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Les Bleues à un tournant de leur histoire
À un mois du début de l’Euro, les Bleues ont un dernier objectif en tête : terminer cette phase régulière de Ligue des nations en étant invaincues et cela passe par un succès ce mardi soir face à l’Islande (20h). Une performance rendue possible par la solidité défensive montrée jusqu’ici par l’équipe de France et sa force collective, deux ingrédients essentiels voulus par Laurent Bonadei au moment d’aborder ce sprint final qui mènera en Suisse.

Laurent Bonadei avait prévenu dès sa prise de fonction qu’il n’allait pas faire « du copier-coller d’Hervé Renard ». Neuf mois plus tard, le sélectionneur des Bleues a tenu parole. Avec un renouvellement d’effectif important par rapport aux Jeux olympiques 2024 et un plan de jeu pensé par et pour le collectif, l’équipe de France est déjà qualifiée depuis un mois pour le Final Four de la Ligue des nations et demeure pour le moment invaincue dans la compétition. Face à la Suisse (4-0), les Tricolores ont livré leur partition la plus aboutie depuis les débuts comme sélectionneur de Bonadei.
Un renouvellement de génération nécessaire
La patte Bonadei s’est mise en place tout au long de l’année, avec en point d’orgue les choix forts énoncés lors de la dernière annonce de liste : exit Wendie Renard, Eugénie Le Sommer et Kenza Dali. Un choix justifié par la nécessité d’entamer un nouveau cycle pour les Bleues : « Ce n’est pas une décision prise contre ces joueuses, mais pour l’avenir de l’équipe de France. Elles ont prouvé récemment, notamment sur la finale contre le PSG. Ce n’est pas par rapport au niveau, mais aussi des choix pour d’autres joueuses plus jeunes et qui représentent l’avenir sur le projet des trois années à venir. »
J’ai pensé que c’était nécessaire de rafraîchir l’effectif pour avancer dans les compétitions qui nous attendent.
Si le contrat du Marseillais de naissance court jusqu’à la Coupe du monde 2027, hors de question pour autant de négliger cet Euro, d’où ce changement de génération qui intervient avant cette compétition : « Je savais quand j’ai pris mes fonctions et quand j’ai fait le choix de m’engager dans cette mission, que j’allais tôt ou tard avoir le sujet de la transition de génération et que j’allais avoir à faire des choix. On peut citer Wendie Renard, Eugénie Le Sommer et Kenza Dali, mais on peut aussi citer Léa Le Garrec, Solène Durand, Eve Périsset, Viviane Asseyi qui fait une très belle saison avec West Ham, Amandine Henry également qui était là aux JO. Donc forcément ça fait un bon tiers de l’effectif qui a été remanié par rapport à la sélection qu’Hervé Renard avait composée et dont je faisais partie aussi. J’ai pensé que c’était nécessaire de rafraîchir l’effectif pour avancer dans les compétitions qui nous attendent. »
Melween N'Dongala devient la 7e joueuse lancée par @LaurentBonadei en @equipedefranceF, soit déjà autant que sous Hervé Renard #FRASUI https://t.co/yvelRwtAh1
— Daniel Marques (@Daniel_MRQ) May 30, 2025
Sans vouloir endosser le statut de favori, la France peut tout de même compter sur une efficacité offensive retrouvée, à l’image de Clara Matéo, qui après avoir été meilleure buteuse en Première Ligue et élue meilleure joueuse de la saison, empile les buts avec les Bleues alors qu’elle n’avait pas été sélectionnée pour les JO. Une confiance retrouvée comme elle l’a expliqué à l’issue de la rencontre face à la Suisse : « Cette saison j’ai été décisive avec mon club et donc je pense que ça va avec la confiance que j’ai en moi en ce moment et je suis très contente que ça fonctionne comme ça en équipe de France en ce moment. » Une efficacité offensive combinée à une solidité défensive puisque les Bleues n’ont encaissé que deux buts en Ligue des nations, uniquement sur coups de pied arrêtés. Si le sélectionneur des Bleues a confirmé que la charnière qui protégera les buts tricolores sera composée par Griedge Mbock, la nouvelle capitaine, et Maëlle Lakrar, autrice d’une saison d’envergure au Real Madrid avec 48 matchs disputés cette saison toutes compétitions confondues, il peut également compter sur ses remplaçantes comme Alice Sombath pour les suppléer comme face à la Suisse où Lakrar, ménagée, n’a pas pu participer. Un choix payant puisque les Françaises ont enchaîné un nouveau clean sheet et que la Lyonnaise pour sa première titularisation a affiché un 100% de passe réussies, une première chez les Bleues.
Face à la Suisse ce vendredi, Alice Sombath a réussi les 130 passes qu'elle a tenté.
Depuis les JO 2016, jamais une joueuse de l'@equipedefranceF n'avait tenté plus de 75 passes sur un match tout en affichant 100% de réussite toutes compétitions confondues. Justesse #FRASUI pic.twitter.com/Tv54Juum43
— Daniel Marques (@Daniel_MRQ) May 31, 2025
Un collectif parfaitement huilé
La force de cette équipe de France réside avant tout dans son collectif. Souvent fracturé par le passé, le vestiaire tricolore semble aujourd’hui apaisé, deux ans seulement après les fracas de la gouvernance Diacre. Une unité démontrée par Griedge Mbock en conférence de presse : « C’est un honneur de pouvoir représenter cette équipe de France. Ça n’est pas anodin. Merci au coach pour sa confiance. Je suis aussi bien entourée avec trois vice-capitaines (Sandie Toletti, Grace Geyoro et Sakina Karchaoui, NDLR), qui sont très importantes, un groupe élargi de cadres et de leaders, et un groupe France qui s’entend bien, qui est content d’être là et de vivre ensemble. »
Un esprit collectif entretenu par le sélectionneur, qui de par son expérience de formateur souhaite toujours faire du groupe la force première de l’équipe qu’il dirige, mais sait également sur quelles joueuses il pourra s’appuyer tout au long de la compétition comme il a pu le souligner : « Ce qui est important, c’est que les joueuses se révèlent par elles-mêmes. On peut en citer beaucoup : on a une Griedge Mbock qui revient au premier plan et qui a de l’expérience et énormément de qualités. Mais dans tous les secteurs de jeu, on a des joueuses importantes. Même dans la ligne de défense, Selma Bacha, qui est encore très jeune, fait partie des cadres aujourd’hui. On a au milieu Sandie Toletti, Sakina Karchaoui et Grace Geyoro qui sont des joueuses cadres. Et puis devant, quand on a Kadi Diani, Marie Katoto, Sandy Baltimore, Delphine Cascarino et avec Pauline (Peyraud-Magnin), on a des joueuses qui ont maintenant de l’expérience, du vécu et la possibilité de prendre du leadership, ce qu’elles avaient déjà, mais encore plus de s’affirmer pour prendre la relève. » De la solidité dans tous les secteurs du jeu et le pouvoir de l’amitié : et si c’était finalement ça, la recette du succès ?
Delphine Cascarino devrait manquer le début de la préparationPar Léna Bernard
Tous propos recueillis par LB.