Sofiane Diop, rare joueur frisson d’une équipe en perdition cette saison : « Je n’ai plus trop envie de penser à cette série, on vient à Porto avec des intentions. On la connaît cette stat, il faut l’accepter. Il n’y a pas grand-chose à dire, il y a juste à faire. » Plus personne n’a envie de rire.
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