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Pourquoi le PSG se lance dans l’eSport

Par Charles Alf Lafon
Pourquoi le PSG se lance dans l’eSport

En s’associant à Webedia et en recrutant des stars du jeu vidéo, le club parisien s’est offert une nouvelle filiale à fort intérêt stratégique, pour un investissement somme toute mineur. Une stratégie déjà couronné de succès.

Alors que le spectre d’une égalisation plane depuis de longues minutes, l’arbitre met fin à toute cette pression accumulée de son sifflet. La foule, compacte, chauffée à blanc, toute acquise à la cause, peut exulter. Le PSG est sur le toit du monde. Mené 0-1 dès la 10e minute par Wolfsburg, le club de la capitale a su trouver les ressources pour revenir. C’est tout d’abord Gareth Bale qui a égalisé à la 56e, bien servi à l’entrée de la surface par Jérôme Boateng, après un corner mal renvoyé. Le sauveur se nomme Anthony Martial, entré en cours de jeu à la place de son compatriote Griezmann. Lancé dans la profondeur, accélération, frappe croisée du gauche, Neuer est battu. Derrière, il aura fallu tenir, faire tourner, se montrer solide en défense aussi. Mais les ressources mentales françaises ont fait la différence, pour un premier titre suprême.

Cette situation ne vient pas du futur, mais du passé. Le 31 octobre dernier plus précisément. Ce jour-là, le PSG est devenu champion monde, de FIFA17, en raflant l’ESWC (l’une des deux compétitions majeures) à la Paris Games Week. Un succès manette en main portant la patte de Lucas « DaXe » Cuillerier, seize ans, lycéen, recruté peu de temps auparavant et grand espoir de la discipline. Un jeune homme visiblement comblé, bien cintré dans son maillot floqué à son nom ; le même que celui des footballeurs, à la seule différence du sponsor remplacé par la mention « eSports » . Il peut soulever la coupe, brandir le chèque de 8 000 euros, et dégainer le discours d’après-match : « C’est un rêve de gosse qui se réalise. Avoir le public derrière moi, c’était très fort. Ça m’a beaucoup aidé, surtout quand j’étais mené. J’ai réussi à revenir et faire la différence en fin de match. Après j’ai essayé de faire tourner pour ne pas lui laisser d’occasions. » Du classique, bien formaté, belle image.

Tournée télé et mariage de raison

Quelques heures plus tôt, DaXe avait parlé de son « bonheur de rejoindre le PSG, son club de cœur. Une grande opportunité, un plaisir » , son souhait de « rencontrer les joueurs et faire une partie avec eux » , de la volonté de son nouveau président Nasser Al-Khelaïfi de « gagner » . Son coéquipier danois, August « Agge » Rosenmeier, encore alors champion en titre, embrayait sur le même ton dans un anglais parfait sur « la grandeur du PSG, un très grand club » et la qualité de l’encadrement. Un encadrement justement assuré par Bora « Yellowstar » Kim, légende vivante de League of Legends (LoL), récemment retraité et recruté en tant que directeur sportif. Bora, vingt-quatre ans, porte bien la chemise, manie le verbe avec aisance et sa compétence pour monter une équipe n’est plus à prouver, lui qui occupait déjà plus ou moins ce rôle en plus de son rôle de joueur. Autre chose que Patrick Kluivert. C’est pourquoi Bora s’est retrouvé à faire la tournée des médias : quotidiens, Téléfoot – avec un joli désaccord à propos de la notion de sport avec Liza –, Bourdin sur RMC, L’Équipe… DaXe s’est quant à lui retrouvé au lendemain de sa victoire sur le plateau du sémillant Darren Tulett sur beIn.

C’est que le PSG a de l’ambition dans le domaine et compte bien l’annoncer au monde entier. Tout a commencé avec une conférence de presse en grande pompe, en présence de Nasser himself. C’est d’ailleurs lui qui a eu le dernier mot : « L’eSport est le futur de notre activité et de notre marque. Le PSG a toujours besoin de gagner. Alors vous n’avez pas le choix, vous devez gagner. » Un message qu’il lançait à ses trois recrues, reçu 5/5. Mais il fallait aussi prendre note des mots de son directeur général adjoint, Frédéric Longuépée : « Pour devenir une grande marque, il est capital de parler au plus grand nombre et il est important d’aller parler aux nouvelles générations, là où elles sont. L’eSport nous est apparu comme une évidence, c’est une audience de plus de 250 millions de fans dans le monde. » Surtout sur le marché asiatique, cible avoué du club, et des jeunes. La démarche s’explique ainsi finalement : l’eSport est en pleine croissance (la société d’études Newzoo estime que son économie devrait atteindre le milliard de dollars d’ici 2019), son public est le même que celui visé par les clubs traditionnels, les deux entités peuvent s’aider mutuellement (notamment sur les réseaux sociaux, où Yellowstar pèse par exemple 330K followers), et les passerelles facilement applicables. C’est ainsi que DaXe a rendu visite aux aficionados de la manette de l’effectif d’Emery (Marquinhos, Lucas, Di María, Pastore, Matuidi) au centre d’entraînement dans la foulée de son titre pour une session FIFA, au cours de laquelle il n’a évidemment jamais perdu.

Si le mariage est des plus logiques, restait à déterminer le contrat. Le PSG aurait pu seulement sponsoriser des joueurs de FIFA, comme le font Wolfsburg, West Ham ou dernièrement Monaco. Un maillot sur les épaules, un peu d’équipements, l’obligation de faire évoluer son équipe avec la tenue du club, et un investissement minimal. Ou alors emprunter le même chemin que Schalke 04, qui s’est payé une team déjà établie de LoL et la licence avec, pour un résultat plutôt décevant (une descente). Mais le club de la capitale a choisi de construire. Pour cela, il s’est rapproché de Webedia, la nouvelle nébuleuse des internets français, et plus précisément de sa dernière acquisition, Bang Bang Management, une structure spécialisée dans la gestion, la représentation et l’encadrement de talents eSport. C’est ainsi que Bora est arrivé, ainsi que Alan « Zal’ » Brin, coach FIFA, connu pour son travail avec Bruce Grannec, lui aussi chez Bang Bang.

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LoL semble à terme la véritable ambition du PSG, le jeu disposant d’un public bien plus important et d’un circuit organisé sans commune mesure avec FIFA. Bora va ainsi monter une gaming house à Berlin (lieu des rencontres du championnat de LoL) et tâcher de recruter deux joueurs sud-coréens, référence de la discipline, pour épauler « trois espoirs » européens. Un projet finalement pas si éloigné du footballistique. Toujours est-il que FIFA présente une vitrine plus facilement exploitable et explicable aux non initiés. Prenons exemple sur la Legia eSports Cup, la première compétition organisée entre joueurs FIFA de clubs de football professionnels, organisée par le club polonais ce week-end et remportée par August « Agge » Rosenmeier. En demies, Agge s’est défait de Nathan « Sneaky » Nayagom, frais joueur de l’AS Monaco, avant de triompher du représentant de Schalke. Étaient aussi présents West Ham, Manchester City, l’Ajax, Valence, Wolfsburg, et le Sporting. Deux titres en deux tournois donc pour le PSG. N’en déplaise à JM Aulas, la suprématie mondiale pourrait bien se jouer à la Playstation.

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Par Charles Alf Lafon

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