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  • Ballon d’or 2025

Aitana Bonmatí élue Ballon d’or 2025 : le choix de la paresse

Par Thomas Morlec
4 minutes

Sacrée Ballon d’or pour la troisième fois consécutive, Aitana Bonmatí est assurément l’une des plus grandes footballeuses de l’histoire. La milieu de terrain espagnole excelle sur et en dehors du terrain, et son engagement pour le football féminin est crucial. Sauf qu’elle n’était pas la meilleure footballeuse de cette saison, et c’est là où le bât blesse : comment les votants ont fait leur choix ?

Aitana Bonmatí, le choix de la paresse

Si on s’en tient au narratif des organisateurs (donc à la version de l’UEFA et de France Football), nous avons eu droit à un lundi historique. Première joueuse de l’histoire à remporter trois Ballons d’or, et la troisième à les enchaîner d’affilée après Michel Platini et Lionel Messi, Aitana Bonmatí est la grande lauréate de la soirée. « Je vais un peu improviser. Troisième fois ici d’affilée, je ne sais pas vraiment quoi dire. Incroyable, déclame-t-elle sur scène. Cela aurait tout aussi bien pu aller à n’importe laquelle d’entre vous. Je pense qu’il y a eu un très haut niveau cette année. » Ceux qui suivent le football pratiqué par les femmes de loin trouveront ce sacre logique, tant la joueuse est prestigieuse, inspirante et performante (20 buts et 16 passes décisives en 58 rencontres)… Sauf que la cheffe d’orchestre du FC Barcelone et de la sélection espagnole n’a pas gagné l’Euro, ni la Ligue des champions, soit les deux compétitions qui comptaient dans les douze mois écoulés. Dans l’assemblée, une demi-douzaine de concurrentes auraient pu cette année y prétendre. Mais cette issue montre encore une fois que cette cérémonie est (très) politique et que le sportif n’est pas toujours la première des préoccupations.

Première de cordée

Désignée meilleure joueuse de Ligue des champions et de l’Euro (avec le mécanisme de désignation, sûrement), Bonmatí a encore éclipsé ses homologues au moment de ramasser les lauriers individuels, malgré les échecs collectifs. L’Anglaise Alessia Russo se demandera ce matin si elle pourra un jour toucher cette boule dorée, elle qui l’a ratée au bout d’une saison qui l’a vue tout rafler avec Arsenal et les Lionesses, meilleure buteuse du championnat anglais et autrice de l’égalisation en finale de l’Euro face à la Roja. Placée entre Dembélé et Yamal au premier rang de l’orchestre, elle terminera 3e au palmarès. Un classement accueilli avec le même fatalisme par ses coéquipières, la supersub charismatique Chloe Kelly (5e) ou la capitaine emblématique Leah Williamson. Et si les votants voulaient absolument couronner une Espagnole, comme lors des quatre années précédentes (Alexia Putellas avait réalisé un doublé avant sa partenaire), il y avait sa compatriote Mariona Caldentey, deuxième des suffrages, alors qu’elle a tout cassé avec les Gunners. Forcément, le débat fait rage, laissant penser que la victoire s’est sûrement jouée ailleurs.

L’invisibilisation d’autres femmes d’exception

Difficile d’en vouloir à Aitana, elle qui incarne à merveille cette génération de joueuses décomplexées. « C’est la première année où nous avons les mêmes récompenses que les hommes (le trophée Yachine a été décerné pour la première fois à une femme, Hannah Hampton en l’occurrence, NDLR), et cela se ressent, a martelé la milieu espagnole, incisive comme à son habitude lorsqu’il s’agit de faire avancer le football féminin. L’égalité est quelque chose que nous demandons depuis longtemps. Aujourd’hui, nous l’avons obtenue. » Devenue une icône et/ou un symbole, la Catalane idolâtrait Andrés Iniesta – qui lui a remis le trophée cette année – à défaut d’une femme : tout simplement parce qu’elle ne savait pas que des femmes pouvaient jouer au foot. Le problème aujourd’hui, c’est que les plus jeunes pourraient penser qu’il n’y a qu’une femme qui joue au foot, comme si la Catalane était une exception, alors qu’il y en a une pelletée qui mériteraient également d’être mises en lumière pour leurs performances, leur engagement et leur personnalité. Le bras de fer Messi/Ronaldo a trop longtemps effacé d’autres grands champions qui auraient mérité de monter sur le podium et porter une voix. Le foot féminin ne doit pas faire cette erreur : mettre en valeur ses emblèmes c’est bien, récompenser les joueuses qui le méritent vraiment aussi.

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Par Thomas Morlec

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