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  • PSG-Monaco (7-1)

Paris, roi sans pitié

Par Theo Denmat, au Parc des Princes
4 minutes
Paris, roi sans pitié

C'était fort, très fort. Paris récupère son trône à l'issue d'une démonstration face à son dauphin monégasque. Quelle branlée !

Paris Saint-Germain 7-1 AS Monaco

Buts : Lo Celso (14e et 27e), Cavani (16e), Di María (20e et 58e), Falcao (C.S.C, 76e) et Draxler (87e) pour Paris // Lopes (38e) pour l’ASM

On ne joue même pas la trentième minute, et Paris a déjà posé ses fesses sur son trône. Il y en a eu, des roustes monégasques cette année. Le 4-0 à Nice, 3-0 contre Porto, le 4-1 face à Leipzig. Mais des comme ça, jamais. 26e minute de jeu, Lo Celso vient de boucler un doublé pour sceller le 4-0, et le kop monégasque ne chante plus. Si le résultat ne surprend finalement guère, c’est la manière qui étonne. Une prestation de requin, de bouffeurs de titres. Car comment mieux terminer un championnat que de coller une déculottée à son dauphin ? Si la symbolique est forte, elle en dit long sur la marge, aussi. Le PSG ne s’était plus imposé au Parc en championnat face au club à la diagonale depuis le 2 février 2007, et vient d’enfiler les buts comme des perles sur une brochette de la mer. Sans Mbappé, sans Neymar et sans Verratti. Paris reprend un titre qui lui avait échappé l’an passé avec l’assurance d’un super-robot, et pourra faire sienne la réplique de Terminator : « They’ll be back. »

Poupée de cire

Plus tôt, il avait eu cette première banderille décrochée par Cavani au bout de dix minutes que Sylvester Stallone qualifierait de « round d’observation » , avant que Paris ne passe en mode Rocky Balboa. Crochet du gauche, patate dans le foie, uppercut dans le menton. Lo Celso (14e et 26e), Cavani (16e) et Di María (19e). En aussi peu de temps qu’il en faut pour l’écrire, le PSG vient de mettre K.O son plus fidèle adversaire aussi facilement qu’un gamin décapiterait sa poupée Barbie après la soirée de Noël. Elle était belle pourtant, cette petite chérie. Elle avait certes quelques cheveux hirsutes et une robe un peu déchirée, avec les titularisations de Sidibé sur l’aile droite et l’absence de Glik en charnière, mais la robe rouge fait toujours son petit effet. Enfin, disons plutôt qu’elle entretient le mythe, en dépit des résultats récents largement en faveur des Parisiens, à commencer par le 3-0 claqué il y a deux semaines en finale de Coupe de la Ligue. Mbappé est malade, Pastore sur le terrain, toujours ça de gagné pour la bande à Jardim. Cependant, comme d’habitude au moment de sortir les marrons du feu – ou de gagner quelques points en vue de la Coupe du monde –, c’est Rony Lopes qui attise la braise. Le Portugais colmate les trous au mastic en commençant par réduire le score (4-1, 37e), avant de sans doute gâcher les deux uniques balles de relance en clôture de premier acte et en ouverture de seconde.

Bicyclettes et homme-canon

Car là où l’on pensait Paris passé en mode avion, c’est presque l’inverse. Nomophobe en puissance, Unai Emery a décidé de pousser sa machine au maximum : luminosité à fond, activation des données mobiles, le flash pour la gloriole et selfies à volonté en zoomant bien sur le derrière de Subašić. Di María déverrouille encore la cage du Croate (5-1, 58e), et Paris commence à faire du Paris : des artistes de cirque. Alves joue au funambule en position de frappe, Rabiot ralentit le rythme en jouant en solitaire, Cavani tente des bicyclettes façon homme-canon… Et parvient quand même à marquer, encore. C’est difficilement perceptible, mais rarement Michel Montana, le speaker du Parc, n’aura autant été en roue libre qu’au moment d’annoncer le sixième impact parisien : « A priori, le but est contre son camp, mais il est quand même accordé ! Je rappelle le score, SIX-UN pour le PARIS. SAINT. GER-MAIN ! » Le Parc chante à la gloire de ses idoles, comme pour mieux souligner que les rois d’un jour ne le sont plus forcément le lendemain, et que Louis XVI a terminé la tête dans un seau en bois. Draxler rajoute un but à la fête (7-1, 86e), histoire de se rappeler les bons souvenirs d’un précédent match terminé sur le même score avec sa sélection. Parce que oui : depuis quelques années en Ligue 1, le football est un sport qui se joue à onze contre onze, et à la fin c’est (souvent) Paris qui gagne.


Paris Saint-Germain (4-3-3) : Areola – Dani Alves, Marquinhos, Silva, Berchiche – Lo Celso (Nkunku, 80e), Rabiot (Diarra, 65e), Pastore – Di María (Meunier, 75e), Cavani, Draxler. Entraîneur : Unai Emery.AS Monaco (4-2-3-1) : Subašić – Touré, Raggi, Jemerson, Jorge – Fabinho, Moutinho – Sidibé (Ghezzal, 34e), Lemar, Rony Lopes (Diakhaby, 75e) – Falcao (Tielemans, 81e). Entraîneur : Leonardo Jardim.

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