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Christopher Nkunku, toujours dans le coup
Tenue en échec en Islande (2-2), l’équipe de France devra aller chercher sa qualification pour le Mondial 2026 le mois prochain. Dans l’ombre d’une soirée décevante, Christopher Nkunku a sonné la révolte française et a rappelé l’atout offensif qu’il pouvait être pour les Bleus.

Courir après le temps et les chiffres. Trois ans après sa première contre la Côte d’Ivoire (2-1), Christopher Nkunku le sait : à 27 ans, il devra dévorer chaque miette du gâteau de Didier Deschamps, en gonflant ses stats comme il gonfle ses ballons en guise de célébration. Entré en fin de rencontre lors de la victoire face à l’Azerbaïdjan vendredi dernier (3-0), l’international français était aligné d’entrée de jeu ce lundi soir en Islande sur le flanc gauche de l’attaque française. Sa sixième titularisation avec Deschamps. Au moment d’entamer sa 16e sélection, il était pourtant au coup d’envoi le joueur le plus capé du quatuor d’attaque tricolore en compagnie de Michael Olise (11), Florian Thauvin (11) et « l’ancien nouveau » Jean-Philippe Mateta (1).
🇮🇸 Islande 1 - 1 France 🇫🇷 #ISLFRA BUUUT ! Nkunku égalise pour les Bleus grâce à un magnifique but en solo. Le match des Bleus à suivre en direct sur TF1 & @tf1plus : https://t.co/weZlNONisN pic.twitter.com/ynaTvIebtp
— TF1 (@TF1) October 13, 2025
Conscient d’avoir une carte à jouer en l’absence des habituels cadors (Barcola, Dembélé, Doué, Kolo Muani, Mbappé, Thuram, pour ne citer que les attaquants), le nouvel offensif de l’AC Milan est le premier à inquiéter Elias Olafsson, après moins de deux minutes de jeu. Plus poussif dans un second temps avec une position souvent trop collée à celle de son latéral Lucas Digne, le titi parisien peine à prendre l’ascendant sur son côté gauche en première période. Pas anodin, pour un joueur qui a réalisé la meilleure saison de sa carrière à Leipzig en évoluant dans une position plus axiale. Mais pas d’excuse pour Christo, qui décide de prendre les choses en main peu après l’heure de jeu en s’offrant son deuxième but avec les Bleus après un raid solitaire venu du côté gauche (63e). Le pion de l’égalisation, pardonnant son raté à bout portant trois minutes plus tôt. Avant que la flamme du premier but en bleu de Jean-Philippe Mateta (68e) ne soit soufflée par l’égalisation islandaise de Kristian Hlynsson (70e) et que le numéro 18 ne cède sa place à Kingsley Coman (75e). Sa chance est passée, il a su la saisir, même si le résultat final frustrera le sélectionneur.
La polyvalence ou l’ambivalence ?
Cette escapade automnale en équipe de France devrait faire du bien à Christopher Nkunku. Parce que ça faisait déjà 10 mois qu’il n’avait pas pointé son joli minois à Clairefontaine, et parce que la concurrence est vive. Une fois débarrassé de ses blessures et de la gestion chaotique de l’effectif de Chelsea, il a montré qu’il n’avait rien perdu de son punch, même si les automatismes avec ses partenaires n’étaient pas assez travaillés. Reste à savoir où et comment l’utiliser à l’avenir, quand l’infirmerie désemplira. Et ce qui est bien avec lui, c’est qu’il y a l’embarras du choix.
Je ne suis pas un joueur qui a seulement une façon de jouer.
Comme lors de sa période faste à Leipzig, Nkunku a un penchant pour l’axe de l’attaque, que ce soit en faux numéro 9 ou en numéro 10 derrière un autre attaquant. « Il a la capacité de pouvoir jouer à tous les postes offensifs, au-delà de sa qualité technique, son habilité devant le but, il a le volume de jeu aussi, assurait DD en conférence de presse en 2023. Il peut être amené selon les systèmes à pouvoir jouer dans une position plus décalée sur le côté et dans l’axe. […] Cette polyvalence est importante, car elle permet de l’utiliser à différents postes. » Une qualité qu’il n’a pas manqué de souligner à son arrivée en Italie, au micro de DAZN, sûrement pour donner des tips à son nouvel entraîneur Max Allegri : « Je ne suis pas un joueur qui a seulement une façon de jouer. » Tout ce dont Deschamps avait besoin au moment où son maître à jouer Antoine Griezmann annonçait sa retraite internationale. Problème : un joueur s’est mis sur ce créneau pile pendant son absence et a semble-t-il verrouillé sa place depuis. Son nom, Michael Olise.
Le coup d’arrêt au pire des moments
Pourtant, c’est à Nkunku que le flambeau était promis. En 2022, le natif de Lagny-sur-Marne sortait d’une saison plus que réussie avec Leipzig. Juste de quoi obtenir le titre de meilleur joueur de Bundesliga. Auteur de 35 réalisations et 16 passes décisives en 52 apparitions, Christopher Nkunku voit sa cote monter, au point de remettre en cause la hiérarchie tricolore, en titillant la place de Grizou, en tant que chouchou du peuple. Finalement, son forfait pour le Mondial 2022 pour cause de blessure au genou ne profitera qu’à son remplaçant Randal Kolo Muani. Le taureau rouge voit son rêve s’écrouler, mais refuse de se résigner.
"Griezmann est irremplaçable" Christopher Nkunku rend hommage à Antoine Griezmann, tout juste retraité de l'équipe de France 🇫🇷#UECL pic.twitter.com/mwxfLLmHrz
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) October 3, 2024
Deux ans après cette désillusion, le natif de Lagny-sur-Marne refuse de n’être qu’un « souvenir » et tente de relancer la machine à Chelsea. S’il repousse le fait d’être désigné comme le successeur de Griezmann – encore un « grand mot » pour lui –, l’idée était là. « Je suis passé par des étapes très difficiles, oui. C’est une période [de blessures] que je découvrais. Après, ce sont des aventures qui rendent plus fort. J’ai appris à connaître mon corps aussi, assurait le Français en conférence de presse en octobre 2024. Cela m’a appris la patience, la résilience. Aujourd’hui, je suis plus fort psychologiquement. » C’est dire s’il en a eu besoin, les blessures et les doutes ne l’ayant pas épargné depuis.
Milan, une étape vers l’Amérique
Rentrée 2025 : l’heure des résolutions. C’est cette fois du côté de Milan que ça se passe, où il s’est engagé jusqu’en 2030, avec pour seuls bagages une Ligue Conférence et une Coupe du monde des clubs, remportée contre son club formateur. Chez les Rossoneri, il retrouve ses compatriotes Mike Maignan, Adrien Rabiot et Youssouf Fofana, mais aussi des ambitions : reprendre le fil de son histoire avec l’équipe de France. « Pour être en équipe nationale, il est important de réussir avec le club et d’être performant chaque semaine. Mais avant tout, résumait le Français auprès de DAZN, je dois réussir avec ma nouvelle équipe, avec mes coéquipiers, dans ce nouvel environnement. » Si les Bleus ont pris un point ce lundi soir, combien en a marqué Nkunku ? Ce but a rafraîchi la mémoire à tout le monde, mais l’enjeu est désormais de s’inscrire dans la durée, de redevenir central dans son club pour s’affirmer chez les Bleus. Il reste un peu plus de six mois pour gonfler correctement son ballon, et exploser l’été prochain en Amérique.
Didier Deschamps confirme le transfert imminent de Rabiot à MilanPar Kevin Mbundu