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Mario Lemina : « Galatasaray et moi, c’était une histoire inachevée »

Propos recueillis par Diren Fesli
17 minutes

Devenu l’un des chouchous des supporters de Galatasaray, Mario Lemina a choisi à 32 ans de poser ses bagages une seconde fois à Istanbul, cinq ans après son premier passage. Entretien avec un joueur qui n’a laissé personne indifférent, de Bielsa jusqu’à Allegri, en passant par Fatih Terim.

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Mercredi dernier, vous avez battu Liverpool à la maison (1-0) après la désillusion à Francfort (1-5). C’était une soirée de rêve, on imagine.

On a déçu nos supporters à Francfort, mais on a leur donné beaucoup de joie face à Liverpool. Le football est devenu un jeu d’échecs, tout se joue tactiquement. Il n’y a plus de petites équipes, c’est fini. On a montré qu’avec de la discipline et de l’ambition, on est capables de faire de grandes choses. On les a cherchés haut, on pouvait même mettre le deuxième but. C’est l’une des plus belles équipes de ma carrière, elle a trop de potentiel.

Ici, ça passe ou ça casse. Je me retrouve bien dans cette philosophie, parce que je n’ai pas d’entre deux.

Mario Lemina

C’est ton deuxième passage à Galatasaray après l’aventure de la saison 2019-2020 (en prêt de Southampton). Pourquoi avoir choisi de revenir ?

Ce n’est certainement pas une question d’argent, mais plutôt de revivre des choses que je n’ai connues qu’ici. Entre Galatasaray et moi, c’était une histoire inachevée. Il y a plusieurs années, si on m’avait parlé de signer à Galatasaray, , j’aurais dit non, comme beaucoup de joueurs bornés évoluant en Europe. Mais ce club m’a tout donné. J’ai découvert le vrai côté folklorique du football en Turquie, on m’a donné des responsabilités, si bien que c’était une renaissance. Je ne suis définitivement plus le même depuis mon premier passage à Istanbul. Ici, ça passe ou ça casse. Je me retrouve bien dans cette philosophie, parce que je n’ai pas d’entre deux.

Comment expliques-tu ce coup de cœur ?

Pour commencer, les supporters. Les accueils à l’aéroport auxquels j’ai eu le droit étaient incroyables, surtout lors de mon retour. J’ai repris la pêche immédiatement parce qu’ils ne m’ont jamais oublié malgré tout ce temps. Tu as envie de tout donner pour eux. Rien que sur les réseaux sociaux, à peine j’avais signé que j’avais gagné 200 000 followers, c’était lunaire. Si tu n’es pas turc, tu ne peux pas imaginer tout ça. Mon premier match était contre Fenerbahçe, donc j’ai vite compris là où je venais de mettre les pieds. C’est le Real Madrid de la Turquie : un grand club avec beaucoup d’attentes et de pression, tu dois gagner tous tes matchs, faire de grandes choses en Ligue des champions, mais, en même temps, tout est structuré pour que le joueur se sente le mieux possible. Il y a des choses qui dépassent le football dans ce pays, comme ce que représentait Fatih Terim, par exemple, lors de mon premier passage.

C’est une grande légende du club, qui a toujours dit beaucoup de bien de toi.

Son surnom c’est « L’Empereur », ça pose le décor. J’ai découvert un grand homme qui avait une confiance aveugle en moi. Un jour, il est venu me voir à l’entraînement et m’a demandé ce que j’aimerais que l’on change dans la tactique. Ça m’a surpris, c’était la première fois de ma vie qu’on me donnait autant de responsabilités. Je lui ai dit qu’avec Jean Michaël Seri on formerait un bon duo et qu’on ferait mieux circuler le ballon. Il avait rassemblé tout le groupe pour dire que tous les ballons devaient sortir par moi. À partir de là, je ne pouvais plus gueuler ou rester dans mon coin : il fallait que je sois un leader.

 

Le comité d’accueil en 2019.
Le comité d’accueil en 2019.

Dictes-tu tes choix de carrière par rapport aux émotions ?

Oui, clairement. Sans manquer de respect à Wolverhampton (où il a joué de janvier 2023 à février 2025, NDLR), je jouais certes des grands matchs, Premier League oblige, mais il y avait cette folie qui me manquait ! Je suis un compétiteur, j’ai besoin d’être challengé : soit je suis à 100 %, soit j’arrête. Juste le fait d’être revenu ici, c’était une victoire pour moi, sans même avoir foulé la pelouse.

Vous avez une équipe encore plus impressionnante qu’il y a cinq ans. T’attendais-tu à voir de tels noms signer pour Galatasaray au dernier mercato ?

Je n’avais aucun doute sur le fait que la direction allait faire une grosse équipe. Ce sont des fanatiques de Galatasaray, donc forcément ils font les choses en grand. Leroy Sané, İlkay Gündoğan, Mauro Icardi, Victor Osimhen… Ils ont vécu des moments incroyables en Ligue des champions, il faut qu’on s’en serve. Il faut que la mayonnaise prenne, mais ça va le faire parce qu’ici, c’est une grande famille. Personne ne va te mettre un couteau dans le dos. Il y a quelques semaines, les médias insinuaient que nous, les joueurs, avions mis à l’écart Barış Alper Yılmaz, qui avait reçu une grosse offre de l’Arabie saoudite dans les derniers jours du mercato. Ça aurait mis la pagaille dans certains clubs, mais à Gala, non, car on est tous frères, Barış est notre frère. Il est contagieux, ce mec. Avec Osimhen, ils défendent comme des fous alors qu’ils sont attaquants. On se tire tous vers le haut, il n’y a pas d’ego ou de mécontentement que l’on soit titulaire ou remplaçant.

La cassure avec Wolverhampton est intervenue en décembre 2024, lors du match face à West Ham : tu as eu une grosse altercation avec Jarrod Bowen, mais aussi avec ton coéquipier Toti et l’un des membres du staff.

J’étais capitaine des Wolves, mais ça faisait déjà longtemps que je n’étais plus en accord avec les ambitions du club. Je leur avais dit que ça n’allait pas le faire. Mentalement et physiquement, j’allais craquer. Cette histoire contre West Ham, c’était la goutte d’eau. J’ai donc décidé de lâcher mon brassard de capitaine, et de réfléchir à un nouveau projet. C’est là que pour la toute première fois de ma vie, j’ai pris mon téléphone et j’ai appelé la direction d’un club, Galatasaray. Vingt minutes plus tard, on m’a rappelé pour me dire de revenir. Je n’en veux à personne à Wolverhampton, j’ai vécu des grands moments là-bas. Je leur serai éternellement reconnaissant d’avoir accueilli mon petit frère Noha après le décès de notre père. C’était une période compliquée pour nous, ils ont été d’un grand soutien.

 

Pour revenir au point de départ de ta carrière, de Lorient à Marseille, tout a été très vite pour toi.

Un jour, Yoann Gourcuff était au centre d’entraînement de Lorient pour faire sa rééducation. Un des coachs a demandé quels joueurs voudraient l’accompagner, j’étais tout de suite partant ! On a commencé à jouer au ballon, et il m’a dit : « Je crois que tu ne t’en rends pas compte, mais tu es hyper fort ! » J’avais 17-18 ans, j’étais très flatté ! Il m’a demandé si je m’entraînais avec les professionnels, j’ai dit non, il m’a dit qu’il allait en parler à son père. Je pensais qu’il rigolait, mais lendemain, on m’a prévenu que Christian Gourcuff voulait me voir à l’entraînement. Je ne suis plus jamais redescendu et j’ai gagné ma place. Tout allait tellement vite. À la fin de la saison, j’ai fini champion du monde U20 avec la France, et à mon retour, j’étais le joueur clé de Lorient. C’était incroyable de vivre tout ça en six mois. Sauf que deux semaines après, le président m’a convoqué pour me dire que je devais partir. Je n’avais que 19 ans, je voulais encore prouver à Lorient, mais on ne m’a pas laissé le choix. J’étais sorti du bureau en pleurant. Marseille et Lyon me voulaient, mais le club avait des bonnes relations avec l’OM. Mes proches me prenaient pour un fou d’être triste de me rendre dans un club mythique comme Marseille. Il ne faut pas oublier que j’étais très jeune : je venais de débuter, je ne voulais pas perdre tout ça, c’était un choc.

Avec Bielsa, c’est comme si on était encore à l’école : on a repris nos gammes depuis le début et on a fini par se trouver les yeux fermés. Les six premiers mois, la Ligue 1 n’était pas prête !

Mario Lemina

À Marseille, tu as eu une première saison compliquée avec Élie Baup, mais tu as pu beaucoup te montrer avec Marcelo Bielsa. Que retiens-tu de ces deux coachs opposés dans le style ?

Mon transfert, c’était du business entre Lorient et Marseille, ce n’était pas le choix du coach. Je pouvais tout donner, être reconnu par mes coéquipiers, Baup avait son équipe en tête. Je venais de me rendre compte que le football n’est pas toujours juste. Avec Bielsa, j’étais l’un de ses protégés. Giannelli Imbula, Benjamin Mendy, Brice Samba, Florian Thauvin… On était une équipe de fous, on a trop appris avec ce coach. C’est comme si on était encore à l’école : on a repris nos gammes depuis le début et on a fini par se trouver les yeux fermés. Les six premiers mois, la Ligue 1 n’était pas prête ! Il n’avait aucune honte de dire devant tout le monde que j’étais un joueur extraordinaire, c’était valorisant venant d’un entraîneur pareil. Par la suite, il avait voulu me récupérer à Leeds United.

 

T’estimais-tu trop jeune pour assumer la pression marseillaise ?

À Lorient, tu peux gagner ou perdre, tu te baladeras tranquillement dans la rue. À Marseille, il y avait des moments où on entendait des bruits de chèvres au stade quand le speaker annonçait notre nom. (Rires.) Ils sont durs, les supporters de l’OM, mais quand les résultats sont là, c’est formidable à vivre.

Tu enchaînes par la Juventus avec des débuts canons. Comment se ficelle ce transfert à l’été 2015 ?

Il y avait pas mal de bruits de couloirs sur des clubs comme West Ham ou le Milan qui s’intéressaient à moi, mais rien de concret. Mon transfert en Italie s’est fait à la suite d’un match improbable. Pour le trophée Louis-Dreyfus, on avait joué face à la Juventus au Vélodrome. J’avais marché sur tout le monde, alors qu’ils avaient leur équipe type avec Pogba, Dybala, Morata… Le lendemain du match, la Juve me voulait, et Bielsa, avec qui je me sentais bien, voulait s’en aller, donc c’était le moment de voir autre chose. Malgré les stars dans l’effectif, je savais que j’avais une vraie carte à jouer. Marchisio était blessé, donc j’ai commencé la saison titulaire et j’enchaînais les trophées d’homme du match, des débuts magnifiques ! Quand il est revenu de blessure, j’ai tout de suite été sur le banc, mais je n’étais pas inquiet parce que j’avais prouvé. Sauf que les rencontres s’enchaînaient, et je jouais uniquement des bouts de matchs, dans des contextes compliqués dans lesquels je ne pouvais même pas montrer mes qualités. Je ne comprenais pas ce que j’avais fait de mal, je me posais des questions, les médias aussi commençaient à retourner leurs vestes en disant que finalement je n’étais pas si bon, donc ça me rentrait dans la tête. Est-ce que j’étais vraiment si fort ? Quand tu es jeune, c’est compliqué de gérer toutes ces émotions.

J’ai pu réintégrer le groupe de la Juve parce que Buffon, Bonucci et Chiellini sont allés voir Allegri pour lui dire que ce qu’il me faisait était injuste.

Mario Lemina

Ton passage en Italie, c’est aussi une relation compliquée avec le coach Allegri.

Il avait déjà ses noms, mais je continuais à m’entraîner comme il le fallait pour changer les choses. À un moment de la saison, on traversait une très mauvaise passe. À un entraînement, Allegri était très énervé, mais il ne pouvait pas crier sur Pjanić ou Pogba, donc il avait décidé de crier sur moi après une perte de balle. J’avais répondu : « Tout le monde a raté. Pourquoi vous criez sur moi ? » Puis ensuite, c’étaient des noms d’oiseaux des deux côtés. (Rires.) Je m’étais lâché, je n’avais plus de frein. C’est un grand coach, mais je suis un humain, le respect est primordial. Il m’avait mis hors du groupe, et pendant un mois je courais tout seul. J’ai pu réintégrer le groupe parce que Buffon, Bonucci et Chiellini sont allés voir Allegri pour lui dire que ce qu’il me faisait était injuste et que l’équipe avait besoin de moi. À mon retour, on ne s’était plus adressé la parole de la saison, mais on avait gagné le titre ! C’est ce qui comptait.

Est-ce le plus grand regret de ta carrière de ne pas t’être imposé comme tu l’aurais voulu à Turin ?

À la Juve et partout dans ma carrière, j’ai été Mario. Je ne travestirai jamais ma personne pour du football, même si ce sport m’a tout donné. J’ai pu faire vivre toute ma famille, mais je ne peux pas ne pas être moi-même. À la limite, mes seuls regrets seraient les blessures, parce que sans elles, j’aurais fermé encore plus de bouches. C’est un cercle vicieux, tu perds ton football, ton physique et ta confiance. J’ai la chance d’être très bien entouré, je suis avec mes frères qui sont mes meilleurs potes, ma femme et mes enfants. Mon cercle proche est restreint, il le faut.

 

D’où te vient ce caractère trempé ?

Du quartier. (Rires.) Je suis originaire de Pablo-Picasso à Nanterre. Quand tu es fort au foot, les plus grands viennent te chercher. Parfois, il faut même se battre, mais je me suis bien débrouillé, donc j’avais le respect de tout le monde. Dans ma famille, on n’a pas grandi avec des « Je t’aime ». Je suis le plus grand, donc je n’avais pas le droit de montrer des faiblesses, pour montrer l’exemple à mes petits frères, et devenir l’homme et le joueur que je suis aujourd’hui. J’essaye de montrer ce chemin à mes frères, et je fais tout pour qu’ils prennent la bonne direction, comme mes parents l’ont fait pour moi. Je ne suis pas un homme parfait, mais je veux le bien de tout le monde.

Est-ce compliqué dans un milieu comme le football d’être soi-même ?

Je ne supporte pas le monde du football, parce que je dois me restreindre en permanence pour être uniquement le joueur qui fait son métier. Je ne peux pas aller au bout de mes idées parce que si je déborde un peu, c’est fini. On m’a souvent reproché d’être très expressif. Je pense être peut-être trop sincère pour ce milieu, donc je préfère faire mon travail et que ça s’arrête là. En Turquie, je peux un minimum être moi-même, parce qu’ici, ils aiment bien rigoler, dire vraiment ce qu’ils pensent. Quand j’avais dit l’année dernière qu’on allait être champions, ça avait fait beaucoup parler, en bien comme en mal. Dans la culture turque, tu peux te le permettre, j’aime beaucoup, surtout que les Turcs adorent rigoler et moi aussi.

Je ne supporte pas le monde du football, parce que je dois me restreindre en permanence pour être uniquement le joueur qui fait son métier.

Mario Lemina

L’un des moments forts de ta carrière, c’est aussi la victoire en Coupe du monde U20 en 2013 avec les Bleus. Par la suite, tu avais refusé la sélection gabonaise pour la CAN 2015. Pourquoi avoir dit non, avant d’accepter finalement l’été suivant ?

J’avais refusé, car je n’étais pas encore un joueur aguerri. Le Gabon me sollicitait depuis un moment. Au début, je n’étais même pas encore titulaire à Lorient. Certes, je suis gabonais de naissance, je passais toutes mes vacances là-bas, j’ai été éduqué avec la culture et l’amour de la patrie, j’ai aussi grandi avec Daniel Cousin, Pierre-Emerick Aubameyang, Didier Ovono, Éric Mouloungui… C’était un rêve d’intégrer la sélection, mais au bon moment. Tout allait beaucoup trop vite, il fallait digérer. Je voulais cocher plusieurs cases, arriver en sélection en étant un grand joueur. Je jouais à Lorient avec Bruno Ecuele Manga, je lui avais demandé son avis. Il m’avait dit honnêtement d’aller faire la Coupe du monde U20 avec la France, de prendre en expérience et de kiffer avec les potes de mon âge. Gagner cette coupe et goûter aux Espoirs, c’était une consécration pour un jeune joueur ! Le pire, c’est que mes parents ne voulaient pas que je joue avec le Gabon. (Rires.) Il me disait de rester en France, mais pour moi c’était clair, mon choix était fait. Le plus fou, c’est qu’à la Juventus, ils savaient que mon père avait des origines italiennes. Ils réfléchissaient à me naturaliser. Ils insinuaient aussi qu’en choisissant l’Afrique, je pouvais compliquer ma carrière européenne, mais je m’en foutais complètement.

Tu as gagné cette Coupe du monde avec Paul Pogba. Penses-tu qu’il retrouvera son niveau à Monaco ?

C’est très difficile d’y répondre. En tout cas, je le lui souhaite du fin fond de mon cœur, car c’est l’un des plus grands talents du football français. Ce qui me ferait mal, ce serait d’allumer ma télé et de voir Paul galérer en Ligue 1. On a le même âge, mais c’était une star avant même que l’on débute. Il nous a fait tellement rêver, je ne veux pas le voir en demi-teinte. J’espère vraiment qu’il nous fera profiter encore de sa magie.

Pour revenir au Gabon, vous êtes toujours dans la course pour une qualification en Coupe du monde. Vous revenez de tellement loin.

Je suis très fier de voir ce que mon équipe est en train de devenir. Je vois l’éclaircie et de grandes choses pour notre génération. Contre la Côte d’Ivoire, on a enfin réussi à créer ce qu’on voulait avec les joueurs qu’on voulait. Le coach Thierry Mouyouma a accepté de s’appuyer sur des joueurs d’expérience, c’est le changement majeur. Il a ramené de la discipline et de la confiance aux joueurs. Il a vite compris que ça n’avait aucun sens de nous accuser sur des histoires de primes, par exemple. Avec tout le respect que j’ai pour mon pays : est-ce que j’ai besoin d’une prime de ma sélection ? Il s’est intéressé aux hommes que nous sommes, on en sort grandi. On va à la CAN avec un vrai ADN, on va proposer du football, c’est déjà une très grosse victoire. On veut présenter le nouveau Gabon à l’échelle mondiale, car on revient de loin.

 

Il y a aussi eu une période durant laquelle tu ne voulais plus revenir en sélection, tout comme ton coéquipier Aubameyang.

Ils ont voulu nous salir, nous faire du mal. Le coach a choisi de discuter avec nous. Il a vu pour ma part que j’étais un gars sincère avec qui ça passe ou ça casse. J’ai fait en sorte qu’Aubameyang revienne parce que je lui ai dit que Thierry Mouyouma est l’homme qu’il faut. Je n’ai jamais vu la sélection aussi heureuse de se retrouver qu’aujourd’hui.

Je ne l’ai pas vu grandir, mon petit frère. Dans mon esprit, il ne jouait pas au foot, il regardait encore le catch à la télé !

Mario Lemina

Tu partages des moments en sélection avec ton frère Noha, qui a 20 ans. Quelle relation as-tu avec lui ?

C’est comme si je n’avais jamais connu Noha. Comme j’étais en centre de formation quand il était bébé, je ne l’ai pas vu grandir. Dans mon esprit, il ne jouait pas au foot, il regardait encore le catch à la télé ! Deux ans après, on m’a dit qu’il allait signer au PSG. À quelle heure il a appris à jouer au foot ? (Rires.) Mon père l’accompagnait beaucoup, je ne pouvais pas me mêler des choix de carrière de mon frère, je ne suis pas comme ça. Que chacun fasse ses erreurs, et qu’il apprenne. Je le surveillais de l’extérieur, j’étais en retrait, il ne savait pas ce que je faisais pour lui, et c’est tant mieux. Après la mort de mon père, je lui ai dit que j’allais apprendre à le connaître et être présent pour lui. À Wolverhampton, j’ai appris à le connaître avec ses douleurs et ses peines. Il a appris à me connaître aussi, parce qu’il me voyait comme le Mario Lemina qui passe à la télévision. Je lui ai donné envie de faire ce métier, ça m’a fait chaud au cœur, surtout quand il m’a dit qu’il voulait être comme moi. Il n’arrivait même pas à me parler Noha, c’était fou !

Vu la manière dont tu parlais du monde du foot, tu te vois y rester à la fin de ta carrière de joueur ?

J’en ai marre du côté business du football, mais je ne peux pas me défaire de ce sport. Je ne serai pas agent, ça c’est sûr ! J’ai encore des choses à aller chercher intellectuellement et je pense que je ferai un bon coach. Je vois d’anciens coéquipiers être aujourd’hui entraîneur, ça donne envie. Consultant, j’ai peur de dire des dingueries, Nasri est trop fort, lui. J’aime bien la trajectoire de Habib Beye, c’est inspirant. De toute façon, je n’arrêterai pas très tard, j’ai pas envie de me faire balader par les plus jeunes, il faudra savoir dire stop. (Rires.)

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Propos recueillis par Diren Fesli

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