Coupe de la Ligue : Paris reste à quai
Après un match où rien n'a tourné en sa faveur, le PSG quitte la Coupe de la Ligue la queue entre les jambes, sévèrement battu par Bordeaux au Parc (0-3).
On ne sait pas si Paul Le Guen a sacrifié la Coupe de la Ligue. S’il avait joué cartes sur tables, il aurait annoncé depuis longtemps que cette compétition ne faisait pas partie de ses priorités et l’aurait balancée depuis des semaines. Attendre une demi-finale au Parc contre Bordeaux pour aligner une équipe hybride, ce n’est pas le moindre des paradoxes.
Le 4-4-2 hyper prévisible du Breton n’a jamais semblé en mesure de contrarier la discipline collective bordelaise. Ajoutons à cela l’inexplicable absence de Peguy Luyindula, l’homme en forme, au coup d’envoi au profit de Kezman et tous les ingrédients sont réunis pour une soirée galère.
Battus dans la conquête du ballon, les Parisiens n’ont eu que quelques éclairs de cohérence tactique, quand bien même la possession était à leur avantage. Sur un centre parfait de Jurietti (oui oui), Bellion reprenait victorieusement de la tête sans vraiment être contrarié dans ses plans (17ème). Alors quand Kezman mange le ballon (28ème), que l’arbitre ne voit pas une main grossière dans la surface bordelaise (Diawara, 45ème) et que le redoutable Kezman, encore lui, préfère marcher sur la balle plutôt que de frapper seul aux six mètres (61ème)…
Beaucoup d’occasions manquées pour les Franciliens, mais les Bordelais n’en ont pas vraiment profité avant leurs deux buts dans les arrêts de jeu (Diawara 88ème, Wendel 92ème), anecdotiques, les Parisiens étant partis à l’abordage. Mais à quoi bon livrer de vaines forces dans une bataille perdue d’avance ? Quand Sessegnon refuse le défi balle au pied et que Rothen est Rothen (absence totale d’influence sur le jeu, physique pas au niveau, coups de pied arrêtés vendangés…), Paris n’est capable de rien. Ce n’est pas à Chantome de faire le jeu, à supposer qu’il en ait le coffre. Et quand le capitaine Makelele n’est pas là pour faire remonter le bloc…
Quel intérêt de faire rentrer le lutin Giuly à la 75ème, lui qui fait la moitié de la taille du plus petit Girondin, si ce n’est d’illustrer un fait : l’ancien Romain était la dernière solution offensive crédible d’un effectif pas assez épais pour jouer sur tous les tableaux. Mais le pomponneau avait eu lieu dix minutes plus tôt, quand Paul Le Guen sortit en même temps Hoarau et Kezman sous une bronca justifiée et que ce dernier balança ostensiblement son maillot par terre devant le banc parisien avant de rejoindre les douches. Enfin une certitude à Paris : on n’est pas prêts de revoir le fou tatoué sous le maillot du PSG. Personne au Parc ne s’en plaindra…
Ainsi, exempté en seizième pour cause de C1 et qualifié en huitième et en quart contre des équipes de Ligue 2 à domicile, Bordeaux, en toute logique, s’est vu offrir sur un plateau une finale au Stade de France contre le redoutable septième de Ligue 2. Sûrement le charme de la Coupe de la Ligue…
Côté Paris, on a pu voir une équipe qui se liquéfie devant l’enjeu, un Kezman qui s’offre une sortie de diva après avoir mangé la feuille, une espérance de trophées qui a sérieusement pris du plomb dans l’aile… Sébastien Bazin, le Paris Saint Germain te souhaite la bienvenue !
Barry Lyndon
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