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Newcastle, le plus beau jour de leurs vies

Par Quentin Toneatti
4 minutes

69 années, 10 mois et 10 jours, très précisément, que Newcastle n’avait pas connu ça. Ce week-end, les Magpies ont mis fin à leur éternelle disette en terrassant Liverpool en finale de League Cup. Un moment fort qui rappelle que le foot et le bonheur n’appartiennent pas qu’aux cadors.

Newcastle, le plus beau jour de leurs vies

Il est arrivé couvert de champagne et les yeux brillants, avec une formule que l’on n’a pas l’habitude d’entendre dans une salle de presse : « Si vous sentez une odeur étrange, c’est moi. » Eddie Howe, le premier entraîneur anglais à remporter un trophée majeur en Angleterre depuis 2008 (véridique), pouvait se le permettre : il venait de remporter la Coupe de la Ligue anglaise contre Liverpool (2-1). Ce n’est pas rien, ce n’est jamais rien, surtout quand on s’appelle Newcastle et que le dernier trophée majeur remontait à 1955, à l’occasion d’une victoire 3-1 contre Manchester City en FA Cup. Une époque où l’on confondait encore les maillots des Magpies avec les couleurs de la télévision. Entre ces deux succès, des générations de supporters ont vu des centaines de joueurs enfiler la tunique noir et blanc sans jamais avoir pu plonger dans cette ivresse. C’est la victoire d’une équipe et aussi d’un club, qui a changé après son rachat en 2021 par un fonds d’investissement saoudien : cela méritait bien une belle fête.

La fête 70 ans plus tard

Après avoir échoué aux portes du sacre en 2023 contre Manchester United, Howe ne pouvait laisser passer sa chance une deuxième fois : « Nous devons faire la fête, je l’espère, avec nos supporters, avec tous ceux qui ont attendu si longtemps. […] C’est une victoire pour tous ceux qui ont apporté leur loyauté et leur soutien au club et qui ont connu des grosses déceptions au cours des dernières décennies, la douleur de certaines défaites, aujourd’hui est un moment très agréable. » La preuve que le foot n’appartient pas qu’à ceux qui gagnent tous les ans et qu’il est encore possible de ne pas banaliser une simple Coupe de la Ligue anglaise, sans que l’on ne sache trop s’il faut l’appeler Carling Cup, Carabao Cup ou un autre nom du genre. Au coup de sifflet final, Wembley s’est transformé en volcan et les 32 000 fans ont connu des sentiments qu’ils ne pourraient pas décrire et, surtout, qu’ils n’imaginaient peut-être jamais vivre.

Je ne veux pas m’endormir parce que j’ai l’impression de rêver et que tout cela ne sera qu’un mensonge.

Dan Burn

Chez les joueurs, l’émotion était également palpable. « Quand je suis arrivé ici, j’ai dit que je voulais inscrire mon nom dans l’histoire. Nous pouvons maintenant dire que nous sommes à nouveau champions. C’est l’un des plus beaux jours de ma vie », lâchait les larmes aux yeux le capitaine Bruno Guimarães. « C’est ma première année en tant que capitaine de ce club et c’est l’un des plus beaux jours de ma vie. C’est incroyable », continuait-il au micro de Sky Sports, aux côtés des milliers de supporters présents en tribunes. Dan Burn, auteur du premier but de la partie et présent lors de l’échec deux ans plus tôt, n’en revenait pas : « Je ne veux pas m’endormir parce que j’ai l’impression de rêver et que tout cela ne serait qu’un mensonge. » Il fallait pincer le défenseur de 32 ans, tout juste appelé pour la première fois avec les Three Lions : tout cela était bien réel.

De Londres à Newcastle upon Tyne, au nord de l’Angleterre, il y a une trotte et cinq bonnes heures de bagnole. Ceux qui avaient la chance d’être à Wembley ont sans doute vécu le trajet retour le plus agréable de leur vie, les autres restés à la maison n’ont pas non plus oublié de fêter ce triomphe inattendu contre un Liverpool qui semblait, encore récemment, invincible sur la scène nationale. Dans la fan zone installée dans le quartier de Times Square, les milliers d’amoureux transis ont pu reprendre à l’unisson le classique We are the champions de Queen, après s’être rongé les ongles pendant plus d’une heure et demie. La suite s’est passée à St James’Park, où le Newcastle Chronical Live, le média local, décrivait une atmosphère de carnaval, avec des supporters en train de grimper sur la statue de la légende Alan Shearer.

L’homme aux 405 matchs avec les Geordies était présent en tribunes, lui qui n’avait pas eu cette chance de connaître pareille sensation avec Newcastle. « Dan fucking big man Burn », lâchait-il sur X après l’ouverture du score. « Les supporters de Newcastle pleurent, j’ai presque pleuré pour eux moi aussi », assumait aussi Gary Neville, estampillé Manchester United, sur Sky Sports. Après 70 ans de disette, la fête ne peut pas durer qu’un week-end ni même une semaine, elle se prolongera jusqu’à la fin de saison et les souvenirs resteront gravés dans les mémoires des petits comme des grands. Le football peut encore procurer des bonheurs simples, mais ils sont tellement rares.

Liverpool laisse son titre à Newcastle et poursuit sa semaine pourrie

Par Quentin Toneatti

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