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Potillon : « Pochettino, Heinze, Cristobal et Potillon, c’étaient pas les plus tendres »

Propos recueillis par Andrea Chazy

Lionel Potillon est français, a un nom rigolo et a défendu les couleurs du PSG et de la Real Sociedad. Celui qui vient de passer le cap de la cinquantaine était donc le candidat idéal pour évoquer le duel de ce mercredi en Ligue des champions et évoquer les particularités de ses anciens employeurs.

Potillon : « Pochettino, Heinze, Cristobal et Potillon, c’étaient pas les plus tendres »

Cela fait un peu plus de douze ans que vous êtes directeur de l’association ASSE Cœur-Vert, et le responsable RSE du club depuis deux ans. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous diriger vers l’associatif dès la fin de votre carrière ? C’est un concours de circonstances. J’ai eu la chance pendant ma carrière de ne jamais totalement interrompre mes études, ce qui m’a permis d’accéder directement à un master de marketing et management du sport, à Rouen, à la fin de celle-ci. Dans le cadre de mes études, une intervenante est venue présenter sa fondation et les intérêts d’avoir une fondation pour une entreprise. Lorsque je suis revenu chez les Verts, j’ai présenté un dossier pour monter cette structure et quelques mois après, en novembre 2011, on a créé l’association ASSE Cœur-Vert.

Quels sont ses objectifs ?

Elle a pour but de collecter des fonds afin de mener ou soutenir des actions caritatives sur le territoire ligérien et les départements limitrophes. On a un budget qui oscille entre 200 000 et 450 000 euros par an, pour une centaine d’actions. On a quatre axes de travail : la citoyenneté, la santé et le handicap, le sport pour tous et le développement durable. Par exemple, on a un engagement auprès du Prix littéraire pour lutter contre l’illettrisme en offrant à la centaine de classes participantes cinq livres différents, des supports pédagogiques pour les enseignants afin qu’ils puissent aborder des thématiques comme la guerre, l’homophobie, la monoparentalité… On a aussi créé, en 2016, une équipe de foot fauteuil. Ça marche très bien, mais à mon grand regret, nous sommes encore le seul club professionnel français à avoir parfaitement intégré et considéré cette section.

Xabi Alonso n’avait que 22 ou 23 ans, mais malgré son jeune âge, c’était déjà le boss du vestiaire.

Lionel Potillon

Il y a vingt ans, vous étiez prêté par le PSG à la Real Sociedad pour un an. Au mois de février 2004, le club basque est éliminé par une autre formation française en huitièmes de finale de Ligue des champions, l’OL. Quels souvenirs gardez-vous de cette double confrontation ? Un souvenir mitigé. Cette année-là, on avait largement la possibilité de se qualifier. Même si Lyon avait une bonne équipe, je pense qu’ils étaient bien meilleurs les années suivantes. La Real Sociedad était très en avance au niveau de la data : on avait déjà toutes les données liées au match sur le nombre de courses que l’on pouvait faire, les courses à haute intensité… tout ce qu’on a aujourd’hui, quoi. Mais en 2003, c’était beaucoup plus rare. Ils avaient aussi ce système vidéo sur les terrains d’entraînement qui permettait à Raynald Denoueix de revenir après coup sur des aspects qui n’avaient pas été assez bien assimilés. Avant de jouer Lyon, beaucoup de statistiques et d’indicateurs nous étaient favorables. Mais on avait encaissé un but contre notre camp à domicile à l’aller, et avec la règle du but à l’extérieur, cela nous avait obligés à jouer le retour différemment.

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Jouer sous Raynald Denoueix, c’était un réel plaisir ? Plus qu’un plaisir. J’ai passé une année extraordinaire avec lui, on avait une relation très forte. En matière de caractère, de valeurs, on avait beaucoup de points communs. La bienveillance, l’honnêteté, la franchise, la compétence, c’est ce qui caractérisait bien Raynald.

Vous jouiez notamment avec Xabi Alonso, aujourd’hui coach du Bayer Leverkusen qui réalise une saison exceptionnelle. Vous êtes surpris de sa trajectoire ?

Non, pas du tout. Il n’avait que 22 ou 23 ans, mais il avait déjà un charisme incroyable. On avait pourtant des joueurs de caractère avec Darko Kovačević, Valeriy Karpin… Lui, malgré son jeune âge, c’était déjà le boss du vestiaire. Il prenait en charge tous les coups de pied arrêtés, il avait une qualité de passe hors du commun. Il n’y a qu’à voir son palmarès : peu de joueurs dans l’histoire ont eu sa carrière.

Si vous étiez parti en prêt à la Real Sociedad, c’est aussi parce que, comme vous le racontiez à L’Équipe, vous vous étiez pris la tête avec Vahid Halilhodžić. Il vous a finalement laissé partir le 31 août. Ce sont les aléas d’une carrière : au mois de juillet, j’étais déjà en contact avec la Real Sociedad, car Raynald Denoueix me voulait depuis plus de deux ans. Vahid venait d’arriver et ne voulait absolument pas que je parte, alors il m’avait refait signer pour quatre ans. Mais les relations humaines étaient très compliquées entre nous, donc c’était mieux que je parte. L’été fut long, mais avant cela, j’ai passé deux années extraordinaires au PSG avec Luis Fernandez. Dans mon esprit, je n’étais pas du tout parti pour changer de club. Plutôt pour m’engager sur la durée.

Dans les vestiaires, Ronaldinho jonglait avec des boîtes de strap, faisant des gestes que nous étions incapables de faire avec un ballon.

Lionel Potillon

Comme Ronaldinho, vous êtes arrivé au PSG à l’été 2001 et vous avez quitté d’une certaine manière le club de la capitale en 2003, puisque vous signez à Sochaux au retour de votre prêt à la Real Sociedad. Quels souvenirs gardez-vous de ces années avec Ronnie ?

Ronnie, c’est un super souvenir. Peu de joueurs ont atteint son niveau : il était capable de faire des choses presque inhumaines. Je me souviens que dans les vestiaires, il jonglait avec des boîtes de strap, faisant des gestes que nous étions incapables de faire avec un ballon. Il avait tout le temps le sourire, il respirait la joie de vivre. À Paris, on avait un groupe qui vivait très bien. Lors des mises au vert, les joueurs ont souvent hâte de retourner dans leur chambre après manger pour faire la sieste, s’isoler un peu. Nous, c’était le contraire : Luis Fernandez et Jean-Louis Gasset étaient obligés de nous demander d’arrêter de parler tous ensemble et d’aller nous reposer. On n’était pas pressés de se quitter.

Ronaldinho, Anelka, Okocha… Ça ne devait pas être marrant tous les jours à l’entraînement quand on était défenseur. Ça dépend de comment on le prend : peut-être que ce n’était pas facile pour eux de se frotter à moi ! (Rires.) L’entraînement, ça sert à se challenger, à montrer ses qualités et montrer aussi à ces gars-là ce qu’ils peuvent faire et ne pas faire. Je me souviens quand même de certains toros où quand vous vous retrouvez au milieu entouré par Arteta, Okocha, Anelka, Jérôme Leroy… Si vous êtes le gentil mouton de la ferme, vous n’allez jamais sortir. À un moment donné, il faut montrer les crocs.

Vous avez mis quelques taquets pour vous faire respecter ? Non, car je ne suis pas violent ! Il n’y avait pas besoin d’en arriver là. Mais si on avait une défense plutôt hermétique, c’est parce que Pochettino, Heinze, Cristobal et Potillon, c’étaient pas les plus tendres. On était très complémentaires, des vrais défenseurs. Luis Fernandez avait construit son équipe comme ça : il avait des joueurs offensifs très talentueux qui participaient un peu moins à l’effort collectif de replacement, de récupération, et il avait donc besoin d’une défense qui soit assez dure. C’est ça qui autorisait d’une certaine manière les attaquants à être plus libres devant.

Qu’est-ce qui vous marque comme différence entre votre PSG et l’effectif actuel ? Je pense qu’aujourd’hui, le niveau individuel des joueurs est plus élevé qu’à mon époque. Il n’y a que des internationaux de très haut niveau, c’est une équipe bien au-dessus de ce qu’on pouvait être.

D’accord, mais comment expliquer que les gens s’attachent moins à cette équipe qu’à la vôtre ? La différence, je crois qu’elle réside dans la densité du championnat. Depuis presque dix ans, hormis une fois de temps en temps où une équipe parvient à les accrocher, le titre est pour eux. Vingt ans en arrière, il y avait cinq ou six équipes qui luttaient pour le titre chaque année. Aujourd’hui, c’est un peu moins vrai. Et puis en France, on adore les seconds valeureux. Raymond Poulidor, quoi.

Le PSG écrase tellement le championnat français qu’ils n’ont pas souvent à réaliser des matchs à très haute intensité contrairement à la Real Sociedad.

Lionel Potillon

Nasser al-Khelaïfi a déclaré il y a quelques jours qu’il voulait bouger du Parc des Princes. Ça vous ferait un truc de ne plus voir le PSG au Parc ?

Forcément que ce serait dommage, car de très belles histoires se sont écrites au Parc des Princes. Je n’ai pas connaissance du dossier, c’est difficile de prendre position. Mais c’est vrai que pour les Parisiens, le fait que le stade soit intra-muros, ça permet d’y aller à pied ou en métro. Si demain, il est un peu plus loin, ce sera moins accessible. J’ai de très bons souvenirs de l’ambiance au Parc des Princes. Pour regarder régulièrement les matchs du PSG, je ne trouve pas que l’ambiance soit si froide que ça. Je trouve que le Parc est relativement vivant.

Bon, on ne va pas vous demander un pronostic pour mercredi, mais plutôt une réponse : quel est le piège que le PSG doit éviter face à la Real Sociedad ? Je suis toujours les deux équipes assidûment, et la réponse réside finalement dans ce que l’on s’est dit : le PSG écrase tellement le championnat français qu’ils n’ont pas souvent à réaliser des matchs à très haute intensité contrairement à la Real Sociedad qui, elle, a l’habitude. Quand vous jouez le Real Madrid, Barcelone, l’Atlético de Madrid, l’Athletic Club, ce sont des matchs de très, très haut niveau.

@so_foot

Et si c’était enfin la bonne année, pour Paris, le Qatar et Kylian Mbappé ?… Non, on plaisante. #mbappe #psg #paris #parissaintgermain #ldc #liguedeschampions #championsleague #uefachampionsleague #ucl #kyks #qatar #realsociedad #france #espagne #c1 #foot #football #footballtiktok #video #viral #meme #memetiktok #memes #humor #muyunbrothers #fyp #foryou #foryoupage #pourtoi #pourtoipage

♬ son original – SO FOOT

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