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Professeur Emery

Par Nicolas Jucha, au Parc des Princes
4 minutes
Professeur Emery

Face à Nantes, Unai Emery alignait Presnel Kimpembe et Jean-Kévin Augustin d'entrée de jeu. Deux joueurs formés au club, dont le second préféré aux recrues Hatem Ben Arfa et Jesé. Une signature du technicien espagnol, dont le management accélère la progression des jeunes joueurs du PSG depuis le début de saison.

Il a été question d’Hatem Ben Arfa toute la semaine. Parce que le match est idéal pour faire tourner et relancer les recrues de l’été. Unai Emery a même conforté la tendance, en estimant que son milieu offensif français, comme Jesé, était désormais mieux préparé pour entrer dans l’équipe et stimuler la concurrence. Sauf que sur la feuille de match face à Nantes, c’est bien Jean-Kévin Augustin qui démarre titulaire. C’est la première fois de la saison que le champion d’Europe U19 commence un match de Ligue 1, mais pas la première que son entraîneur espagnol pousse un pur produit de la formation parisienne sur le devant de la scène. On passe N’Kunku, Callegari, Georgen et autres qui ont croqué à pleines dents dans la préparation estivale. On pense plutôt à Presnel Kimpembe, ses huit matchs de Ligue 1, à Alphonse Areola, blessé mais installé comme numéro un à la place de Kevin Trapp… Et surtout à Adrien Rabiot, passé dans une autre dimension depuis le début de saison, avec à la clé une première sélection en Bleu mardi dernier à Lens contre la Côte d’Ivoire. Unai Emery peine toujours à faire de son PSG une machine de guerre flamboyante comme pouvait l’être par moment celui de Laurent Blanc. Et si les résultats récents tendent à être rassurants, l’ancien boss du FC Séville sera attendu au printemps, quand se dessineront les premières lignes de son bilan.

Kimpembe, meilleur karma que Sakho

Mais avant même la fin de la première partie de saison, on peut saluer un premier impact positif, une première signature de l’Espagnol – pour faire référence aux critiques de Daniel Riolo estimant qu’il avait « enfilé les pantoufles de Blanc » – à savoir sa capacité à valoriser les joueurs formés à Paris. Une ambition officiellement avouée par le club – qui investit lourdement pour développer ce domaine –, mais jamais totalement mise en œuvre au niveau de l’équipe première. En cinq ans d’ère QSI, Paris n’a pas vu éclore son « Steven Gerrard » ou son « Paolo Maldini » , Adrien Rabiot étant au mieux un titulaire bis et Alphonse Areola une promesse obligée de faire ses preuves ailleurs, façon cursus Erasmus. Sans parler de Mamadou Sakho, ancien capitaine maison, relégué sur le banc et contraint à l’exil à Liverpool pour être mieux qu’une « simple décoration » pour reprendre ses termes de l’époque. Unai Emery, lui, a décidé de trancher en faveur de la production locale : pas de nouveau prêt pour Areola mais une place de titulaire. Pas de passe-droit au milieu pour les plus expérimentés, et de vraies nouvelles responsabilités pour Rabiot. Pas d’embouteillages en défense centrale, quitte à laisser David Luiz filer et faire de Presnel Kimpembe le troisième choix derrière Thiago Silva et Marquinhos.

Emery, accélérateur de carrière pour Areola, Rabiot et Kimpembe

Autant de choix qui, à défaut de permettre au PSG de tout écraser sur son passage, ont permis de faire progresser en vitesse accélérée tous les intéressés : Areola est devenu officiellement le numéro 3 des Bleus et s’affirme comme l’héritier le plus probable d’Hugo Lloris. Adrien Rabiot est désormais international et apparaît comme le futur taulier du milieu parisien. Lui-même si enclin à solliciter une mutation ces dernières années se dit désormais prêt à rester toute sa carrière dans la capitale. Ce qui fait naturellement de lui une potentielle future icône du club. Quant à Presnel Kimpembe, à moins de vingt matchs de Ligue 1 dans les jambes, il a connu les joies d’une première convocation en équipe de France A. Costaud, même si elle est arrivée à la suite d’une cascade de forfaits. Au-delà des cas individuels, Unai Emery a également envoyé un message fort à tous les jeunes de la formation parisienne : si dans le passé, il fallait partir pour faire carrière, désormais, il y a vraiment un futur au PSG pour ceux qui le méritent. À Ikoné, Georgen, Callegari désormais de donner raison à Emery.

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