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Lamine Yamal, tout le monde en parle
Eh non, Lamine Yamal n’est pas si parfait. Celui qui ambiance le vestiaire du Barça en balançant du Jul à fond a défrayé la chronique ce week-end en organisant une soirée controversée pour ses 18 ans. Des nains et des femmes auraient été embauchés pour célébrer celui qui s’inspire un peu trop de Neymar.

Si on peut remettre en cause la grâce cinématographique de la trilogie Goal !, celle-ci avait au moins eu le mérite de mettre l’accent sur les difficultés d’une jeune superstar du foot à garder la tête froide devant tant de succès et d’argent. En marge d’une soirée trop arrosée, le héros, Santiago Munez, avait été pris en flagrant délit par les tabloïds et même s’il a porté les couleurs du Real Madrid, ce jeune Mexicain pourrait inspirer Lamine Yamal. Ce dernier s’est peut-être cru dans un mauvais film hollywoodien, samedi, au moment de fêter ses 18 ans en embauchant des personnes de petite taille pour amuser l’assemblée. Même si les téléphones étaient interdits, cette soirée a évidemment fait parler et propulse le Barcelonais dans une tempête médiatique et judiciaire, ainsi que dans le monde des adultes où il devra désormais peser davantage ses actes.
L’Association des personnes atteintes d’achondroplasie et autres dysplasies squelettiques avec nanisme (ADEE) a d’ores et déjà annoncé qu’elle allait engager des actions « juridiques et sociales ». De son côté, la mannequin espagnole Claudia Calvo a révélé d’autres dérapages liés à un « recrutement » bien ciblé d’invitées : « Lamine Yamal voulait douze filles de compagnie pour son anniversaire. Ils demandaient des femmes blondes avec des poitrines très spécifiques. Ils nous ont proposés entre 10 000 et 20 000 euros pour y aller. Je ne sais pas ce qu’ils attendaient de nous. On ne pouvait pas prendre nos téléphones. » Il n’est pas le premier footballeur à se laisser aller aux dérives festives, mais cette soirée pourrait laisser des traces.
Very bad trip, Neymar et adolescence
Plus tôt dans l’été, après une saison remarquée lors de laquelle il a souvent porté le FC Barcelone par ses dribbles et ses buts aux moments les plus opportuns, Lamine Yamal avait partagé un moment avec Neymar, son idole. Après une virée à la piscine et un tennis-volley, il avait posté une photo avec lui, accompagnée du message : « Célibataire et heureux. » Cela faisait alors référence à une autre polémique ayant rythmé ses vacances, à propos d’une prétendue relation avec Fati Vázquez, une influenceuse de 12 ans son aînée. Affaire de cœur, anniversaire sur le thème « gangster » et dérapages en tous genres, voilà le cocktail explosif qui peut faire changer la trajectoire de n’importe quel jeune joueur, même parmi les plus talentueux.
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Sa bromance avec Neymar pourrait l’encourager à ne pas prendre exemple sur lui en dehors des terrains. Les années parisiennes du Brésilien ne sont pas franchement à montrer dans les écoles de foot en matière de professionnalisme. Lui aussi connaît bien les fêtes d’anniversaire, car il en organisait chaque année, en février, au grand dam de ses entraîneurs, tout comme il multipliait les soirées dans sa résidence de Bougival (Yvelines), refusait rarement un fast-food et s’adonnait souvent à des parties de poker. Promis à la succession de Lionel Messi et Cristiano Ronaldo au palmarès du Ballon d’or, Neymar n’a finalement jamais remporté ce trophée individuel, n’a pas mené le PSG à la Ligue des champions, est parti de France par la petite porte, pour une préretaite en Arabie saoudite, puis au Brésil, à seulement 33 ans. Difficile de croire à cette trajectoire lorsqu’à seulement 18 ans, il devait déjà assumer la comparaison avec Pelé.
Lamine Yamal peut donc, lui aussi, se brûler les ailes. Comme son idole, il est soumis à la surmédiatisation depuis son enfance et ne fait donc en réalité que profiter sur le tard de cette jeunesse perdue – avec un capital financier et un sentiment d’impuissance bien supérieurs à l’adolescent moyen. Ces polémiques doivent lui servir de leçon et le pousser à miser davantage sur le sport que sur les à-côtés, s’inspirant donc plus de Cristiano Ronaldo que de Neymar. L’entourage du jeune Espagnol sera aussi vital pour le bien-être de sa carrière. S’il fait sourire sur les réseaux sociaux, son père, Mounir Nasraoui, est régulièrement critiqué pour son poids dans les choix de son fils, et cela ne fait que rappeler bon nombre de footeux desservis par leur propre famille. Pas de quoi s’alarmer pour autant, la saison éreintante qu’il a bouclée en finale de la Ligue des nations, en juin dernier, ne devrait être que l’une des premières d’une longue série. Espérons également que la soirée ne soit qu’une bêtise d’adolescent en train de découvrir l’indépendance. On n’a 18 ans qu’une fois dans sa vie, et heureusement.
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