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- Roma-Lille (0-1)
Berke Özer, trois arrêts pour l’éternité
Rome est éternelle, et Berke Özer le sera aussi. Le gardien lillois a offert trois minutes totalement dingues au monde du foot en repoussant trois penaltys romains au Stadio Olimpico, où le LOSC s’est imposé d’un petit but (0-1). Vous n’aviez jamais vu ça ? Nous non plus.

La lumière, Berke Özer préfère la laisser. Même jeudi soir, après une immense séquence au Stadio Olimpico, il a fallu que ses coéquipiers le poussent pour qu’il se présente devant le parcage lillois, qui n’attendait que lui. Le gardien turc a fini par se prêter au jeu, accepter de passer en premier et se lâcher, au rythme des « ÖZER ! ÖZER ! » lancés par les supporters. Quelques instants de communion bien mérités après un clean sheet durement arraché, au prix de trois parades sur penalty entre la 82e et la 85e. Un soir de grâce pour le jeune international turc, encore en recherche de repères, un mois et demi après son arrivée.
« S’il avait fallu, j’aurais arrêté le quatrième ! »
La Roma se voyait déjà sauver les meubles lorsque l’arbitre Erik Lambrechts a désigné le point de penalty pour une main d’Aïssa Mandi à l’entame des dix dernières minutes. Le public du Stadio Olimpico a célébré trois fois : quand le penalty a été accordé, qu’il a été retiré et qu’il a été re-retiré. En manquer un ? Ça arrive toutes les semaines. Deux ? Rarissime. Mais trois… C’est pourtant le cauchemar qui hantera les supporters romains cette nuit, et probablement les suivantes. La faute au flair de Berke Özer, qui a plongé deux fois sur sa gauche pour mettre Artem Dovbyk en échec, et qui a parachevé son festival d’une horizontale impeccable de l’autre côté pour enterrer Matias Soulé.
C'EST EXCEPTIONNEL : BERKE ÖZER REPOUSSE 3 PÉNALTYS À LA SUITE !!!!! 😱😱😱#ROMLOSC | #UEL pic.twitter.com/fJSZ5J4bLk
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) October 2, 2025
« Personne ne peut s’attendre à sauver trois penaltys le même soir ! C’était comme un rêve pour moi. Je suis très heureux avec les trois points, c’est le plus important », a-t-il glissé en zone mixte, louant « l’état d’esprit de l’équipe » et le travail du staff autour de lui, avant d’être rappelé à son statut de héros par les journalistes. « Devoir recommencer deux fois, c’était assez bizarre. Mais bon, s’il avait fallu, j’aurais arrêté le quatrième ! » On peut le dire : Berke est écœurant. Et il n’est même pas un spécialiste de l’exercice à l’en croire (26 encaissés sur 29 tentatives avant celle(s) de ce soir), même s’il avait déjà stoppé un péno contre Lorient.
Un gardien « en post-formation »
Bruno Genesio cherche encore à assembler son puzzle défensif. Le LOSC arrivait à Rome avec le bilan de 10 buts encaissés en 7 rencontres, et un seul clean sheet, obtenu contre Monaco le 24 août. Les Dogues ont néanmoins su résister aux 29 centres et aux 20 tirs romains. Le sourire non dissimulé au coin des lèvres, le coach lillois a été ramené huit ans en arrière, quand Lyon s’était qualifié pour les quarts de finale avec « des arrêts miracles » d’Anthony Lopes. « Personnellement, c’est la première fois que je vis ça, confie le technicien au sujet de ce triple penalty. Ce sont des émotions très fortes. »
D’autant que Berke Özer (25 ans) est arrivé tardivement à Lille, le 14 août, en provenance du modeste club d’Eyüpspor, qui évoluait encore en D2 en 2023-2024. Avec la lourde responsabilité de succéder à Lucas Chevalier. « Lorsque vous passez derrière un des meilleurs gardiens français, ce n’est pas simple à assumer, surtout pour un jeune gardien méconnu. Je sais que c’est difficile pour lui à assumer, a-t-il expliqué en conférence de presse. Il y a aussi le changement de pays, de langue, d’habitudes d’entraînement. On doit faire un peu de post-formation pour qu’il puisse s’adapter à tout ça. » Sa performance majuscule ce jeudi devrait faciliter les choses. « Faire ça en Coupe d’Europe, c’est assez exceptionnel. J’espère que ça va lui donner beaucoup de confiance et de force », appuie le coach. Özer avait fait la promesse à sa petite amie de ne pas encaisser de but ce soir : il a tout fait pour l’honorer. Il n’aura plus qu’à recommencer !
Les tops et les flops de Roma-LillePar Quentin Ballue, au Stadio Olimpico