Sprinteur et tueur
Pélissier n'avait pas menti à l'arrivée de son nouveau joueur, quand il évoquait « sa puissance, sa technique et son agilité face au but » . Et Jean-Louis Gasset avait pu le constater, il y a trois semaines au sortir d'un match que les Merlus avaient pourtant perdu au Matmut Atlantique (2-1), mais durant lequel Moffi avait marqué, touché le montant et fait forte impression : « Ce soir, on a vu un gamin de 20 ans nous jongler. » Moffi en a 21 depuis mai dernier, en réalité, et a déjà eu le temps de voir du pays : depuis sa terre natale, celui dont le père Léo fut gardien de but en D1 nigériane est passé par l'Angleterre à 17 ans (à la Buckswood Football Academy), la Lituanie à 18 ans (le FK Kauno Žalgiris et le FK Riteriai avec des gros problèmes de visa et un an et demi sans jouer entre les deux clubs), puis la Belgique à 20 ans (au KV Courtrai), avant de poser ses valises dans l'Hexagone. À Riteriai (20 pions en 29 apparitions de A Lyga) comme à Courtrai (5 en 9 parties de Jupiler League), on a rapidement compris qu'on avait affaire à un gros client. Mais tout cela méritait confirmation dans un championnat plus huppé.
« À l'école, mon coach m'a convaincu que j'étais un sprinteur et il a fait de moi le joueur le plus rapide du club » , racontait le buteur à Sport/Foot Magazine il y a un an au sujet de son passage anglais. Habitué à déposer sur place les défenseurs adverses, le bougre développe également un flair qui lui a permis de réveiller Lorient à plusieurs reprises cette saison. Arrivé en même temps que le bankable Adrian Grbić, affichant la même taille (1,88m), mais vendu pour une somme inférieure et précédé d'une réputation bien moins importante, le gamin de Calabar (sud-est du Nigeria) a peu à peu pris l'ascendant sur son aîné, au niveau statistiques, mais aussi dans le cœur de son coach. Après le combo but et offrande à Reims pour sa première apparition en France, puis une longue disette sur le plan comptable, le gaucher s'est réveillé juste avant Noël et ne s'arrête plus depuis. À tel point que son FCL peut se remettre à parler de maintien.
Par Jérémie Baron
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