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Les clés tactiques de PSG-Barça
« Battre le Barça sur un match, pourquoi pas. Mais sur une double confrontation, c'est mission impossible », entend-on partout. Avant de se tirer les cheveux sur le casse-tête du match du Camp Nou, il y a pour le moment un seul match à jouer pour le PSG, à la maison. Et il faut absolument le gagner pour espérer passer en demi-finale.
On entend souvent qu’il faut réaliser le match parfait pour battre le Barça. Seulement, les recettes ont toutes été différentes (Inter, Chelsea, Celtic, Milan), et la marge d’erreur est de plus en plus grande face à cette défense blaugrana en proie au doute.
Le Celtic l’a fait avec Lustig, le Milan avec Constant
Il y a eu le Celtic à Glasgow. Un système « chair à canon » qui fait de tout joueur un obstacle plutôt qu’un technicien. D’abord, faire office de corps uni. Ensuite, essayer de sortir le ballon. 16% de possession plus tard, les Écossais tiennent leur victoire. Non, le fait d’avoir certains éléments plus faibles que le haut niveau (on pense notamment au poste de latéral droit) n’empêchera pas le PSG de l’emporter. Le Milan a gagné avec Kevin Constant, le Celtic avec Mikael Lustig. Trois milieux centraux très organisés, une énorme intensité et un Barça anesthésié. Ancelotti doit-il donc forcément aligner trois milieux centraux ? On est tenté de croire que ce PSG peut briller autrement. Et que le style de jeu d’un Pastore n’est pas vraiment ce qu’il y a de plus écossais.
Sans l’expert Motta, avec la folie Verratti
En 2010, Mourinho aligne un 4-2-3-1 avec la seule paire Cambiasso-Motta au milieu. Doté de l’un des plus gros QI footballistique jamais observé, le duo gagne la bataille haut la main. Rien que pour cela, on voulait voir Thiago Motta ce soir. La classe de son menton levé, la finesse de son pied gauche, la fourberie de ses crampons, l’intelligence de son placement et surtout la transmission de son savoir-faire auraient fait merveille aux côtés du bouclier mobile Blaise Matuidi. Sans Thiago, Ancelotti va certainement faire confiance à Marco Verratti. Un gamin de 20 ans pour défaire ce qui restera peut-être comme le milieu de terrain le plus abouti de l’histoire ? L’expertise de Motta en moins, mais un talent, une folie, des beaux ballons et une bonne dose de « savoir-vivre » au milieu… Le lendemain du tirage, Marca écrivait que « Verratti ne deviendra jamais Pirlo » . En espérant que cette annonce ait le même destin que le fameux « on va mettre Zidane à la retraite » .
Les doutes du Barça
Et si ce Barça version 2013 était définitivement moins fort que les derniers opus 2009 et 2011 ? D’abord, il convient de rappeler que lors des deux victoires européennes blaugrana, l’équipe de Guardiola n’était pas imbattable et aurait pu chuter en demi-finale. Puis ce soir, Tito sera privé de l’électrique Pedro à droite. Avec Villa, il faut prévoir moins de vivacité et d’explosivité sur un côté déjà bien occupé par l’activité d’Alves et Messi… À gauche, on attend la titularisation de Tello, très dangereux ce weekend à Vigo, mais inexpérimenté. Surtout, le club espagnol ne parvient toujours pas à se stabiliser derrière. En même temps, le défi de faire cohabiter Alves et Alba (encore incertain) est à la hauteur du talent des deux joueurs. À la moindre montée simultanée, le risque est immédiat. Reste au PSG à savoir en profiter, à travers une transmission de balle très rapide (immédiate) à la récupération. D’où la nécessité d’appels variés…
Comme à Valence ?
Pour accompagner les certains Ibra et Lavezzi, Ancelotti a un large choix d’armes : Lucas, Ménez, Pastore. Et même Gameiro. Contre Porto et Valence, Paris avait brillé dans un 4-2-2-2 agressif. Zlatan, et trois flèches. En ce qui concerne la composition alignée par Carletto ce soir, la tension est là : Chantôme ou Lucas ? Tandis que Lavezzi et la C1 sont amoureux, les inventions de Pastore seront plus que jamais utiles dans les missions commando que seront les offensives bleues. Avec Chantôme, le PSG se dirigerait vers un 4-4-2 transformable en 4-3-1-2 ou 4-5-1 selon les mouvements défensifs du Flaco. Avec Lucas à droite, on aurait un Pastore dans un rôle de pur ailier et la flèche brésilienne aurait la mission difficile de courir après Iniesta. Derrière, alors que le Parc rêve encore de voir son Mamad éliminer le Barça de Messi le brassard au bras, Ancelotti devrait aligner sa paire 100% brésilienne spéciale C1 (elle a fait Porto et Valence). Pour l’expérience, et pour ne pas changer. Une paire dont le défi sera l’agressivité à l’entrée de la surface.
Le match de Zlatan Ibrahimović ?
Et puis il y a eu Chelsea. Une équipe qui finit par braver tous les coups du sort pour empoigner les grandes oreilles. Deux éclairs, deux courses de Ramires, le bon pied de Lampard, la conviction de Drogba. Le PSG en a la vitesse, mais surtout le point de fixation. Zlatan Ibrahimović. Face à son ancienne équipe, dans la compétition qui lui a trop souvent tourné le dos, le Suédois joue ce soir l’un des matchs les plus importants de sa carrière. Positionné comme à Valence dans un rôle reculé, le grand nez devra flairer les bons coups pour libérer les espaces. Plus il participera au jeu, plus il touchera de ballons, plus ce sera difficile pour la défense barcelonaise. Un travail épuisant, fait de fautes non sifflées, de coups francs recherchés, de prises de balle difficiles. Même dans les pires tempêtes, les héros trouvent le moyen de guider leurs hommes.
Paris, un bon grand méchant ?
Le PSG est un rebelle né. Oui, le PSG a tout juste 43 ans. Oui, le PSG a récemment été racheté par des Qataris. Mais face au Barça, il faut cette pointe d’anticonformisme. Le PSG sera le grand méchant, et devra l’assumer, comme l’Inter, Chelsea et le Real. Ce soir au Parc, on espérera voir les fantômes de l’insouciance et la facilité d’Anelka, le talent si grandement démesuré de Djorkaeff ou encore l’intelligence déroutante du jeu de Pauleta. La plus grande partie de la qualification se joue ce soir. Ancelotti en est conscient. Comme lui, on attend tous « une équipe courageuse, avec de la personnalité, qui jouera pour marquer et gagner » .
À suivre : Le live PSG/Barcelone avec SO FOOT, ce soir, dès 20h45
Par Markus Kaufmann
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