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Gignac face à son dernier rêve

Par Alexandre Delfau
Gignac face à son dernier rêve

André-Pierre Gignac aux Tigres : le mythe dure depuis 2015 et tient peut-être son apothéose. Le premier Français à avoir débarqué au Mexique depuis Amara Simba en 1996 va disputer la finale de la Coupe du monde des clubs face au Bayern Munich (19h). Son homologue sur la pelouse du stade de la Cité de l’éducation de Doha ne sera nul autre que le meilleur attaquant du moment : Robert Lewandowski. Une carrière aux antipodes pour les deux hommes, mais qui pourrait peut-être voir Dédé (35 ans) devenir champion du monde, au nez et à la barbe de ceux qui voyaient son départ comme un eldorado camouflé.

Florent Sinama-Pongolle, Ludovic Giuly, Patrice Évra, Éric Abidal, Thierry Henry, Jonathan Biabiany, Franck Ribéry, Karim Benzema, Raphaël Varane et Jérémy Mathieu. Voici, par ordre chronologique, la liste des Français qui ont disputé une finale de Coupe du monde des clubs. Et celui qui vient toquer à la porte de ce club très fermé le fait à un âge où certains ont plié bagage pour une retraite dorée à l’autre bout du globe, ou ont tout simplement déjà raccroché les crampons. Lorsqu’André-Pierre Gignac a décidé de s’envoler pour le Mexique en 2015, beaucoup ont estimé qu’il avait privilégié la première option. Un choix de carrière étonnant, presque précurseur et avant-gardiste pour un joueur de son calibre, mais qui se révèle payant tant le bonheur et la passion qu’il engendre tranche avec les considérations dont il faisait parfois l’objet en France.

« Pour jouer au football, je suis capable d’aller au pôle Nord »

Depuis plus de cinq ans, la devise de Dédé Gignac – « pour jouer au football, je suis capable d’aller au pôle Nord » – a pris une nouvelle dimension, à près de 10 000 kilomètres de l’Hexagone, dans la chaleur de Monterrey. « Tout le monde a été surpris qu’il choisisse le Mexique, mais on voit aujourd’hui qu’il ne s’est pas trompé. Il aurait pu réussir n’importe où de toute façon, comme il l’a toujours fait », souligne Thierry Uvenard, entraîneur adjoint d’Alain Casanova lorsque ce dernier était en poste à Toulouse, époque qui a vu éclore APG comme meilleur buteur de la Ligue 1 en 2009. « Il est très adroit avec le pied droit, moins avec le gauche et de la tête, mais je regarde toutes les vidéos de lui au Mexique et je vois qu’il a nettement progressé. Et quand il est sur le côté gauche, à une vingtaine de mètres du but, il a une incroyable qualité pour rentrer intérieur sur un crochet et enrouler à la Thierry Henry. C’est l’attaquant dans toute sa splendeur. » Un joueur, mais aussi un homme qui a su marquer les esprits en dehors des terrains. « Il a le cœur sur la main et veut faire toujours plaisir aux gens qu’il fréquente. Quand il signe à Marseille et qu’on va y jouer avec Toulouse, la première chose qu’il a faite, ça a été de distribuer des maillots de l’OM à tout le monde dans le car, et il nous en a même donné à nous, le staff », se souvient Thierry Uvenard.

« Au Mexique, avant de faire ton appel, t’as déjà pris trois coups de coude »

Arrivé au Mexique à l’été 2016, Antoine Seyer a évolué pendant six mois avec la réserve des Tigres, et s’entraînait tous les jours à quelques mètres de Gignac. L’international tricolore n’a pas manqué de saluer la venue de son compatriote, âgé à l’époque de 18 ans. « On était deux Français avec les U20 et c’était la période où il y avait aussi Andy Delort. Un jour, je reçois un message sur WhatsApp : « Salut les gars, c’est Dédé. On est là si vous avez besoin de quoi que ce soit. Si vous sortez, mon chauffeur peut venir vous chercher si besoin. » Il nous a proposé de venir manger chez lui. Il nous a présenté sa femme et ses enfants. Vraiment un gars très humble et très ouvert. On a passé l’après-midi chez lui, on a joué à FIFA, comme des potes quoi », raconte le désormais gardien de Colmar en National 3. Un moment dans l’intimité du meilleur buteur de l’histoire des Tigres (147 buts), qui a permis à Antoine de se faire une idée sur un sujet devenu inévitable pour l’ancien grantatakan de l’Olympique de Marseille. « Les gens sur internet qui disent que le championnat est faible, c’est faux. Quand tu discutes de ça avec lui, il te dit que tous les week-ends, il joue des internationaux chiliens, paraguayens et qu’au Mexique, avant de faire ton appel, t’as déjà pris trois coups de coude. Là-bas, ok il n’y a pas d’Espagnols et d’Allemands, mais c’est beaucoup plus teigneux et physique », estime Antoine Seyer, qui a gardé contact avec le finaliste de l’Euro 2016. « Je vais lui écrire un petit mot pour la finale. J’ai gardé son numéro et il prend toujours le temps de me répondre. » Une sociabilité et une disponibilité qui participent sans aucun doute à sa popularité dans le pays dont il a acquis la nationalité en 2019. « On est allés dans un centre commercial avec lui, et même des petites mamies de 70 ans qui n’y connaissent rien au foot lui sautaient dessus pour avoir une photo. On a marché peut-être dix minutes pour aller d’un magasin à sa voiture, et il s’est fait arrêter trente fois. C’est un dieu ici, des gens appellent même leur enfant André. »

Les aficionados n’ont d’yeux que pour lui, pour celui qui a fait des week-ends à Monterrey une fête, et qui a l’occasion de terminer le dernier niveau du jeu qu’il a commencé au début de son aventure de l’autre côté de l’Atlantique. « André est le joueur le plus important de l’histoire du club, à la fois sur et hors du terrain. Grâce à lui, nous avons retrouvé les sommets. Il y a eu un avant et il y aura un après André aux Tigres, constate Alexis Davila, 31 ans, habitant de Monterrey. C’est la première fois qu’une équipe mexicaine va en finale du Mondial des clubs. C’est le jour le plus attendu de l’année. On a déjà eu 500 000 personnes pour fêter le titre de champion du Mexique, imaginez un titre de champion du monde… »

Si le natif de Martigues ne boxe indéniablement pas dans la même catégorie que Robert Lewandowski, un tête-à-tête dans un tel contexte avec l’actuel meilleur attaquant du monde n’est pas sans saveur ni signification. Malgré des titres, « Bomboro », comme on l’appelle dans son pays d’adoption, tient sa revanche sur quelques échecs. « Il est invincible, non pas parce que personne ne peut le battre, mais parce qu’il ne se rend jamais », a un jour dit de lui Marcelo Bielsa. Et après tout, ne mérite-t-il pas que cette fois-ci, le poteau soit rentrant ?

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Par Alexandre Delfau

Tout propos recueillis par AD sauf ceux de Marcelo Bielsa et André-Pierre Gignac issus de l'émission Intérieur Sport.

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