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Le LOSC, un modèle à l’assaut des podiums
Sans faire de bruit, si ce n’est sur le terrain, Lille réalise une saison convaincante. Entre mercato réussi, formation en vue et donc bons résultats, les Dogues font office de modèle à suivre en Ligue 1.

« Avancer masqué », définition : agir de façon invisible, anonyme. Dans le football français, on appelle cela faire une Lille Olympique Sporting Club. En lice sur tous les tableaux, domestiques comme continentaux, le LOSC est en effet parvenu à se stabiliser au niveau administratif pour façonner un ruissellement aujourd’hui visible sur le terrain. Plutôt pas mal, pour une institution que l’on pensait condamnée il y a quatre ans à peine.
Mercatos réussis et formation qui turbine
Cette saison, Lille suit à la lettre le cahier des charges du club stable. Si on imaginait un boxon au départ de Paulo Fonseca l’été dernier, les choses ont été réglées avec assurance par Olivier Létang, le président, parvenu à dégoter Bruno Genesio et à en faire l’homme de base de ce projet sans apparat. La cohérence est bonne, le choix des entraîneurs également. Christophe Galtier, champion, Fonseca et Genesio se sont succédé en maintenant le navire à flot, tandis que Jocelyn Gourvennec – en dépit d’un exercice 2021-2022 poussif – est parvenu à mener son groupe en huitièmes de C1. Transition réussie sur le banc, et tout aussi bien maîtrisée niveau mercato. Sans investisseur étranger, le LOSC enchaîne les paris depuis deux ans, avec réussite.
🇫🇷 🏆 #CoupeDeFrance 😁 La joie de Bruno Genesio après la qualification en 8èmes ✅ 20 matchs sans défaite TCC, une série record pour Lille !#interview #OMLOSC pic.twitter.com/iAv60lMv3w
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) January 14, 2025
Pour ne citer qu’eux : Edon Zhegrova, Hákon Arnar Haraldsson, Tiago Santos, Osame Sahraoui ou Matías Fernández-Pardo. Dans la même veine, les Nordistes ont su gérer le feuilleton Jonathan David, régulièrement annoncé partant, mais toujours concerné. Stratégie payante pour un effectif de 27 joueurs à la moyenne d’âge de 25 ans, classant le club en milieu de tableau dans ces deux catégories. Là aussi, on ne fait pas de bruit. Pas de jeunisme à outrance, ni pléthore de contrats. Enfin, dans cette maximisation de talents, comment oublier la formation ? Le cru de Luchin s’est refait la cerise, enchaînant coup sur coup les révélations de Lucas Chevalier, Leny Yoro et Ayyoub Bouaddi. Cette dynamique, les bonshommes en rouge la doivent probablement au contexte lillois. Sans grosse pression – dans une région où le bouillonnement est souvent l’apanage de Lens –, il paraît en effet plus facile de s’aguerrir quand on est un jeune Dogue, loin des attentes pesant sur les épaules d’un gamin du Paris Saint-Germain ou de l’Olympique lyonnais. Et naturellement, les résultats suivent.
Ligue 1 et C1 : une saison déjà convaincante
Cinquièmes de Ligue 1 au moment où s’écrivent ces lignes, Lille est en course dans tous les tableaux, domestiques et continentaux. En illustration, la série de 20 matchs sans défaite de la bande de Genesio (record du club), lancée le 24 septembre dernier contre Strasbourg, venue décorer une continuité sportive impressionnante. La réussite et le mental étalé en Coupe de France contre l’OM ce mardi. Point d’orgue de cette réussite : la Ligue des champions. En Europe, le LOSC n’a perdu qu’une seule fois – contre le Sporting, en ouverture – avant de faire le sans-faute, tout en prestige. Victoire face au Real Madrid, à l’Atlético et Bologne, nul contre la Juventus, Lille aime le gros et pourrait récidiver contre Liverpool dès mardi. En attendant, la mi-saison offre déjà son lot de satisfactions. Rien de négligeable pour une écurie revenue de loin.
𝑰 𝑵 𝑽 𝑰 𝑵 𝑪 𝑰 𝑩 𝑳 𝑬 𝑺 ⚜️
20 matchs sans défaites pour le LOSC, la plus longue série de l'Histoire du club 😍 pic.twitter.com/vx8nDbwWcJ
— LOSC (@losclive) January 14, 2025
Car oui, l’Hexagone aurait certainement tendance à l’oublier, mais Lille a négocié de justesse le difficile virage Gérard Lopez dans lequel est tombée une autre institution, Bordeaux. Sous perfusion, le club doit en partie son retour en forme à l’arrivée d’Olivier Létang et de ses associés. Parfois décrié pour son comportement trop direct, ce dernier a, en tout cas, réussi sa mission assainissement. Depuis 2020, le LOSC a ainsi terminé trois fois sur quatre dans le top 5 (10e en 2021-2022), parvenant à glaner un titre de champion de France, son deuxième en quinze ans. Dans les faits, les Lillois font donc mieux que Marseille, Lyon et Monaco sur la période. Ici aussi, rien de négligeable quand on évolue face au PSG version Qatar. Comprenez, le Lille Olympique Sporting Club travaille bien. La France a peut-être trouvé son modèle à suivre.
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