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Roma : des hauts, des bas et des débats avant l’Ajax Amsterdam

Par Adrien Candau
Roma : des hauts, des bas et des débats avant l’Ajax Amsterdam

Affligeante de frilosité lors de son quart de finale aller de C3 face à l’Ajax, la Louve se voit pourtant offrir la perspective d’une demi-finale continentale. Presque inespéré, au regard de la saison sens dessus dessous du club de la capitale dont les intentions collectives et tactiques restent aussi insondables qu’inconstantes. Le syndrome d’un club toujours à part, qui n’a décidément pas fini de jongler avec l’étrange.

Jeudi dernier, Paulo Fonseca a d’abord vu ce qu’il voulait voir. Entendu ce qu’il voulait entendre. Quitte à transiger un peu avec la vérité. Après la victoire à l’arrachée que ses gars ont obtenue aux Pays-Bas – notamment grâce à un arrêt salvateur de Pau López sur penalty, et un but dingo d’Ibáñez en fin de match -, le Misterde la Roma a décrit sa satisfaction en conférence de presse : « Le quart de finale est encore ouvert, mais gagner ici était très important. L’Ajax est une excellente équipe, comme nous l’avons vu, mais les gars ont réalisé une superbe performance. » Voilà qui semble bien élogieux. Car il y a une semaine, la copie de la Louve ne respirait pas la sérénité et encore moins la virtuosité. Les Giallorossi l’ont emporté en assumant un football de combat, saupoudré d’une dose toujours bienvenue de baraka. À voir si la recette fonctionnera encore lors du match retour à Rome, ce jeudi. À moins que le club de la capitale ne change subitement d’ingrédients, ce qu’elle a eu un mal fou à faire face aux équipes de standing qui ont croisé le chemin cahoteux de son étrange saison.

Les ailes coupées

Une statistique illustre bien les insuffisances romaines, face aux formations qui peuvent se targuer d’effectifs et de budgets relativement fournis : en Serie A, la Magica (septième) n’a pas remporté ne serait-ce qu’une seule victoire face aux actuelles six meilleures formations du championnat. Il n’y a qu’en huitièmes de finale de Ligue Europa que la Louve est parvenue à accrocher un gros bonnet à son tableau de chasse, en éclipsant un Shakhtar tout petits bras (5-1, sur l’ensemble des deux matchs). Le bilan n’en reste pas moins décevant, pour une formation dont les insuffisances en championnat semblent révélatrices de ses carences collectives. Il serait cependant caricatural et fallacieux d’affirmer que cette Roma n’a pas de plan de jeu, ni même d’aspérité tactique à faire valoir. Paulo Fonseca a clairement fait du 3-4-2-1 sa formation totem, une orientation plus pragmatique qu’idéologique et en phase avec les derniers mercatos du club. L’entraîneur portugais, souvent salué et célébré pour le 4-2-3-1 offensif et festif qu’il avait déployé quand il dirigeait le Shakhtar, a mis de l’eau dans son vin en arrivant en Italie. Un peu dommage, mais peut-être inévitable au regard de l’effectif à sa disposition.

Cet été, sa direction a ainsi bizarrement laissé filer en prêt Cengiz Ünder et Justin Kluivert. Soit les deux seuls ailiers de l’effectif suffisamment vifs et rapides pour étirer les blocs adverses en apportant un maximum de verticalité sur les côtés. Ce que ne sont précisément plus capables de faire Mkhitaryan et Pedro, les deux recrues de prestige du dernier marché estival du club de la capitale. Si l’Arménien réussit une saison qu’il n’est pas exagéré de qualifier d’exemplaire (huit passes décisives, neuf buts en championnat), c’est parce qu’il s’illustre dans un registre presque plus axial que latéral. Très remuant, l’ancien Mancunien repique volontiers au centre du terrain en multipliant les dézonages derrière son avant-centre. Dans une moindre mesure, Pedro – qui ne bénéficie plus de la vitesse de ses jeunes années – doit composer dans un registre similaire. Voilà qui laisse la Roma trop souvent désarmée et fragilisée sur les côtés, où les deux pistons de son milieu à cinq doivent fournir un abatage offensif et défensif aussi conséquent que déterminant. À ce petit jeu-là, seul un joueur donne parfaite satisfaction : Leonardo Spinazzola, souvent monstrueux sur son côté gauche depuis le début de la saison. Sa sortie sur blessure à la 28e minute face à l’Ajax avait d’ailleurs considérablement déséquilibré le bloc romain, ce que n’avait pas manqué de souligner Fonseca après le match.

No Džeko, no show

L’ancien Juventinoest cependant trop seul à effectuer des différences sur les côtés, alors que le jeu lisible et prévisible de la Roma doit souvent se réduire à de trop simples expressions. La charnière à trois de Fonseca, efficace dans les duels, est autrement plus balourde techniquement. Notamment quand elle est mise sous pression à la relance, où les défenseurs doivent à de maintes reprises se résoudre à jouer long vers le trio d’attaquants. Enfin, les Romains doivent s’accommoder des tensions qui existent entre Edin Džeko et Paulo Fonseca. Le Bosnien – dont les médias transalpins prétendent qu’il aurait contesté, à l’occasion, les choix techniques de son entraîneur – s’est pris le bec avec son Mister, même si les deux hommes semblent avoir commencé à enterrer la hache de guerre ces dernières semaines.

Vieillissant, mais sans aucun équivalent devant, l’ancien bomber de Manchester City est irremplaçable. Son suppléant, Borja Mayoral, ne démérite pas. Mais il ne jouit pas du même talent balle au pied, ni des mêmes attributs physiques qui permettent à Džeko d’étirer en fixation et en déviation le jeu d’une équipe qui manque déjà cruellement d’impact sur les ailes. Ce jeudi, la tour de contrôle romaine devrait – comme au match aller – être alignée à la pointe de l’attaque giallorossa. De bon augure pour la Louve : si elle négocie bien son affaire, elle pourrait atteindre pour la seconde fois depuis 2018 le dernier carré d’une épreuve européenne après la demi-finale de C1 disputée face à Liverpool trois ans plus tôt. Aucune écurie italienne n’a fait mieux, sur la même période. Un paradoxe et une bizarrerie de plus, pour un club jamais tout à fait vraiment où on l’attend.

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Par Adrien Candau

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