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Les bonnes recettes de Bournemouth

Par Sacha François
4 minutes

Cinq journées seulement sont passées, mais voilà Bournemouth à égalité de points avec Arsenal et Tottenham en haut du tableau. Oui, on parle bien du club qui, sur le papier, devait passer la saison à écoper les fuites de sa défense après avoir vu filer trois de ses cadres, Huijsen, Kerkez et Zabarnyi, vers des destinations plus clinquantes. Sauf que les Cherries ont de la ressource et des idées.

Les bonnes recettes de Bournemouth

Depuis son arrivée à l’été 2023, Andoni Iraola, entraîneur de Bournemouth et ancien latéral de l’Athletic Club, a imposé son pressing basque sur la côte sud de l’Angleterre, et le club n’a cessé de progresser : 12ᵉ en 2024, 9ᵉ en 2025. Après cinq journées, les Cherries ont tranquillement pris le wagon européen, comme si de rien n’était, après avoir déjà affronté Liverpool, Tottenham et Newcastle. Pas de fortune à la Chelsea, mais une vieille recette connue de tous : vendre au prix fort et acheter malin derrière. Avec Thiago Pino, directeur sportif depuis 2024, cette logique est devenue une science exacte. En deux ans, le Real Madrid (Dean Huijsen), Liverpool (Milos Kerkez) et le PSG (Illya Zabarnyi) sont venus piocher dans ce petit supermarché du Dorset, sans laisser le sentiment que les rayons sont vides.

Cet été, les Cherries ont dégagé près de 100 millions d’euros de bénéfices, tout en parvenant à garder une équipe compétitive. Djordje Petrovic, ex-gardien de Strasbourg, s’est déjà invité dans le débat des meilleurs portiers du Royaume. Bafodé Diakité et Adrien Truffert, débarqués eux aussi de Ligue 1, semblent avoir grandi avec un fish & chips à la main : déjà titulaires indiscutables, ils incarnent parfaitement la stratégie mise en place. Pas mal pour un club qu’on annonçait voué à la survie dans « l’impitoyable Premier League ».

Cette trajectoire a été rendue possible en partie grâce à l’opportunité de marché saisie par le club. En se tournant vers la Ligue 1, qui manque de moyens et est contrainte de vendre ses talents, encore plus depuis la crise des droits TV, Bournemouth a su profiter de cette situation, en réalisant des transferts abordables. Un grand classique en PL, où les clubs aiment piocher dans l’élite du football français, parfois sans réfléchir et en se contentant d’aligner les billets. Si les transferts restent importants (de 10 à 35 millions lors de cette intersaison), tout semble plus réfléchi, plus calculé, sans paniquer.

Ce changement de dimension vient aussi d’en haut. La famille Foley mène le projet depuis 2022, avec un savoir-faire entrepreneurial américain qui a pour l’instant le mérite de fonctionner. Bill Foley, patron de la première compagnie d’assurance titres aux États-Unis, a importé une culture pragmatique et structurée. Associée à la vision sportive d’Iraola, cette gouvernance forme un engrenage parfaitement huilé. Résultat : un club qui progresse vite, sans brûler les étapes, et dont les supporters peuvent dormir sur leurs deux oreilles.

La Premier League, terrain de jeu chamboulé

Le contexte joue aussi en la faveur des Cherries. Aston Villa et Unai Emery donnent l’impression d’un groupe en fin de tournée ; Newcastle a perdu Alexander Isak et, avec lui, une partie de son aura ; Brentford, orphelin de ses cadres et de son coach, n’a plus grand-chose d’effrayant. Derrière les mastodontes, l’autoroute vers l’Europe s’est étrangement dégagée. Pour la première fois de son histoire, Bournemouth peut donc sérieusement envisager une aventure européenne. Se geler un jeudi soir au Danemark, découvrir les tribunes en béton d’Europe de l’Est ou rêver d’une escale méditerranéenne : l’horizon continental est encore lointain, il reste 33 journées, mais cette équipe aura une carte à jouer en misant sur la régularité. « Bournemouth jouera l’Europe d’ici cinq ans », assurait le propriétaire américain en 2023. Cela pourrait peut‑être arriver plus tôt que prévu.

Reste une vigilance nécessaire. Les histoires récentes de Brentford et Brighton sont des mises en garde : dépendre trop fortement d’un entraîneur ou de quelques cadres clés peut faire basculer un projet. Mais le club du Dorset montre une réelle force d’anticipation et réagit vite et bien face aux chamboulements du mercato. Sportivement, le vrai risque pour Bournemouth serait de s’enflammer, de se voir trop beau trop vite et de perdre l’équilibre patiemment construit. En parallèle, la progression passe aussi par des bases solides hors terrain : Bill Foley, qui a racheté le Vitality Stadium, vise désormais son agrandissement. Aujourd’hui plus petite enceinte de Premier League (11 000 places), l’objectif est d’atteindre 20 000 places d’ici 2028, puis pourquoi pas 23 000. La croissance de Bournemouth ne se joue pas seulement sur la pelouse, mais aussi dans sa capacité à s’installer durablement parmi les dix meilleures équipes d’Angleterre.

Manchester United gagne enfin un match de football !

Par Sacha François

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