- Ligue 1
- Lille/Sochaux (1-0)
Lille tient son doublé
Sans un Gervinho maladroit et deux poteaux, les Lillois auraient pu en mettre trois ou quatre à des Lionceaux qui n'ont tenu qu'un quart d'heure. Le LOSC est officiellement l‘officieux vainqueur de la Ligue 1 2011.
Ligue 1 – Lille/Sochaux : 1-0
Buteur : Gervinho (53′) pour le LOSC
Avec deux équipes portées sur le jeu, pas de surprises en voyant les onze de départ de Garcia et Gillot. Cabaye et Mavuba sont les garde-fous du milieu lillois, laissant Hazard, Obraniak et Gervinho permuter à souhait, tandis que côté sochalien Carlao est le seul à s’occuper du pan défensif doubiste. Pas de surprises non plus en observant le début de rencontre. Lille et Sochaux ne s’amusent pas à faire courir stérilement et latéralement le cuir. Sur chaque prise de balle, on essaye de se mettre dans le sens du jeu et d’apporter rapidement le danger. Bref, début de match avec deux équipes de qualité. Finalement, un seul être nous manque : un bon arbitre. Car M. Kalt ne s’est clairement pas mis au niveau de la rencontre avec oubli de pénalty évident sur Gervinho (2′) et une faute sifflée contre Cabaye, en bonne position offensive, alors qu’il se prenait deux semelles sochaliennes (15′). Peut-être frustrés par ces deux grossières erreurs de l’homme en noir, conscient aussi qu’il ne faudrait espérer quoi que ce soit du sifflet du soir, les Lillois augmentent encore un peu plus le rythme de la partie, sous l’impulsion de Hazard et Gervinho notamment, à droite et à gauche. Les Sochaliens sont semés, Sauget tire, marche sur sa langue et les Boudebouzz ou Martin n’arrivent pas à voir un ballon potable dans les pieds, sont trop passifs, comme toute la ligne offensive, dans le replacement. Le LOSC multiplie les actions. Sow touche le poteau sur un centre parfait de Hazard (17′). Gervinho salope un régal individuel (contrôle aérien orienté décisif, feinte de frappe sur Richert, allongé) en tirant au-dessus du but vide (19′), Richert capte une frappe vicieuse de Cabaye (26′), un centre en retrait de Sow ne trouve pas preneur alors qu’il venait d’éliminer dans la surface le portier du FCSM (29′), et le meilleur buteur du championnat toujours manque le cadre par deux fois (30′, 40′). Côté sochalien, rien à signaler offensivement si ce n’est deux corners et une frappe dévissée de Maïga, qui avait préalablement bougé Béria dans le dos sans que M. Kalt n’y trouve quelque chose à redire (25′). Bon, en gros, sans une once de réussite et un arbitre compétent, Lille aurait déjà pu avoir le sourire en rentrant à la pause.
Au retour des vestiaires, rien ne change. Passer le premier rideau est une formalité pour la formation de Garcia, se retourner pour se mettre dans le sens du but bien plus simple quand on observe un Sochaux déjà coupé en deux, un de ses gros pêchés mignon cette saison. Et quand vous avez, lancées, des flèches comme Gervinho, Hazard ou Sow, difficile de garder son but propre. Obraniak profite d’une remontée hasardeuse de la défense doubiste pour alerter les Uhlsport de Richert (47′) et Gervinho fusille de près un des poteaux de Teddy, le cuir retombant sur la cuisse de Sauget qui trouve de façon improbable et involontaire le corner (49′). Et c’est finalement sur une énième percussion de Sow, que Gervinho, bien décalé, ouvre le score d’une frappe croisée, soit sur son duel le plus compliqué du match face à Richert (53′). L’avance est on ne peut plus méritée, et Sochaux, on ne peut plus décevant. Le milieu doubiste est invisible, bouffé par le pressing de Cabaye et Mavuba, les latéraux croulent sous les déferlantes Debuchy, Béria, Gervinho, Hazard. Comme en première période, l’équipe de Francis Gillot ne s’excitera qu’une seule fois, après une intervention défensive trop facile de Chedjou qui profite à Brown, maladroit dans sa frappe (69′). Rudi Garcia fait alors appel à son banc, histoire de préserver ses tauliers, enfin histoire de tout court… Hazard et Sow quittent la pelouse pour laisser place à Gueye et De Melo, nouveau point de fixation de l’attaque nordiste, même si, devant les espaces de plus en plus béants laissés entre les lignes par Sochaux (fin de match physiquement éprouvante et claquage précoce du troisième entrant doubiste, Butin, laissant Sochaux terminer à 10), Lille peut toujours s’offrir des attaques placées basées sur le jeu au sol ou des contres éclairs. Et Lille peut toujours compter sur un Gervinho toujours aussi maladroit (tir au pigeon malgré le but vide, 91′).
Avec six points d’avance sur l’OM, le LOSC n’est pas encore mathématiquement champion, doit se prendre deux roustes sur les deux dernières rencontres, et l’OM mettre ces deux mêmes tatanes à leurs prochains adversaires pour tomber de leur nuage, déjà bien épaissi par la Coupe de France. Bref, comme dit Rio Mavuba : « Ce n’est pas terminé, mais franchement… ça sent bon, ouais ! » .
Par Ronan Boscher
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