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Matuidi : « Je savoure encore cette victoire du PSG, plutôt que de l’analyser »
Désormais à la tête d’un fonds d’investissement Origins et du club de Miami, One FC, le champion du monde Blaise Matuidi était de passage en Bretagne. L’occasion de le faire parler du récent sacre du PSG, de l’équipe de France et des grands événements qui s’annoncent aux États-Unis, où il réside désormais.

Blaise, que faites-vous à Pleudihen-sur-Rance ?
J’ai eu la chance d’être invité par le tournoi Europoussins* avec le One FC, un club que j’ai mis en place avec Sylvain Marveaux et Kieran Gibbs. L’idée est d’amener ces jeunes le plus loin possible, pas forcément dans le foot. On se focalise aussi sur l’éducation. On essaie de transmettre notre culture européenne. Aujourd’hui, on bat des clubs comme Toulouse ou Monaco. Même s’ils n’ont que 10 ans, ça montre qu’on ne fait pas n’importe quoi.
Dans quelques jours, la Coupe du monde des clubs va débuter aux États-Unis, une compétition assez décriée en Europe. Quel regard porte l’ancien joueur sur cette nouvelle formule à 32 équipes ?
Moi, j’aurais aimé la jouer. Je pourrais même dire que je suis un peu jaloux. Je trouve magnifique de rassembler des clubs du monde entier. Cela donne l’opportunité à des clubs qui par le passé n’aurait jamais eu cette chance de se confronter aux meilleurs.
Cela contribue tout de même à la saturation du calendrier, non ?
Franchement, tout dépend de la gestion des effectifs. Ce genre de compétition est aussi l’occasion pour des jeunes de disposer encore de davantage de temps de jeu pour s’exprimer.
Dans un an, c’est la Coupe du monde 2026 qui sera inaugurée. Y a-t-il un réel engouement aux États-Unis ?
L’emballement, il viendra à l’approche de la compétition, car la Coupe du monde est un événement en soi. Déjà aujourd’hui, quand Messi joue avec l’Inter Miami, il remplit les stades dans tout le pays. Ce qui veut tout dire. Il suscite aussi des vocations. À Miami, on voit que de plus en plus de jeunes veulent faire du football. Il y a un réel changement. Et les académies se structurent davantage. Et puis, lors de la Coupe du monde, il y aura beaucoup de fans qui viendront du monde entier et participeront à cet engouement.
Si vous regardez dans le rétroviseur, il y a toujours eu des doutes autour des Bleus, mais on a su démontrer qu’on savait répondre présent quand la compétition commence.
Après la défaite face à l’Espagne jeudi, êtes-vous inquiet pour les Bleus ?
Franchement, j’ai vraiment eu peur que ça tourne à la catastrophe. Mais je retiens surtout que c’est un match qui donne de l’espoir, surtout sur les capacités offensives de la sélection. Les Bleus ont montré qu’ils avaient énormément de qualité. Derrière, les absences n’ont pas aidé, même s’il ne faut pas s’en servir comme d’une excuse, mais c’était face à l’Espagne, une grosse nation du football.
Mais le problème est-il vraiment défensif ? On a l’impression que le sélectionneur continue de tâtonner, que ce soit sur les noms ou le système…
Après le match face à l’Espagne, coach Deschamps ne devait pas être content, car la défense dépend toujours du collectif. Mais si vous regardez dans le rétroviseur, il y a toujours eu des doutes autour des Bleus, des moments difficiles où l’équipe ne semblait pas prête, mais on a su démontrer ces dernières années qu’on savait répondre présent quand la compétition commence.
En tant qu’ancien du PSG, comment avez-vous vécu la victoire en Ligue des champions ?
C’était incroyable. J’ai vécu ça en tribunes, du côté du kop, des circonstances idéales. En tant que parisien, c’était magique, magnifique. C’est la consécration d’un travail acharné. Pour réussir, il faut passer par des désillusions. Ils se sont accrochés, le président a su construire un groupe, avec un coach et un staff extraordinaire. C’est une équipe harmonieuse qui a été récompensée.
Avec ces désillusions en tête, à partir de quel moment avez-vous senti que la Ligue des champions ne pouvait plus échapper au PSG ?
Dès le début. J’ai senti tout de suite que Paris allait gagner. Dans la manière de presser, d’être ensemble, de jouer quand ils avaient le ballon, je ne voyais pas comment ils pouvaient être inquiétés. Après, aujourd’hui c’est facile de dire que cette équipe était destinée à cela. Son début de Ligue des champions a été difficile, mais c’est souvent le cas des équipes qui vont au bout. Aujourd’hui, j’en suis encore à savourer cette victoire, plutôt que de l’analyser.
Lors de vos années parisiennes, quelle était l’équipe la plus forte ?
Il y en a eu des belles, c’est difficile de choisir. Je dirais tout de même 2015-2016, une de nos meilleures saisons en matière de points. Et on jouait vraiment à un très haut niveau, même si on n’a pas pu aller plus loin en Ligue des champions (élimination en quarts par Manchester City, NDLR).
Maintenant que vous êtes à la tête d’un fonds d’investissement, qu’est-ce qui, selon vous, bénéficie davantage au PSG en matière de marque : recruter des Messi, Neymar, ou gagner une Ligue des champions ?
Je n’aime pas faire de comparaisons. Mais de toute manière, quand le PSG est allé prendre Messi ou Neymar, je ne pense pas qu’il s’agissait uniquement de faire du branding. Ils prenaient des légendes qui sont habituées à gagner ces titres-là. Ce que je constate, en tout cas, c’est que le PSG est aujourd’hui populaire dans le monde entier.
Mercato : Randal Kolo Muani ne veut pas retourner au PSGPropos recueillis par Thomas Goubin, à Pleudihen-sur-Rance
* Le tournoi costarmoricain a été remporté, dimanche, par Liverpool face au FC Porto.