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Longoria et les coachs français : toute vérité est-elle bonne à entendre ?

Par Nicolas Kssis-Martov
4 minutes
Longoria et les coachs français : toute vérité est-elle bonne à entendre ?

Pablo Longoria, le nouveau président de l’OM, a à peine éteint l’incendie avec les ultras qu’il allume déjà le feu au sein du foot tricolore en ciblant la faiblesse des entraîneurs français. Des propos balancés à la va-vite, sans grande considération pour un orgueil national qui se froisse si facilement, mais qui méritent malgré tout un peu plus de réflexion que les cris d’orfraie corporatistes s’élevant de tous les bancs de la Ligue 1.

« En France, on forme des joueurs très individualistes, sans concept très concret de jeu, précisément parce que l’on cherche cette identité. Il n’y a pas un modèle de jeu. La formation y est comparable à ce qui se fait dans le basket américain, plus individuelle que collective. C’est l’un des pays qui exporte le moins d’entraîneurs. Ils ne vendent pas d’idées collectives. » Pablo Longoria a choisi le quotidien espagnol El Pais pour jeter son pavé dans la mare. Étrangement, quasiment personne n’a rebondi sur ses propos concernant les joueurs, alors que ceux-ci sont une des principales matières premières du foot français à l’export. En revanche, les accusations à l’encontre des coachs hexagonaux ont déclenché un petit tsunami, suivi d’une levée de bouclier de ces derniers.

Deschamps et Zidane, preuves ou alibis ?

Antoine Kombouaré a ouvert le bal. « Il est libre de tenir les propos qu’il veut, je n’ai même pas entendu et je n’ai pas envie de savoir, balayait le technicien nantais. On sait simplement qu’on est champions du monde avec Didier Deschamps et je crois que Zidane a le record de Ligues des champions consécutives, c’est ça ? » Une façon d’essayer de tacler par le contre-exemple une analyse qui se voulait générale. Toutefois c’est naturellement Raymond Domenech, son éphémère prédécesseur, qui a mené la charge. Le président du syndicat des entraîneurs (UNECATEF), en endossant aussi bien le costume de l’expert que du bon petit soldat, est parti sabre au clair dans une tribune au site Newstank : « Pas de concept de jeu, ça veut dire que les Français font seulement courir les mecs ? Le problème du Français est qu’on ne peut pas le cataloguer. Les Italiens, on dit que ce sont des génies tactiques, alors que j’en connais quelques-uns qui sont des pipes à ce niveau, et on dit que les Portugais savent valoriser les jeunes pour les vendre… Ils ont tous une forme d’identité, sauf les Anglais que personne ne connaît et qui n’existent même pas chez eux. Nous, on n’a pas d’identité globale, mais on ne peut pas dire qu’on joue sans concept concret. »

Le problème ne réside pourtant pas dans le nombre d’étoiles attribuables à la maîtrise tactique des entraîneurs français. Ce n’est pas une nouveauté si révolutionnaire que d’entendre des critiques touchant au niveau de jeu de notre Ligue 1. De même, d’année en année, la réduction du nombre, voire l’absence de coachs made in France dans les grands championnats font pousser quelques soupirs, et chaque arrivée de confrères étrangers provoque souvent en retour de belles envolées protectionnistes. Sortir Zidane du chapeau, dont l’entraîneur qu’il est doit fort peu à une hypothétique « idéologie française » du ballon rond, ou un Didier Deschamps qui, à défaut de beau jeu, est un adepte du pragmatisme, relève surtout du cache-misère. Les entraîneurs de chez nous se sentent et se savent mésestimés sur un marché européen ultra-concurrentiel. On n’a finalement rien appris de la bouche de l’Espagnol.

L’alpha et l’oméga.

Un label « à la française » ? Pour quoi faire ?

De fait, la plus belle défense a été apportée justement par un étranger, à savoir Niko Kovač, qui offre avec l’AS Monaco l’exemple assez rare d’un projet de jeu collectif. Le Croate a remis le débat à sa juste place : « Je ne peux pas dire ça, car vous avez Deschamps, champion du monde, et Zidane qui est au Real. Gérard Houllier a été un top coach en Angleterre, comme Arsène Wenger. En France, Christophe Galtier fait un super boulot avec Lille, je vois des entraîneurs de classe ici. » Pas besoin de convoquer de grand mots, juste de connaître son histoire et d’apprécier le travail des collègues. La polémique s’avérait biaisée dès le départ. En se situant sur le même terrain que Pablo Longoria, la quête d’une « empreinte nationale » spécifique, les entraîneurs français se sont fait piéger. Après tout, pourquoi penser qu’une philosophie de jeu puisse être mutualisée pour de trade-mark ? Pourquoi le coach français devrait entrer dans un stéréotype ? Ce que réalise Galtier à Lille, Zakarian à Montpellier, ou Antonetti à Metz, ne permet pas de dégager un trait commun et pourtant cela suffit amplement pour apprécier chacun leur travail. Contentons-nous déjà de ça.

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