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« Et dire que j’aurais pu en mettre cinq… »

Propos recueillis par Valentin Pauluzzi
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Inzaghino, le petit frère de Pippo qui a martyrisé l’OM un soir de C1 avec la Lazio et qui a remplacé Pioli, fête ses 40 ans aujourd'hui. Et on est allé prendre de ses nouvelles.

Il n’est pas un peu jaloux, Pippo, que tu détiennes un record européen (quadruplé en match de Ligue des champions, ndlr), alors que c’est lui le patron dans cette catégorie ?
Absolument pas, au contraire, c’est un des seuls qui a failli égaler cet exploit. C’était lors d’un match de Ligue des champions contre le Deportivo La Corogne en poules en 2002, il avait déjà inscrit un triplé et en toute fin de match, il touche la transversale. Tu imagines les Inzaghi codétenteurs de ce record ? Après tout, je reste le seul Italien à avoir inscrit autant de buts dans une même rencontre de Ligue des champions. Je conserve ce record avec fierté, et j’adore toujours en parler !
Tu avais préparé ce match contre Marseille de façon particulière ?Non, parce qu’en plus, on ne savait vraiment pas quelle équipe on allait affronter, on ne connaissait pas bien les noms en face. Je veux dire, on avait préparé le match de façon générale sans approfondir les individualités. C’était une rencontre décisive, une victoire était impérative pour rester dans la course à la qualification pour les quarts et on savait que Marseille vivait une mauvaise période, je crois même qu’ils luttaient pour ne pas descendre.
Tu te rappelles du nom des défenseurs que tu as martyrisés ce soir-là ?Alors ? Il y avait un certain Abardonado, et puis Porato dans les buts. Je me souviens aussi de Pires et De la Peña parce qu’il était prêté par la Lazio, mais le reste…
Porato qui t’arrête d’ailleurs un penalty ce soir-là !Je l’avais plutôt bien tiré d’ailleurs, il a été très bon sur la parade, le bougre, ça aurait pu faire cinq buts, c’est tout le paradoxe, j’établis un record, mais j’ai quand même des regrets.
C’est le seul quadruplé de ta carrière ?Chez les pros oui, mais j’en ai mis dans les équipes de jeunes. Je n’ai aussi inscrit qu’un seul triplé, c’était avec Piacenza lors du derby contre Bologna en Serie A.
Tu as croisé des supporters marseillais les années suivantes ?Ça m’arrive parce que je passe souvent mes vacances à Antibes sur la Côte d’Azur, certains me reconnaissent et ça part en chambrage, ce sont toujours des moments très sympas.


Revenons aux origines, Pippo et toi étiez de vrais mordus de foot dès votre plus jeune age.Nous décortiquions la Gazzetta dello Sport tous les jours, on passait notre temps à lire les formations. On était vraiment les gamins incollables sur le football, c’est notre papa qui nous a transmis ça. On a grandi à San Nicolò, un petit bled à 5 minutes de Piacenza, là où on a fait toutes nos classes avant de débuter en équipe première, lui en Serie B et moi en Serie A.
Tu étais du genre à imiter tout ce que faisait ton grand frère ?Tout à fait, Filippo a été mon vrai modèle, ma source d’inspiration, depuis toujours. Non seulement quand j’étais gamin, mais aussi quand j’étais devenu footballeur.
Tu es prêté pas moins de quatre ans dans les divisions inférieures, à Carpi et Brescello en Serie C1 et à Novara et Lumezzane en Serie C2.J’ai été confronté aux défenseurs rugueux que l’on trouve à ce niveau-là. Des coups, j’en ai pris, mais ça m’a servi, c’est le métier qui rentre, comme on dit. De la C1, je suis directement passé en Serie A contrairement à Pippo qui a fait quelques années en Serie B. Mais c’était long, je ne pensais pas passer autant de temps dans ces divisions, j’étais même convaincu d’être déjà prêt en sortant du centre de formation.

Je dois énormément à Giuseppe Materazzi, le papa de Marco. C’était lui l’entraîneur à Piacenza et il n’a pas hésité à miser sur moi, alors qu’il y avait une belle concurrence.

Et des débuts en Serie A réussis avec 15 buts !C’était le Piacenza 100 % italien malgré la libéralisation du marché des transferts. Je dois énormément à Giuseppe Materazzi, le papa de Marco, c’était lui l’entraîneur et il n’a pas hésité à miser sur moi, alors qu’il y avait une belle concurrence, avec Rizzitelli, Dionisi, Rastelli et même Stroppa. Dès la première journée, il m’a titularisé et j’ai planté un but, du coup je ne suis plus sorti du onze type. C’était face à la Lazio, l’équipe avec laquelle j’allais évoluer pour quasiment le reste de ma carrière, un joli clin d’œil du destin.
Effectivement, après seulement un an, tu es déjà transféré au sein de l’armada de la Lazio.Et j’étais sincèrement un peu inquiet, car je devais remplacer Christian Vieri, rien que ça. Il avait fait une grosse saison, victoire en Coupes des Coupes et titre perdu sur le fil. Là aussi, je devais partir remplaçant, mais dès la Supercoupe d’Europe contre Manchester United, Eriksson m’a titularisé, j’ai dû sortir après une fracture du nez, Salas me remplace et marque le but vainqueur.
Au final, tu es le meilleur buteur de la meilleure saison de l’histoire de la Lazio.On fait doublé coupe-championnat plus la Supercoupe d’Europe. J’ai marqué 19 buts, 7 en championnat, 9 en Ligue des champions et 3 en Coupe. Et je ne suis pas parti tout le temps titulaire, c’est seulement à partir de janvier que je démarrais régulièrement les matchs.
Cette saison-là, tu retrouves ton frère en équipe d’Italie.Quelle émotion lorsque le directeur général de la sélection nous a communiqué la nouvelle. C’était un amical à Barcelone, contre l’Espagne avec Zoff sur le banc de touche, mais le mieux, c’était quelques mois plus tard face à l’Angleterre avec Trapattoni. J’entre à la place de Del Piero et, avec Pippo, on compose l’attaque de la Nazionale pendant dix minutes, une satisfaction incroyable, mais je crois que les plus contents étaient nos parents en fait. On a même eu le temps de s’échanger quelques ballons avant qu’il se fasse remplacer par Delvecchio.
Vous avez eu l’occasion de vous retrouver aussi en club ?Franchement non. Dommage, car on aurait pu faire un sacré duo d’avants-centres, d’autant qu’on n’avait pas tout à fait le même style de jeu. Moi, je sortais un peu plus de la surface de réparation, tandis que lui était un vrai renard, c’est d’ailleurs pour ça qu’il a mis le triple de buts par rapport à moi.

Il y a beaucoup d’étrangers, je pense que c’est le problème principal alors qu’on a de très bons Italiens. L’attaquant de la Nazionale Pellè a dû partir. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, on doit investir sur nos centres de formation.

Tu as 24 ans, titulaire à la Lazio, international, pourquoi ta carrière n’a pas poursuivi sur cette lancée ?J’ai commencé à avoir de gros problèmes physiques au dos, précisément à la colonne vertébrale, c’était même une malformation de naissance. J’ai beaucoup moins joué et j’ai raccroché les crampons pile dix ans plus tard. C’est le destin, que veux-tu, je suis tout de même content de ce que j’ai fait, et puis maintenant que j’ai arrêté de produire des gros efforts, mon dos me laisse tranquille.
D’autant que la reconversion est réussie.Quand j’ai pris ma retraite, j’avais déjà trouvé un accord avec Lotito et Tare pour entraîner chez les jeunes de la Lazio. Avant de prendre l’équipe A, cela faisait deux ans que j’étais à la tête de la Primavera et j’ai gagné déjà trois titres, deux coupes et une Supercoupe, plus une finale de championnat. Tout s’est très bien passé.
Tu peux nous donner des nouvelles de Pippo, parce qu’on s’inquiète un peu à vrai dire.Mais non, tout va bien, il a juste pris une année sabbatique, il étudie tranquillement et il s’apprête à reprendre du service l’an prochain. Lui et moi connaissons très bien notre sport, on espère faire une carrière aussi bonne que celles de joueurs.
Vu que tu t’y connais en buteurs, Maccarone avant-centre italien le plus prolifique en Serie A, t’en penses quoi ?Qu’il y a beaucoup d’étrangers, je pense que c’est le problème principal alors qu’on a de très bons Italiens. L’attaquant de la Nazionale Pellè a dû partir. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, on doit investir sur nos centres de formation. Et à qualités égales, moi je dis qu’il faut miser sur un Italien plutôt qu’un étranger.
Faut dire aussi que le profil inzaghien est une espèce en voie de disparition.C’est vrai, mais il y en a encore, je pense à Paloschi qui a fini à Swansea cet hiver, encore un qui a dû partir à l’étranger pour trouver son bonheur.

Les Inzaghis dans leurs œuvres

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Propos recueillis par Valentin Pauluzzi

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