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Nice : la baie des Anges face à ses démons
Direction pointée du doigt, déliquescence sportive, et maintenant joueurs pris à partie par les supporters : depuis quelques semaines, l’OGC Nice vit une véritable descente aux enfers. Mais où va-t-elle s’arrêter ?
Des joueurs frappés, ou au minimum secoués selon les sources, insultés et tancés par plusieurs centaines de supporters. Une scène lunaire assez rare dans le football hexagonal, traversée par l’OGC Nice dimanche soir, au retour d’une piteuse défaite à Lorient. Le climax d’un mois de novembre catastrophique pour les Aiglons, entre six défaites consécutives toutes compétitions confondues depuis le 29 octobre, un entraîneur qui propose de quitter le club pour créer un électrochoc et des joueurs qui ne mettent plus un pied devant l’autre. Ce qui était depuis l’an dernier déjà une mauvaise blague européenne est devenu une mauvaise blague tout court.
Un dimanche noir
Les tensions couvaient depuis plusieurs semaines, elles ont donc explosé dimanche soir de manière rare. Des joueurs pris à partie physiquement par leurs propres supporters, cela n’arrive heureusement pas tous les jours en Ligue 1. Certains se seront forcément remémoré l’invasion de la Commanderie à Marseille en 2021, lorsqu’Álvaro González, venu à la rencontre des supporters avec André Villas-Boas et Steve Mandanda, avait notamment reçu un projectile. Ou bien des cas isolés, comme l’agression de Dylan Batubinsika alors qu’il défendait les couleurs de Saint-Étienne.
Les versions divergent pour décrire les tristes événements qui ont émaillé le retour au bercail des Niçois, quelques heures après avoir été une nouvelle fois loin du compte dans le sud de la Bretagne. Si certains médias font état de coups portés à Jérémie Boga, Terem Moffi et au directeur sportif Florian Maurice, le rapport des forces de l’ordre présentes sur place réfute une telle violence. Sans omettre de décrire un climat « très hostile », décrivant des joueurs « insultés, secoués, bousculés par la foule en colère ». Contacté, le club ne souhaite pas communiquer davantage de précisions sur les événements.
Nous condamnons avec la plus grande fermeté les violences inacceptables dont ont été victimes hier soir les joueurs de l'@ogcnice Terem Moffi et Jérémie Boga. L'UNFP est aux côtés de ses joueurs. L'intégrité physique et psychologique de ceux qui font le football n'est pas… pic.twitter.com/LC8wgZjPEF
— UNFP (@UNFP) December 1, 2025
Dans tous les cas, les environ 400 supporters des Aiglons présents peu après 23h pour accueillir les leurs ont dépassé les bornes, et les deux joueurs se sont mis en arrêt maladie, en plus de porter plainte contre X. Selon Nice Matin, ils ne souhaiteraient désormais plus évoluer sous les couleurs de l’OGCN. « Les débordements constatés durant ce rassemblement sont inacceptables. Plusieurs membres du club ayant été pris à partie, a déploré le club dans un communiqué laconique publié lundi soir. L’OGC Nice leur apporte tout son soutien et condamne ces actes avec la plus grande fermeté. » Certains, comme Franck Haise, se seraient arrêtés pour discuter et tenter d’apaiser les tensions, mais le mal semble désormais bien trop profond.
Et maintenant, on fait quoi ?
Le technicien est l’un des rares membres du club à jouir encore du soutien de ses supporters, contrairement à la plupart de ses joueurs et à sa direction, y compris sportive. Seule personne à avoir été acclamée par les fans à la sortie du bus dimanche soir, son avenir sur le banc de l’OGC Nice apparaît pourtant incertain. Ces dernières semaines, il ne s’est jamais privé de tancer ses joueurs face à des attitudes qu’il jugeait désastreuses. Au point de proposer de quitter ses fonctions après la dernière humiliation continentale en date, sur la pelouse de Porto. Proposition immédiatement refusée par son président Fabrice Bocquet, lequel a estimé que ce n’était « pas la solution ».
Alors comment renverser la situation, alors que le point de non-retour semble atteint ? Les joueurs retrouveront le chemin de l’entraînement ce mercredi, dans un climat qui promet d’être lourd. Mais certainement pas autant que la venue d’Angers dans la baie des Anges, quatre jours plus tard. Trois des quatre derniers matchs de l’année des Aiglons se joueront d’ailleurs à l’Allianz Riviera (viendront ensuite Braga en Ligue Europa et Saint-Étienne en Coupe de France). Pas forcément la meilleure des nouvelles au vu du contexte. Pas présent avec les joueurs dimanche soir, Fabrice Bocquet cristallise de nombreuses critiques à l’égard d’une direction pointée du doigt pour la situation catastrophique du club. Du président aux joueurs, en passant par tous les étages du club et bien sûr les supporters, le processus de guérison promet aujourd’hui d’être très long.
La LFP monte au créneau pour défendre les joueurs niçoisPar Tom Binet























