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Le Bayern apprend à défendre sur le Tah
Tranquille contre Auckland, la défense du Bayern passera un test plus sérieux la nuit prochaine contre Boca Juniors (3h). L’occasion parfaite de voir Jonathan Tah dans ses œuvres. Tout juste arrivé au club, le roc porte sur ses larges épaules les espoirs d’une solidité défensive retrouvée.

Le 18 juillet 2023, le Bayern lâchait officiellement 50 millions d’euros pour le meilleur défenseur de Serie A, Kim Min-jae. Un coup de maître pour le Rekordmeister, qui se pensait alors pépère pour un bon moment en charnière avec Kim, Matthijs de Ligt et Dayot Upamecano sous la main. Deux ans ont passé, et les certitudes se sont envolées. Raison pour laquelle le champion d’Allemagne a jeté son dévolu sur Jonathan Tah, en fin de contrat avec le Bayer Leverkusen. Le profil parfait, sur le papier, pour redonner de la stabilité à cette défense et relancer les ambitions munichoises.
Le crash du crack
Avant cette Coupe du monde des clubs, le Bayern avait encaissé 51 buts en 51 matchs cette saison. L’addition commence à être salée pour un club qui avait déjà pris 63 buts en 49 rencontres en 2023-2024. Au premier rang des accusés : Kim Min-jae. Lors de sa signature, le PDG bavarois Jan-Christian Dreesen s’était montré impressionné par « sa présence physique, sa mentalité et sa vitesse », assurant que son style de jeu ferait frémir les supporters. Il ne s’est pas trompé. Sauf que les frissons offerts par le Coréen relèvent plus de la peur que de l’excitation. Aucun joueur n’a commis plus d’erreurs menant à un but que lui en Bundesliga cette saison, en atteste notamment son marquage trop lâche contre Dortmund mi-avril (2-2).
Il est aussi passé au travers en Ligue des champions. Coupable d’une mauvaise lecture sur un ballon aérien au Camp Nou cet automne, il s’était fait manger par Benjamin Pavard sur corner lors du quart de finale aller contre l’Inter. Il était encore dans les mauvais coups au retour lorsqu’il s’était ensuite laissé devancer par Marcus Thuram sur le golazo de Lautaro Martinez. Sans oublier sa demi-finale aller cataclysmique contre le Real Madrid en 2024 : aspiré comme un cadet par la course de Vinícius sur le premier but merengue, il avait ensuite concédé un penalty dans le money time, permettant aux Madrilènes de repartir avec le nul. Un casier bien rempli, trop pour que le Bayern continue les frais.
La visión. El desmarque. El pase. La definición.#UCL pic.twitter.com/AkwKhknoJa
— Real Madrid C.F. (@realmadrid) May 2, 2024
Commandant costaud
Les pépins physiques de Dayot Upamecano, qui n’a joué que 12 matchs en 2025, ont renforcé le niveau d’alerte. Eric Dier a rendu pas mal de services lorsque le Français était à l’infirmerie, mais l’Anglais a filé à Monaco et ne représentait de toute façon pas une option viable sur le long terme. Le central japonais Hiroki Ito, chèrement acheté à Stuttgart l’été dernier (30 millions d’euros), a enchaîné les blessures pour sa première saison en Bavière. L’arrivée de Jonathan Tah répond donc à une logique implacable, et à un besoin criant de solidité. Avec 42 matchs joués en 2021-2022, puis 47 en 2022-2023, 48 en 2023-2024, et déjà 50 cette saison, Tah incarne cette fiabilité que le Bayern cherche tant. Pas de faiblesses physiques à l’horizon, une sérénité contagieuse et des stats rassurantes – 93,86% de passes réussies et 78% de duels gagnés cette saison en BuLi.
« C’est quelqu’un qui prend ses responsabilités », pointe le directeur sportif du Bayern, Max Eberl. À 29 ans, Tah a aussi de l’expérience à revendre avec plus de 300 apparitions en Bundesliga, 79 matchs européens et 37 capes avec la Mannschaft. Le colosse (1,95 m pour quelque 90 kilos) a rejoint le Rekordmeister un peu plus tôt que prévu en échange d’une indemnité symbolique, estimée à 800 000 euros, pour pouvoir disputer la Coupe du monde des clubs. Pas de temps à perdre : il était titulaire contre Auckland, associé à Josip Stanišić, en attendant qu’Upamecano (entré à la 61e) monte en régime physiquement. Le Français semble le mieux placé pour accompagner la recrue cette saison. Les deux hommes ont déjà « beaucoup parlé, pour apprendre à se connaître », et dans la langue de Molière, puisque Tah a des origines ivoiriennes. Un avantage de plus pour poser les bases d’une association réussie. Le Bayern le sait bien : les attaques gagnent des matchs, les défenses gagnent des titres.
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