- Coupe de France
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- Le Mans-PSG (0-2)
Bienvenue chez toi, Presko
Près de deux ans après sa grave blessure sur la pelouse du Vélodrome, Presnel Kimpembe a fait son grand retour à la compétition face au Mans, en Coupe de France. Ce retour suffit en soi à faire le bonheur du bonhomme, et avec lui de tous les amoureux du ballon rond de l’Hexagone.

Deux ans ont passé, et pourtant rien ne semble vraiment avoir changé. Au moment de faire son apparition sur la pelouse mardi soir au Mans, Presnel Kimpembe affiche toujours ce même regard déterminé, ne laissant rien transparaître des nombreuses émotions qui doivent le traverser en ce moment si particulier. Son statut au sein d’un club qui est le sien depuis (presque) toujours non plus, en atteste le geste d’Achraf Hakimi, accouru pour lui transmettre le brassard de capitaine dès l’annonce de son entrée en jeu. 709 jours plus tard, le plus fidèle des titis parisiens a retrouvé le plaisir de jouer au foot, en même temps que l’amour de ses supporters, présents dans un parcage soudain revigoré pour chanter à la gloire de leur chouchou. Une scène qui fait forcément du bien.
C’est les émotions
On avait quitté le Colonel fauché en pleine course au soir du 26 février 2023. Lancé à la poursuite de Nuno Tavares, il s’était effondré avant de rester de longues minutes le nez dans la pelouse du Vélodrome. Et depuis, plus rien à part des va-et-vient incessants entre le terrain d’entraînement et l’infirmerie, une petite apparition en civil pour chicoter les Lensois micro à la main, puis une nouvelle opération en janvier 2024. La lumière est apparue au bout du tunnel en novembre dernier, avec une première convocation dans le groupe qui s’est envolé pour Munich. Mais une fois de plus, la patience aura été de mise pour Presko, Luis Enrique attendant la bonne occasion pour le relancer. Et si un scénario moins rocambolesque contre Espaly au tour précédent lui aurait certainement offert un retour plus rapide, c’est donc devant les travées du stade Marie-Marvingt que la renaissance a eu lieu.
C’était le chemin pour se libérer, reprendre des sensations et des repères avec mes collègues, parce que la vérité, c’est qu’on est ensemble depuis un moment, mais pour la plupart, je n’ai jamais joué avec eux.
« C’est beaucoup d’émotions. C’était le chemin pour se libérer, reprendre des sensations et des repères avec mes collègues, parce que la vérité, c’est qu’on est ensemble depuis un moment, mais pour la plupart, je n’ai jamais joué avec eux, rappelait-il avec la banane au coup de sifflet final, au micro de France 2. Les matchs ne sont jamais la même chose que les entraînements. J’ai beaucoup de fierté, c’était long, pas facile… Aujourd’hui, c’est une délivrance. » Un soulagement partagé par tous les supporters rouge et bleu, mais aussi tous ceux qui ont vibré au rythme de ses 28 apparitions en équipe de France, se sont déhanchés au son de son enceinte Bose dans la folie d’un été russe ou gardent simplement dans un coin de leur mémoire ce soir de février (déjà), où un jeune défenseur sorti de nulle part s’était taillé un nom en menant la vie dure à un certain Lionel Messi.
Pour le plaisir du jeu
Et qu’importe si le visage affiché par le n°2 sur le pré ne fut guère rassurant. Un carton récolté avant même d’avoir touché le ballon, suivi de deux situations particulièrement mal gérées (un mauvais placement permettant à Dame Gueye de faire briller Matveï Safonov d’une jolie volée, puis une mauvaise couverture sur Zaïd Amir) qui auraient pu coûter une réduction du score aux siens : c’est peu dire que Presnel Kimpembe n’est pas encore dans le rythme. Mais là n’est pas l’essentiel, en tout cas pas pour le moment. « Je n’ai pas trop réfléchi. J’ai joué comme je savais le faire, même si c’est une reprise. Il faut réussir à mettre les émotions de côté, retrouver la victoire », se contentait-il encore à propos de cette entrée en jeu mouvementée. « Il est passé par un parcours difficile. Je pense que c’est un jour heureux pour lui, souriait pour sa part Luis Enrique. Il est proche de retrouver sa forme. C’est une bonne nouvelle. Il y avait de la joie sur son visage à la fin. » Et c’est bien là le principal.
"J'ai encore pas mal de choses à faire" 👊 Presnel Kimpembe a fait son grand retour sur les terrains hier après 2 ans d'absence 🙌 En octobre dernier, il se confiait sur sa longue convalescence dans une interview à retrouver gratuitement et en intégralité sur nos réseaux 🖥️ pic.twitter.com/f5xxsZaCkT
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) February 5, 2025
À Paris, tout le monde est bien conscient que la seule chose qui comptait mardi soir était de voir le bonhomme redevenir un joueur de foot. Les questions concernant son avenir ou ce qu’il peut encore apporter à ce PSG révolutionné depuis sa blessure viendront plus tard. Des interrogations que l’intéressé avait d’ailleurs anticipées dès le mois de novembre, dans une interview accordée à Canal+ : « Il y a eu des moments de doute, mais pas de là à arrêter ma carrière. J’ai encore pas mal de choses à faire, même si on me voit un peu comme mort. » En attendant de savoir si la volonté de fer du garçon lui suffira à renverser de nouvelles montagnes, on ne retiendra qu’une chose de cette belle soirée sarthoise : ces images de joie une fois la qualification en poche, entouré de ses coéquipiers au pied d’un parcage à la fête. Après deux ans de galère, c’est déjà un bel exploit.
Par Tom Binet