PSG : la force enfin tranquille

L’Atalanta dans les derniers instants, le Bayern en tremblant comme des feuilles lors d’un match retour perdu contre le cours du jeu au Parc des Princes et un Barça renversé chez lui à l’issue d’un duel épique. C’est peu dire que les trois quarts de finale de Ligue des champions remportés par le PSG depuis le début de l’ère QSI ont tapé sur les nerfs des supporters du club de la capitale, autant que créé des souvenirs impérissables. Et si pour une fois, le club de la capitale rejoignait le dernier carré – le cinquième de son histoire – sans vraiment se faire peur ? S’il ne faut jamais insulter la glorieuse incertitude du football, c’est bien le chemin que semble prendre cette double confrontation avec Aston Villa, tant par la domination affichée à l’aller que par la force tranquille que dégage la bande de Luis Enrique depuis de longues semaines.

Ce PSG a réponse à tout

Si le foot répondait à une forme de logique, les espoirs de qualification seraient bien minces pour Aston Villa. Mais Luis Enrique et ses joueurs, battus ou tenus en échec par l’Atlético de Madrid ou le PSV à l’automne après avoir outrageusement dominé, sont bien placés pour le savoir : le ballon rond ne récompense pas toujours les plus méritants. Il n’empêche, ce Paris Saint-Germain a survécu à tout ce qui lui est arrivé cette saison, à commencer par les hold-up de l’automne et son inefficacité chronique. Menés et sous pression ? Ils ont retourné Manchester City ou Aston Villa, renversant le match sans broncher. Sur un fil et mis à rude épreuve, physique et nerveuse, par l’une des meilleures équipes d’Europe ? Ils ont fait taire Anfield après 120 minutes de combat. Annoncés favoris d’une soirée pronostiquée sans encombres ? Ils ont fait la loi à Stuttgart pour éviter la sortie de route, puis déroulé contre Villa.

À bien y réfléchir, difficile d’imaginer un scénario catastrophe ce mardi soir à Villa Park, malgré toute l’inventivité dont le club a pu faire preuve au fil des ans au moment de se saborder. « L’équipe transmet une énergie positive. On est devenus des spécialistes pour passer outre des situations négatives, se félicitait Luis Enrique mercredi dernier dans les coursives du Parc des Princes. Ça a été le cas contre Manchester City et ça nous a rendus plus forts, ça nous a donné de la confiance. » Si l’Espagnol préférerait forcément voir ses ouailles faire honneur à son obsession du contrôle permanent, il ne peut nier que ce calme au pied de la tour Eiffel constitue une sacrée force. Quelques instants plus tôt, l’erreur de Nuno Mendes n’aura été qu’une péripétie dans une nouvelle soirée d’ivresse porte d’Auteuil, là où cette ouverture du score contre le cours du jeu aurait pu faire s’écrouler le château de cartes à une certaine époque.

Droit au bout ?

Tout porte à croire qu’Ousmane Dembélé et ses petits copains afficheront la même confiance dans leur partition ce mercredi soir à Birmingham. « Il y a encore du chemin avant de gagner cette compétition, prévenait le n°10 parisien en conférence de presse, à la veille des hostilités. Mais depuis 2025, on a eu beaucoup de difficultés en Ligue des champions et on a toujours su se relever. »

Tous les voyants sont bien au vert, entre un groupe monté dans l’avion au complet ce lundi après une semaine complète de préparation et l’absence totale de drama autour de l’équipe. Une rareté. Même la nomination du novice à ce niveau José Maria Sánchez Martinez, comme avait pu l’être un certain Deniz Aytekin, pour siffler la rencontre ne semble pas en mesure d’estomper la tranquillité des 2 300 fans qui se voient bien s’offrir la même fête qu’à Anfield voilà tout juste un mois. « Nous allons là-bas pour gagner. Nous ne savons pas jouer autrement, calculer, jouer en bloc bas… Nous ne le travaillons pas », affichait encore Enrique à peine la première manche en poche.

Pourtant, il y aurait des motifs pour trembler des genoux, entre le passif du club avec certains joueurs (Marcus Rashford, Boubacar Kamara, voire Emiliano Martínez) ou la simple présence d’anciens de la maison bien décidés à y mettre le feu (Marco Asensio, Lucas Digne, Unai Emery). Mais il faut croire que ce PSG a décidé de faire table rase du passé, pour mieux se projeter (très) loin dans la compétition. « Au fil des saisons, les scénarios changent autour de nous, du pessimisme maximum au début de la saison jusqu’à un excès de joie comme on peut le voir en ce moment, tempérait dans la foulée Luis Enrique depuis Villa Park. Une des clés de cette équipe est sa maturité, malgré son jeune âge, ainsi que sa capacité à rester centrée sur le jeu. »

Mais ne comptez pas sur l’Asturien pour s’estimer favori : « Le chemin de la Ligue des champions est pavé d’équipes favorites éliminées en route. On a été supérieurs au match aller, mais cette histoire est derrière nous. C’est une nouvelle histoire qui commence. Jouer avec des certitudes ne correspond pas à notre philosophie, nous devons démontrer que nous avons le niveau requis pour aller en demi-finales. » La prudence reste en effet de mise : la dernière fois que les Rouge et Bleu l’ont emporté 3-1 à domicile à l’aller, pas grand-chose ne semblait pouvoir les priver d’une demi-finale une semaine plus tard en Angleterre. Et puis, Demba Ba avait signé le début des emmerdes.