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Bleues : une pour toutes, toutes pour une demie

Par Alexandre Lejeune

La France se présente ce samedi à Brisbane (9h heure française) devant plus de 50 000 âmes acquises à la cause d'Australiennes qui ont déjà battu les Bleues il y a un mois. La tâche s'annonce ardue sur le papier, mais les joueuses d'Hervé Renard ont grandi ces dernières semaines, et elles ont ici une occasion en or de valider définitivement leur renouveau.

Bleues : une pour toutes, toutes pour une demie

L’été australien des Françaises avait commencé par quelques doutes. Le 14 juillet dernier, la Fête Nationale avait été gâchée pour Hervé Renard, qui connaissait alors son premier revers depuis sa prise de fonctions à la tête de l’équipe de France. Il s’agissait déjà de l’Australie, en guise d’apéritif, et les Bleues avaient alors surtout craint que Selma Bacha manque le Mondial, elle qui était sortie en larmes sur civière en raison d’une blessure à la cheville. Un mois plus tard, Bacha est bien là, et les interrogations semblent dans le rétroviseur. Mardi, en conférence de presse, le sélectionneur français a tout de même regretté ce premier tome d’Australie-France : « Je vais être très honnête avec vous, je n’ai pas décidé de la tenue de ce match. Mais si c’est moi qui avais décidé, on n’aurait pas joué contre l’Australie avant la compétition. Parce que, quand vous préparez une compétition et que vous savez qui est dans votre partie de tableau, c’est mon opinion, mais vous ne jouez pas contre une équipe forte comme celle-ci ». Le décor est planté, et le rapport de force pourrait s’être inversé, tant les Bleues sont montées en puissance match après match depuis le début du Mondial. Ce samedi, ce sont les portes des demies qui pourraient s’ouvrir, pour la première fois depuis 2011, à condition de réserver aux organisatrices australiennes le même sort que celui infligé par les États-Unis à la nation hôte française il y a quatre ans au Parc des Princes.

Électrochoc, unité et mélange de générations

Même si on peut relativiser les dix buts marqués par la France sur ses deux derniers matchs par rapport aux relatives faiblesses du Panama et du Maroc, il faut surtout mettre en avant le changement de discours depuis plusieurs jours. Le premier match nul face à la Jamaïque a été un électrochoc, et le groupe s’était alors remobilisé en discrétion dans son premier camp de base proche de Sydney. « On s’est réunies de manière naturelle, peut-être qu’on ne le faisait pas auparavant. On a eu ce moment durant lequel on a eu besoin d’échanger, de parler, avec des mots forts. Ça a été très positif et ça nous sert depuis », a par exemple avoué dans une interview au Parisien Grace Geyoro, qui n’a pas non plus hésité à souligner un changement d’état d’esprit depuis l’arrivée du nouveau staff : « Il y a de la sérénité car nous sommes en confiance. On a un staff très compétent, il nous répète sans cesse qu’on a des qualités. On peut penser que ce n’est rien, mais les mots résonnent. Dans les moments difficiles, tu y penses, tu regardes autour de toi et tu te dis que l’équipe de France est solide. […] Entre nous, il y a une force collective qu’on ressent. »

Le coach le répète : on crée un groupe dans les moments de vie. Le terrain, c’est bien. Mais c’est en dehors qu’on accroche la cohésion.

Grace Geyoro

Le changement de cap opéré par la FFF à la suite des remous entre Corinne Diacre et plusieurs de ses joueuses il y a quelques mois fait d’ores et déjà son effet, ne serait-ce qu’en termes d’ambiance au sein du groupe. Le journal L’Équipe parlait ce jeudi d’une « unité retrouvée » en mettant en avant les personnalités des jeunes Vicki Becho et Laurina Fazer, qui font l’unanimité, tout comme celle de Kenza Dali, 32 ans, qui fait le lien entre toutes les générations. Les clans n’existeraient pas et l’attitude des remplaçantes (ou de celles qui sont sorties du onze comme Clara Mateo et Amel Majri) est aussi à louer. Geyoro, elle, voit des similitudes avec le PSG de 2018 qui avait remporté la Coupe de France : « On n’avait pas forcément un groupe énorme, mais on formait une équipe, c’était une famille et ça faisait la différence. Aujourd’hui, je le vois en équipe de France, dans les jeux, les petits entraînements… Le coach le répète : on crée un groupe dans les moments de vie. Le terrain, c’est bien. Mais c’est en dehors qu’on accroche la cohésion ».

Pour valider le nouveau projet

Tous les signaux sont au vert, puisque Lakrar et Bacha, un temps incertaines, seront bien là dans une partie qui pourrait être encore une fois fondatrice. Un échec en quarts renverrait la France à ses vieux démons (déjà sortie à ce stade lors des deux Mondiaux précédents), mais une qualification viendrait valider pour de bon le projet Renard, lui qui avait ouvertement parlé de son objectif d’atteindre le dernier carré. La paix sociale est retrouvée entre les joueuses et le staff, il s’agit désormais de confirmer cette évolution sur le terrain, en s’offrant l’une des équipes favorites de la compétition. Le Brésil, c’est bien, l’Australie de Sam Kerr et d’Hayley Raso, c’est encore un autre morceau. « On sait à quoi s’attendre, on s’est préparées en amont pour jouer ce genre de matchs », rassure Ève Périsset, pendant que Geyoro appuie : « On sait qu’elles sont physiques, agressives, techniques, mais on est prêtes. Il faudra élever le curseur encore et être efficaces dans les deux surfaces. » Pour peut-être aller chercher un crunch face aux Anglaises en demies, ça donne envie, non ?

Par Alexandre Lejeune

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