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Chapecoense : « Jouer la Copa Libertadores est un bonus »

Propos recueillis par Léo Ruiz
5 minutes
Chapecoense : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Jouer la Copa Libertadores est un bonus<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Trois mois après son retour à la compétition et malgré un effectif entièrement reconstruit, Chapecoense semble déjà avoir trouvé le rythme. Qualifié pour la finale du championnat régional, il recevra cette nuit (2h45) le Nacional Montevideo à l'Arena Conda, pour la troisième journée de la Copa Libertadores. Avant cette affiche, les cadres de l'équipe reviennent sur ce renouveau.

Arthur Moraes, 36 ans, ancien gardien de Benfica et de la Roma, capitaine de l’équipe « J’étais en Turquie (à Osmanlıspor, ndlr) où ça se passait mal professionnellement et personnellement, avec la situation politique tendue. Vagner Mancini était mon entraîneur en début de carrière, c’est pour lui et pour la reconstruction du club que je suis venu. C’est un groupe jeune, nous les plus vieux on est aussi là pour apporter notre expérience. Chapeco est une ville très fière de son équipe et très proche des joueurs. Notre mission est avant tout de maintenir cet héritage, ce lien entre les habitants et nous. Chapecoense est un club très bien structuré malgré son ascension éclair. Étant donné les circonstances, être ici est une expérience professionnelle tout à fait nouvelle. Pour les jeunes, Chapecoense est une vitrine cette année, à eux d’en profiter, d’autant qu’on devra jouer entre 72 et 92 matchs dans la saison. »

Túlio de Melo, 32 ans, attaquant, vice-capitaine, déjà passé par Chapecoense en 2015 « Le jour de l’accident, c’est ma femme qui m’a réveillé en criant. J’ai cru à un cauchemar. Je connaissais 70% de ceux qui étaient dans l’avion. Ma saison 2015 au club avait été excellente, l’ambiance était super, on était très complices. C’est un club sain, familial, ordonné. J’ai été un des premiers contactés pour revenir. J’avais de meilleures propositions financières mais les priorités ont changé. Je me demandais comment ce serait d’être dans le même vestiaire et le même hôtel qu’avant, mais sans tous ceux qui sont partis. Mais il y avait cette obligation de reconstruire et de transmettre aux nouveaux les valeurs de la maison. Ces nouveaux, justement, ont donné la fraîcheur et la bonne humeur dont on avait tous besoin. Quoi de mieux que de faire vivre cette équipe et de gagner comme on le fait actuellement pour honorer la mémoire de nos amis ? Chapecoense est devenu le deuxième club de tous les supporters brésiliens. Comme d’habitude, les dirigeants ont très bien choisi les recrues, sans céder aux propositions de joueurs de renom. On a une équipe jeune, sérieuse et très talentueuse. L’état d’esprit est le même qu’avant : une équipe solidaire, une bande de guerriers très difficile à battre. Cette saison étant celle de la reconstruction, je pense aussi qu’on n’a pas la pression d’une équipe normale. Ce qui ne nous empêche pas d’être des compétiteurs. »

Luiz Antonio, 26 ans, milieu de terrain, formé à Flamengo, à qui il appartient encore « Pour moi qui sors d’une saison en Serie B avec Bahia (Salvador, ndlr), revenir en Serie A et jouer la Libertadores était intéressant. L’entraîneur (Mancini, ndlr) était à Vitória avant (l’autre équipe de Salvador) donc il me connaissait bien et me suivait depuis un moment. Les images de l’accident, j’évitais de les voir. Il y avait du boulot, hein. Ce n’était pas juste arriver et jouer, il y avait une équipe entière à reconstruire. Au-delà des résultats, le premier objectif était de redonner des sourires. Flamengo et Bahia sont des clubs ultra populaires, ici c’est une autre ambiance. Tu vas à la banque ou à la pharmacie et tu discutes tranquillement avec les supporters, qui facilitent ton adaptation. Quand je suis arrivé, le climat était un peu lourd, mais aujourd’hui, il y a de la joie, notamment dans le vestiaire. Avoir été choisi parmi les milliers de joueurs qui se sont offerts de venir, ça rend heureux, c’est une fierté. C’est ma dernière année de contrat à Flamengo, qui paye une partie de mon salaire. Je me focalise juste sur cette saison à Chapecoense. Si on continue à avoir de bons résultats, il y aura de bonnes opportunités en fin d’année. »

Nenêm, 35 ans, milieu de terrain, au club depuis 2008, pas convoqué pour la finale en Colombie « Sur le coup, j’avais les boules. On voulait tous jouer ce match (finale aller de la Sudamericana, ndlr), le plus important de l’histoire du club. Ce 29 novembre a finalement été le pire jour de ma vie. Le plus grand bonheur est sans doute celui de revoir Alan (Ruschell, ndlr) et Neto s’entraîner avec nous de nouveau, et Follman remarcher. C’est un soulagement, un espoir. Mon rôle aujourd’hui est surtout d’orienter les nouveaux, de leur dire ce qu’est l’essence de Chapecoense : l’union, le respect, l’humilité. Honnêtement, plus que de remporter le Catarinense (le championnat régional, dont Chape disputera la finale contre Avai, ndlr), le principal objectif est de se maintenir en Serie A pour pouvoir préserver et poursuivre la progression du club. Jouer la Copa Libertadores est un bonus, pour nous et les supporters, qui nous donnent leur force au quotidien. Avec les années, beaucoup sont devenus des amis. Ils viennent manger chez moi, je vais manger chez eux. C’est ça, Chapecoense. »

Douglas Grolli, 27 ans, défenseur, prêté par Cruzeiro, originaire de la région et formé au club « Sans une partie des morts dans l’accident, je ne serais pas joueur professionnel. Ça a été dur. Je voulais revenir chez moi et aider. Le club a beaucoup changé depuis 2008. Désormais, on a un centre d’entraînement, une salle de musculation avec des appareils dernière génération. Des infrastructures que beaucoup de clubs de Serie A n’ont pas. Je crois que pour les supporters, c’était bien d’avoir des têtes connues, des joueurs identifiés au club, qui l’aiment et savent comment il fonctionne. L’équipe tourne bien, peut-être plus vite que prévu, étant donné qu’on était environ 25 nouveaux joueurs. Titulaires, remplaçants, on tire tous dans le même sens. On sait aussi que tout le monde nous regarde, et c’est une grosse motivation. »
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Propos recueillis par Léo Ruiz

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