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Manu Koné, le nouveau gars sûr des Bleus

Par Mathieu Plasse
4 minutes

Dans une liste des Bleus remaniée à la suite de nombreux forfaits en défense, certains nouveaux se fondent dans le moule en toute discrétion. Comme peut le faire Manu Koné depuis le début de saison. Auteur d’un match exemplaire contre la Croatie, le milieu de la Roma semble impassible et apte à devenir un joueur cadre de Didier Deschamps. Un tempérament qu’il cultive depuis tout petit, à Villeneuve-la-Garenne.

Manu Koné, le nouveau gars sûr des Bleus

À l’approche de la demi-finale de Ligue des nations, deux joueurs se rendaient en début de semaine dans une salle pleine de journalistes pour répondre à une myriade de questions. Après la sensation Rayan Cherki venait le tour de Manu Koné, qui s’était déjà prêté au jeu lors de sa première sélection en septembre. Entre deux questions sur la victoire du Paris Saint-Germain en Ligue des champions et le potentiel Ballon d’or d’Ousmane Dembélé, son cas est arrivé sur la table. Vient une question pour rendre compte de sa progression au sein des Bleus en une année, lui demandant ce que ses entraîneurs ont pu lui apporter dans la confiance en soi. Du tac au tac, le milieu de la Roma répond : « J’ai une qualité : c’est que j’ai confiance en moi. Je n’ai pas besoin que l’on me mette en confiance. »

Cœur de champion et séjour à l’infirmerie

Il est clair qu’au fil de ses performances avec le maillot bleu, le natif de Colombes a affiché sa foi et sa rage de vaincre. En témoigne sa première titularisation contre la Belgique, pour marquer le début de la compétition. Si son entame de match était marquée par deux trous d’air, celui qui portait le numéro 6 ce soir-là a redressé la barre : dix ballons récupérés, huit duels gagnés et une victoire (2-0) à l’arrivée. Neuf mois plus tard, le milieu des Giallorossi a connu trois autres apparitions dans le XI, toutes soldées par des victoires. La dernière en date étant le quart de finale retour de Ligue des nations contre la Croatie.

Alors que le milieu composé de Rabiot, Tchouaméni et Guendouzi avait pris l’eau au match aller, Deschamps, conspué de tous, revoit sa formule. Quatre attaquants, Michael Olise au four et au moulin, mais surtout un double pivot où Manu se retrouve associé à Tchouaméni. Décision judicieuse, puisque ce match sera l’occasion de montrer toute sa hargne et sa sérénité. Dans une équipe revitalisée, « Kouadio » hérite du rôle de liant entre défense et attaque, capable d’avancer par la passe et sa conservation du ballon. Parfois hésitant balle au pied, il sera malgré tout félicité pour son énorme débauche d’énergie, jusqu’à être victime de crampes au bout de 111 minutes.

Lorsque Manu et moi étions blessés, on était parfois les seuls à dormir au centre quand toutes les équipes jouaient à l’extérieur.

Amine Adli, infirmier reconverti footballeur

Qualifiée aux tirs au but dans un Stade de France euphorique, l’équipe de France a pu respirer et peut se dire qu’elle a trouvé un bon filon pour l’avenir. Un avenir dont Manu Koné devrait faire partie depuis sa belle prestation de mars. Sacré retournement de situation pour celui arrivé à Clairefontaine sur la pointe des pieds en début de saison, grimpant dans la hiérarchie en saisissant toutes les opportunités. Un caractère imperturbable qu’il cultive depuis petit, lorsqu’il devait faire trois heures de métro depuis Villeneuve-la-Garenne pour ses entraînements à Boulogne-Billancourt. L’habitué de la ligne 9 connaît aussi des moments difficiles en centre de formation à Toulouse, où un coéquipier va lui tomber sur la jambe, qui se brise en deux instantanément. Ce qui lui vaudra des mois en fauteuil roulant, aux côtés d’un jeune Amine Adli lui aussi à l’infirmerie. « Quand toutes les équipes jouaient à l’extérieur, on était parfois les seuls à dormir au centre », racontait à Ouest-France celui qui a trouvé sa place au Bayer Leverkusen.

Un pitbull dans une meute de Louves

À l’image d’autres talents du Stadium (Jean-Clair Todibo, Anthony Rouault), le milieu de terrain gravit les échelons en douceur. Ligue 1, Mönchengladbach, Jeux olympiques de Paris… Les étapes sont franchies avec minutie, ce qui lui vaudra un transfert pour la Roma à l’été 2024. Dans une saison complexe à trois entraîneurs (Daniele De Rossi, Ivan Jurić puis Claudio Ranieri), Manu finira par avoir les faveurs de ce dernier. Capable de communiquer en français, Sir Claudio a poussé son poulain dans ses retranchements, à toujours attendre plus de sa part. Une relation père fils, que le benjamin a trouvée enrichissante : « Il m’encourage beaucoup à chaque entraînement, il me conseille sur mon positionnement et comment m’adapter tactiquement. »

Mais aussi pour régler une de ses faiblesses : son excès de combativité sur les duels. Une dizaine de cartons jaunes sur la saison lui vaudra d’être suspendu au bout de deux sélections pour une accumulation de biscottes. Cette agressivité s’est aussi vue au derby de Rome, après une échauffourée avec son compatriote Matteo Guendouzi, coutumier du fait. Ces petites failles ont été pointées par Didier Deschamps lui-même, qui n’avait pas hésité à faire un parallèle avec Paul Pogba. Pour sa deuxième cape, la Pioche avait été expulsée lors d’un match de qualification à la Coupe du monde 2014, contre l’Espagne. Gageons que la comparaison n’est pas aussi prémonitoire.

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