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Maccarone : « Je me suis fait tatouer Big Mac sur le bras »

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi
6 minutes
Maccarone : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je me suis fait tatouer Big Mac sur le bras<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

L’Empoli s’est fait quelques frayeurs, mais devrait tout de même réussir à se maintenir grâce notamment au leadership de Massimo Maccarone. Son indémodable capitaine fait le point et revient sur ses différentes expériences.

L’Empoli lutte actuellement pour se sauver, mais une relégation serait-elle vraiment considérée comme un échec ?On vit grâce aux jeunes du centre de formation. On en lance beaucoup, ils étaient 6 ou 7 dans l’effectif l’an passé et il y en a encore quelques-uns cette année. Les supporters savent que la Serie A est un luxe pour la ville, ce qu’ils veulent, c’est que les jeunes se donnent à fond. Maintenant, entre A ou B, cela ne changerait pas grand-chose pour notre formation, le problème c’est comme il y a six ans, lorsqu’on luttait pour ne pas descendre en Lega Pro, car si cela arrive, on vous sucre vos U19.

C’est un club qui a changé depuis ton premier passage en 2000 ?Heureusement non, c’est toujours le même président en la personne de M. Corsi. C’est rare d’avoir la même figure qui représente le club et coordonne tout, j’ai été dans d’autres petits/moyens clubs qui changeaient souvent de dirigeants et ça se ressent.

Avec seulement 20 buts inscrits, l’Empoli est la pire attaque d’Europe, tu te sens coupable ?Bien sûr, je suis attaquant, c’est normal, je sens que je dois continuer de faire mes preuves.

Mais bon, c’est aussi à d’autres de marquer… à 37 ans, t’as le droit de souffler.Les responsabilités doivent être partagées, comme quand l’équipe encaisse des buts. Mais bon, je ne sais pas de quoi notre stérilité dépend, il y a des années comme ça où vous n’arrivez pas à créer du jeu.

Indépendamment de votre situation, cette Serie A 2016-2017 est très étrange, non ?Extrêmement même, il y a encore trois matchs, le premier relégable n’avait que 19 points, Crotone s’est juste réveillé dernièrement avec deux victoires et un nul. Nous, inconsciemment, on s’est relâchés parce que notre marge d’avance était toujours intéressante. Maintenant, on doit engranger des points.

Parlons un peu de toi, on t’appelle Big Mac dans le monde du foot, tu aimes ce surnom ?Oui, je me le suis même fait tatouer sur le bras ! Ça vient de mon premier match à la maison avec Middlesbrough, je plante un doublé contre Fulham et la Gazzetta dello Sport titre : « Double Big Mac » , depuis, c’est resté, ça tombe bien, c’est le hamburger du Mc Do qui sera toujours à la mode.

Ton expérience anglaise à Middlesbrough a été mi-figue mi-raisin, tu en gardes quel souvenir ?Je pouvais faire mieux, mais vous raisonnez différemment quand vous êtes jeune. Par exemple, quand j’ai été remis en question, je me suis renfermé plutôt que de réagir et je me suis beaucoup engueulé avec le coach Mc Laren. Bon après, ça reste une expérience fantastique et unique, car c’est le plus beau foot au monde. J’avais d’ailleurs très bien commencé, c’est juste qu’on ne m’a pas attendu la seconde année. J’ai subi la seule vraie blessure de ma carrière, une fracture de la cheville, et à mon retour après cinq mois d’absence, on m’a clairement dit de partir. Ça a été une grosse déception et je l’ai mal pris.

Tu avais un rapport particulier avec les supporters ?À chaque fois que je me levais du banc pour m’échauffer, les chants partaient. J’étais devenu leur chouchou après mes buts importants lors de l’épopée en Coupe de l’UEFA, celui de la qualif pour les demies à la 90e (victoire 4-1 de Middlesbrough après avoir perdu l’aller 2-0 à Bâle, ndlr) et le doublé (face au Steaua Bucarest, ndlr) pour aller en finale. C’était après mon retour de prêt d’Italie et ça avait été une belle satisfaction.


En Italie, on se souvient de toi comme le premier joueur de Serie B à avoir joué en Nazionale, c’était en 2002. Raconte-nous. Ce furent 48 heures complètement folles. Je jouais avec les Espoirs contre l’Angleterre, on mène 1-0 à la mi-temps grâce à un but que j’ai inscrit et Tardelli me dit qu’il doit me remplacer, car je dois filer avec les A à la suite de la blessure de Vieri ! Je lui ai demandé de jouer 10 minutes de plus et je suis arrivé en mise au vert durant la nuit en rencontrant des gars que je n’avais vu qu’à la télé. Je ne dors presque pas, et le lendemain, toujours contre l’Angleterre, Trapattoni me fait entrer en jeu à la place de Delvecchio !

C’était pour récompenser ta disponibilité, car il n’y avait pas que Vieri devant, non ?Je marchais vraiment bien avec les U21, je marquais pratiquement à chaque rencontre (11 buts en 15 sélections, ndlr). On aurait pu penser que le Trap m’avait convoqué pour faire le nombre, mais il a vraiment voulu m’essayer (il obtient même le péno de la victoire, ndlr).

Cette performance particulière a-t-elle été un poids par la suite ?Non, j’ai bien géré cette exposition médiatique inattendue, même si ce furent des jours et même des mois particuliers. Peu après, j’ai été vendu à M’Boro, l’Angleterre me réussissait bien, je leur ai encore planté un doublé à l’Euro U21.

Empoli affronte le Milan aujourd’hui, peu de gens le savent, mais c’est ton club formateur.C’était le Milan des retours de Sacchi et Capello au milieu des années 90, je m’entraînais régulièrement avec l’équipe une et j’ai fait cinq/six apparitions sur le banc, mais sans avoir le temps de faire mes débuts. J’ai ensuite été pendant deux ans en copropriété entre l’Empoli et le Milan. Vu que je marchais bien, la direction rossonera m’avait appelé pour passer les visites médicales et repartir avec eux. Je devais être racheté, mais l’Empoli a surpris tout le monde en mettant plus d’argent.

Aujourd’hui, tu as 37 ans, tu comptes continuer longtemps ?Tant qu’il y a ces jeunes-là… je peux continuer (rires). Plus sérieusement, je ne sais pas encore ce que je vais faire plus tard, même si j’aimerais rester à Empoli, j’ai grandi ici, je pense rester dans cet environnement.

Pour finir, quelle est ta bière préférée ?(rires) Je sais à quoi tu fais référence. Des amis de Bologne connaissent des représentants de Heineken, la veille de ce match, ils sont venus me voir à l’hôtel et m’ont dit qu’ils seraient dans un box le long de la pelouse avec une tireuse à bière qu’ils ont introduit discrètement. « On t’attend » , m’ont-ils lancé en guise de défi ! Ils ont cru que je n’avais pas les couilles de le faire et après mon but…

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Propos recueillis par Valentin Pauluzzi

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