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Grace Geyoro : « Jouer à Villa Park et à Stamford Bridge, c’est les émotions »

Propos recueillis par Mathis Blineau-Choëmet, à Aylesford
5 minutes

L’été dernier, l’ancienne icône du PSG Grace Geyoro est devenue la joueuse la plus chère de l’histoire du football féminin. Plusieurs mois après ce transfert record, la métronome des ambitieuses London City Lionesses revient sur ce nouveau statut et son adaptation au football outre-Manche.

Grace Geyoro : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Jouer à Villa Park et à Stamford Bridge, c’est les émotions<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Tu as rejoint les London City Lionesses l’été dernier pour la somme record d’1,65 million d’euros. Alors, ça fait quoi d’être devenue la joueuse la plus chère de l’histoire ?

Honnêtement, ça ne change pas grand-chose pour moi. Les négociations ont pris beaucoup de temps, et je n’aurais jamais imaginé que le montant puisse atteindre un tel niveau. Je suis vraiment contente et fière. Toutes ces années de travail et de détermination au Paris Saint-Germain ont payé.

Après plus de treize ans au PSG, tu découvres un nouveau pays et une nouvelle culture footballistique. Comment s’est passée ton adaptation, ça ne t’emmerde pas trop que le soleil se couche à 16 heures ?

Non, ça va ! Après avoir grandi dans le cocon du PSG pendant treize ans, il y a forcément eu une période d’adaptation, mais j’ai tout de suite senti que j’avais rejoint un club familial. Dans l’effectif, on est rapidement devenue toutes très proches, alors qu’il y a eu 16 arrivées à l’intersaison. Je connaissais le coach Jocelyn Prêcheur que j’ai eu au PSG. Le staff est aussi composé de Français, donc ça aide pour l’adaptation.

Et la langue de Shakespeare ?

Je prends des cours pour accélérer mon intégration. Je parlais un peu à mon arrivée, mais pas suffisamment.

 

Dans l’Hexagone, le PSG et Lyon scrutent les premiers rôles. En Women’s Super League, Manchester City, United, Chelsea et Arsenal jouent le titre. Est-ce que tu sens que le championnat est plus compétitif qu’en France ?

La ligue est exigeante et rude parce que ces très grands clubs peuvent se faire accrocher par n’importe quelle équipe. Chaque week-end, on ne peut pas se reposer sur nos lauriers. Il faut toujours se battre, peu importe le classement de l’adversaire. C’est ce type de challenges que je suis venue chercher en signant aux London City Lionesses. Le style de jeu, très athlétique et avec beaucoup de courses, est différent qu’en France et correspond à mes qualités. J’aime ces duels et cette lutte pour la conquête du ballon.

On peut ajouter les London City Lionesses dans la liste des prétendants au titre ou c’est encore trop tôt ?

On est encore en construction, ce qui n’empêche pas qu’on a beaucoup d’ambitions. Quand on a joué Arsenal et Chelsea, j’ai senti que c’étaient des grandes équipes, mais j’ai aussi remarqué qu’on n’était pas loin de leur niveau. Pourtant, c’est seulement notre première saison dans l’élite. Avant de venir, j’ai échangé avec les dirigeants et la présidente Michele Kang qu’on ne présente plus. J’ai directement compris leur volonté d’atteindre rapidement les sommets, et malgré le chamboulement de l’effectif, on réalise un bon début de saison. Maintenant, il faut continuer à travailler dur avec un staff qui met beaucoup de choses en place, sur le terrain comme en dehors.

C’est-à-dire ?

Par exemple, ils mobilisent plusieurs personnes pour observer les adversaires. Le club dispose aussi de trois préparateurs mentaux et de trois intendants pour la logistique. En Angleterre, les staffs sont très proches des joueuses et mettent tout en œuvre pour qu’on n’ait aucune excuse en cas de défaite.

Après 13 ans au PSG et plus de 100 sélections avec l’équipe de France, la pression, je l’ai mise de côté depuis longtemps.

Grace Geyoro

Ton club joue à Hayes Lane, le stade de Bromley de 5 000 places, mais tu as déjà évolué dans des enceintes comme Goodison Park, Stamford Bridge ou Villa Park. Un contexte bien différent de celui que tu as connu en France…

Jouer à Villa Park et à Stamford Bridge, c’est les émotions. Avec l’ouverture de ces stades emblématiques, les clubs participent à l’évolution du football féminin et montrent leur volonté de le développer. Les matchs sont dans de très grands stades avec une ambiance de folie, et je kiffe.

Les fans sont aussi beaucoup plus nombreux. Tu t’es déjà fait insulter par un fan anglais bien bourré ?

Non, jamais, mais je sens que les supporters sont vraiment passionnés et apprécient le football féminin. Dans les stades, il y a de tout : enfants, mamans, grands-mères, etc.

Ça te ravit de voir autant de femmes dans les tribunes ?

C’est magnifique, surtout parce qu’elles suivent à fond l’actualité du club. Quand on discute avec les supportrices après les matchs, elles savent tout sur la saison en cours : le score exact des rencontres, où j’ai mal joué, quand j’ai marqué, etc.

Cette passion te rajoute une pression supplémentaire ?

Après 13 ans au PSG et plus de 100 sélections avec l’équipe de France, la pression, je l’ai mise de côté depuis longtemps. Ici, ce n’est que du plaisir. Je suis venue aux London City Lionesses pour apporter ce que je sais déjà faire.

 

Les clubs féminins anglais ont des moyens énormes, notamment les London City Lionesses et leur futur centre d’entraînement ultra-moderne toujours en travaux. C’est aussi ça qui t’a motivé ?

Clairement, on commence déjà à ressentir les résultats des investissements et j’ai hâte de la suite. Il y a énormément de moyens déployés par le club et dans le reste du championnat parce que le football est profondément ancré dans la culture anglaise, chez les garçons comme chez les filles.

Donc aucun regret d’avoir quitté le PSG et la Première Ligue ?

L’avenir me le dira, mais pour l’instant, je n’ai aucun regret. Mes coéquipières sont superbes. À 28 ans, je sens que c’était le bon choix de carrière.

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