💚🏹 ESSE MOMENTO FICARÁ MARCADO NA HISTÓRIA... E, é claro, em nossos corações. Obrigada, Chapecoense e Nacional! #PraSempreChape #TMJChape pic.twitter.com/uZbvYw8TQC
— FOX Sports Brasil (@FoxSports_br) 4 avril 2017
Une équipe à reconstruire
Touchés, les onze joueurs titulaires du côté de Chapecoense ne faisaient pourtant pas partie du club brésilien endeuillé au moment du drame. Seuls Douglas Grolli, Túlio de Melo et Apodi avaient déjà porté le maillot verdão par le passé. Trois joueurs qui sont revenus du côté de Chapecó pour aider le club à se reconstruire. Un retour dans l'État de Santa Catarina logique pour l'ancien Manceau qui a mis de côté des offres financières alléchantes pour aider son ancien club : « Quand le président de Chape m’a appelé, j’avais quelques doutes. Être dans le même hôtel, le même vestiaire qu’avant, mais sans tous mes amis partis... Mais il y avait une mission : reconstruire le club, pour honorer la mémoire des morts dans l’accident. »
Comme Túlio de Melo, vingt-quatre autres joueurs ont débarqué à Chapecó à vitesse grand V. Parmi eux, seize sont prêtés par les autres clubs brésiliens du championnat, solidaires dans la douleur. À l’origine de ce grand débarquement, l’ancien recruteur de Grêmio, Rui Costa, raconte sa mission périlleuse : « Le défi était gigantesque. On avait trois joueurs au départ, aujourd’hui on a un groupe de trente-cinq athlètes. Le profil que l’on recherchait était plutôt celui de joueurs sur-motivés, des guerriers, pour coller à l’identité du club. Certains ont dit non à cause du contexte émotionnel, mais tous ceux qui sont là le sont parce qu'on les a choisis. » Avec sa nouvelle armée « qui rigole bien » d’après De Melo, la dernière phase du deuil se met en place : l’acceptation. Touché, mais pas coulé, Chapecoense retrouve alors les terrains de football, règne sur son Campeonato Catarinense et fait bonne figure en Copa Libertadores avec une victoire et une défaite en phase de groupes.
Chapecoense et Atlético Nacional, le lien tragique
Petite parenthèse au milieu de ce début de saison à trois matchs par semaine, cette Recopa Sudamericana était surtout l’occasion pour Chapecoense d’accueillir son nouveau meilleur ami de l’Atlético Nacional. Arrivés au Brésil la veille de la rencontre, les Colombiens ont reçu un accueil digne des grands dirigeants mondiaux : jets d’eau des pompiers sur leur avion, haie d’honneur à la sortie de leur véhicule aérien, présence des supporters de Chapecoense à l’aéroport et logo du club brésilien transformé pour y faire figurer le drapeau colombien. Un honneur que le gardien de l’Atlético Nacional, Franco Armani, a visiblement apprécié comme il l’a déclaré aux médias présents à l’aéroport de Chapecó : « Nous sommes reconnaissants d’être ainsi accueillis par la ville. Nous voulons leur témoigner notre affection, notre solidarité. Je suis sans mot. »
Liés à vie, les deux nouveaux amis ne se sont pas pour autant fait de cadeaux sur la pelouse. Désireux de remporter cette rencontre, Brésiliens et Colombiens se sont battus pendant quatre-vingt-dix minutes pour livrer une rencontre assez pauvre en occasions, mais à l’intensité forte. Et, à ce petit jeu, ce sont les locaux de Chapecoense qui se sont montrés les plus adroits en marquant par deux fois grâce à leur latéral Reinaldo – qui n’a rien à voir avec son homonyme passé par le Paris Saint-Germain – sur penalty et par leur défenseur central Luiz Otavio de la tête. Défait, l’Atlético Nacional pourra toujours s’accrocher à son but à l’extérieur inscrit par son attaquant Macnelly Torres d’une superbe frappe du gauche. De quoi garder espoir avant le match retour le 10 mai prochain à Medellín, là où aurait dû se jouer la finale aller de Copa Sudamericana. L’occasion pour Chapecoense de terminer son deuil et de commencer une nouvelle page de son histoire avec un trophée en poche.
Par Steven Oliveira Propos de Túlio de Melo et de Rui Costa tirés de SoFoot n°144.
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