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Le nouveau jour du Isco
Six ans sans mettre un pied en sélection, c’était beaucoup trop long pour un joueur comme Isco. À 33 ans, l’élégant milieu de terrain a fait de son retour une évidence après avoir retrouvé son jeu avec le Betis. Ce jeudi soir, l’ancien du Real Madrid espérera connaître une 39e sélection avec la Roja, face à la France en Ligue des nations.

On ne le pensait plus capable de revenir à son meilleur niveau, au plus grand désarroi des amoureux des créateurs. Heureusement, le dernier vrai numéro 10 a plus d’un tour dans son sac. À 33 ans, Isco est de retour en sélection espagnole, six ans après l’avoir quittée. « C’est le bon moment pour qu’Isco revienne, assurait Luis de la Fuente en conférence de presse. Il sera là et il apportera sa contribution, car si j’avais pensé autrement, il n’aurait pas été pris. » Au milieu de Lamine Yamal, Pedri ou Nico Williams, entre autres, le Golden Boy 2012 va pouvoir apporter son expérience, mais aussi sa science du jeu et son aisance technique.
« J’essayais de me trouver des excuses »
« Durant toutes ces années, j’ai changé évidemment, mais l’essence reste la même, confirmait le joueur du Real Betis dans le n°226 de So Foot, sorti dans les kiosques en mai. J’aime toujours autant faire des passements de jambes et des petits ponts. Je suis d’ailleurs très content d’être un représentant de ce football de rue en voie d’extinction. » Romain Perraud n’a pas découvert le joueur en posant ses valises en Andalousie il y a un an, mais il a appris à connaître le bonhomme : « Quand je suis arrivé l’été dernier, j’ai été agréablement surpris par l’homme. Il a tout gagné avec le Real Madrid, mais il fait preuve de beaucoup d’humilité. Il prend toujours la parole sans trop en faire. Puis il joue avec une telle classe… Tu sais que quand tu lui passes la balle, il va se passer quelque chose. »
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L’intégration dans le vestiaire comme sur le terrain ne devrait pas être trop difficile pour Isco, dont la dernière apparition sous la tunique espagnole remonte au 10 juin 2019, à l’occasion d’une victoire en match de qualification pour l’Euro face à la Suède. Il n’est pas dit qu’il retrouve une place de titulaire, mais il ne devrait avoir aucun mal à parler le même foot que Yamal, Olmo, Ruiz et compagnie. Ce n’est pas encore la grande Espagne, celle qui a régné sur toutes les compétitions entre 2008 et 2012, mais c’est une équipe championne d’Europe dans laquelle Isco doit retrouver ses marques. Celui qui a remporté la Ligue des champions à cinq reprises avec le Real Madrid n’a pas connu les années dorées et n’est pas non plus un grand nom de la sélection (38 capes, 12 buts, pour ce qui est un beau ratio). Pas toujours aidé par les blessures, il ne s’attendait peut-être pas à vivre une aussi longue période sans être convoqué. « Quand j’étais dans le dur, j’essayais de me trouver des excuses et des coupables, confie-t-il. Puis j’ai réfléchi et j’ai fait une introspection. »
Une renaissance andalouse
Avec succès depuis son arrivée au Betis, où il a retrouvé son coach adoré de Málaga, Manuel Pellegrini, après une année blanche sans l’autre club de Séville. Avant que Chelsea ne renverse la table et le club andalou en finale de Ligue Conférence, Isco avait illuminé la partie et délivré une passe merveilleuse dont il a le secret sur l’ouverture du score des Béticos. « Il a dit que c’était la finale la plus importante de sa carrière, alors qu’il a remporté cinq fois la Ligue des champions, pose Perraud. Quand on le voit aussi triste pour une finale de Ligue Conférence, on voit à quel point il aime le club et surtout le football. »
Je pense que je suis un Isco un peu plus mature aujourd’hui. Dans l’ensemble, j’essaye de rester le même joueur, de continuer à émouvoir les gens.
Le trentenaire ne pouvait pas quitter la scène comme cela, dans une relative indifférence et sans retrouver son jeu, ce qu’il a fait au Betis (21 buts et 18 passes décisives en 69 matchs toutes compétitions confondues). Le voilà assez logiquement de retour dans les plans de Luis de la Fuente, à l’aube du Final Four de la Ligue des nations et surtout à un an de la Coupe du monde. « Je suis heureux d’être de retour après une longue période, assure le vainqueur de l’Euro Espoirs en 2013. L’excitation de jouer pour sa sélection ne disparaît jamais. »
Isco 💫 Sa technique, c’est de l’art de rue 🔥🔥 pic.twitter.com/W04Ug1Jl2j
— Vibrons Foot (@VibronsFoot) May 28, 2025
Il le sait, il est attendu dans un nouveau rôle au sein de la Roja. À 33 ans, Isco est le plus vieux joueur convoqué par De la Fuente lors de ce rassemblement, parmi une équipe où la moyenne d’âge est de 25,3 ans. « Je pense que je suis un Isco un peu plus mature aujourd’hui, assure le magicien espagnol. Dans l’ensemble, j’essaye de rester le même joueur, de continuer à émouvoir les gens. » Perraud n’a pas de doute que son retour soit gagnant : « Il aura le même dialogue avec un jeune joueur qu’avec un plus vieux. Il est très simple dans sa communication et n’hésite pas à féliciter les joueurs quand il le faut. C’est pour ça que tout le monde l’apprécie au club. » En mai, avant de savoir qu’il serait appelé, le joueur formé à Valence croisait les doigts : « Je ne sais pas si j’aurais l’honneur de recevoir une autre convocation, mais aujourd’hui, je me laisse guider par mes rêves. » Son rêve s’écrit à nouveau en rojo avec, au bout, l’espoir de soulever un premier trophée avec la sélection à 33 ans.
Isco victime d’une blessure qui le prive d’EuroPar Raphaël Faurie-Pacaud