Après avoir été submergé par le Real Betis en première période, Chelsea a renversé la situation (1-4) pour s’offrir la première Ligue Conférence de son histoire. Logiquement favoris de la compétition, les Londoniens remportent une septième Coupe d’Europe et deviennent les premiers à collectionner C1, C2, C3 et C4.
Betis 1-4 Chelsea
But : Ezzalzouli (9e) pour les Andalous // Fernández (65e), Jackson (70e), Sancho (83e), Caicedo (90e+1) pour les Blues
Malgré quelques nuages menaçants, l’air doux régnait à Wrocław en fin de journée, avant que la «Venise polonaise» ne se transforme en volcan le temps d’une soirée. La finale de Ligue Conférence avait commencé par des affrontements violents entre ultras du Real Betis et de Chelsea, et a terminé par un sacre des Blues (1-4), dans une ambiance incandescente, au terme d’un match animé qui réconcilie avec les finales européennes.
Entame époustouflante
Entrés sur la pelouse accompagnés d’un imposant tifo des supporters andalous représentant Ferdinand III, ancien roi de Castille, avec son épée, les 22 acteurs avaient visiblement à cœur d’emballer la rencontre. Une odeur de soufre s’échappait du stade polonais à chaque attaque débridée. Dès le coup d’envoi, le pressing asphyxiant des Blues répondait aux multiples banderilles espagnoles. Alors qu’on attendait un match tactique, Manuel Pellegrini et Enzo Maresca, qui a joué sous ses ordres avant de devenir son adjoint, ont offert un sommet d’intensité.
C’est donc logiquement lors d’un des rares ronronnements londoniens que Pablo Fornals décide de chiper le ballon dans les pieds de Malo Gusto pour lancer Isco. Le magicien ne se fait pas prier pour offrir un délice de passe aveugle à l’opposé de la surface, en direction d’Abde Ezzalzouli, qui conclut d’une frappe croisée à ras de terre directement dans le petit filet de Chelsea (1-0, 9e). Boosté par l’adrénaline, Marc Bartra tente sa chance de loin (13e), et il faudra une parade main opposée de Filip Jörgensen pour éviter que l’Espagnol ne trouve la lucarne. Dans le camp anglais, il fallait ensuite combler les failles dans lesquelles s’éclataient Isco et Ezzalzouli. Le Marocain, que l’Espagne a d’abord connu sous le nom de Ez Abde, a appris son patronyme complet à toute l’Europe en donnant le tournis à Gusto et à Moisés Caicedo (21e), avant de réaliser un raid solitaire sur son côté gauche terminant en corner (30e).
La vague bleue
La fin de première période a été davantage en faveur des Blues, notamment avec une incompréhension dans la surface sévillane dans laquelle Cole Palmer était trouvé (39e) et une frappe enroulée d’Enzo Fernández (45e), tout comme le début de deuxième acte. Le Real Betis a commencé à trembler en perdant rapidement sur blessure Ezzalzouli (53e), avant que Chelsea ne fasse le siège devant sa surface. Un duel aérien entre Adrián et Nicolas Jackson (55e), puis une frappe déviée de Reece James (56e) et c’est la température de toute une ville qui remontait soudainement.
L’enthousiasmant Real Betis du début de match a alors laissé place à une formation bien plus sur la défensive. À force de plier, les Andalous ont rompu sur un centre parfait de Palmer repris de la tête par Fernández (1-1, 65e). Une célébration pleine de testostérone, des supporters engaillardis et le début d’un nouveau match. Dans la foulée, Palmer se joue, cette fois, de Jesús Rodríguez et offre un caviar au premier poteau à Jackson, qui dévie du torse, mais trouve tout de même le chemin des filets (1-2, 70e). Jadon Sancho enfoncera le clou d’une superbe frappe enroulée dans un angle très fermé (1-3, 83e), avant que Caicedo ne tire le bouquet final d’une tentative puissante à l’entrée de la surface (1-4, 90e+1). Loin du compte en début de soirée, les Anglais ont fini par faire taire le kop sévillan en quelques minutes pour aller soulever la septième Coupe d’Europe de leur histoire (C1 en 2012 et 2021, C2 en 1971 et 1998 et C3 en 2013 et 2019) et leur première Ligue Conférence. Rien d’étonnant quand on sait que le premier entraîneur à avoir remporté les trois compétitions continentales qui existent aujourd’hui n’est autre que José Mourinho.